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Éric Zemmour a gagné !


le Vendredi 11 Décembre 2020



Éric Zemmour a gagné !
Suite à la décapitation du professeur Samuel Paty par un extrémiste tchétchène. L’opinion publique française prend feu. Une fougue à charge émotionnelle prend de court les têtes qui jusque-là furent les mieux gardées. La confusion règne en maitresse, brouille les lignes qui délimitent jusqu’aux choses contraires.
 

Une confusion agrémentée par le peu de scrupule que l’on professe  face  aux définitions. Islam et Islamisme semble dans l’embarras général répondre à une seule et même chose. Un raccourci simplet, dangereux  car nulle définition arrêtée ne semble être attribuée ni à l’un ni à l’autre. Ou que relevant les travers de l’un, l’on enjambe toute mesure, pour que ce travers, ou ineptie, se détache de l’un pour déteindre sur l’autre.  

Nécessité est d’observer une honnêteté intellectuelle pour départager le vrai d’avec le faux, car il en va de la santé du vivre ensemble français. Un climat malsain semble plomber l’atmosphère laïque et républicaine. Comme si l’on prenait cette teinte de terreur étalée sur cet acte terroriste qu’un musulman ne peut que fermement condamner pour en revêtir une chose détachée de toute cette laideur de l’opprobre, comme  les rayons hallal ou les repas dans les cantines. Un lien malsain, malhonnête, qui insinuerait, peut-être malgré lui que celui qui mangerait hallal serait capable d’ôter une tête humaine.

Un brouillage subliminal, qui fait tôt d’élire place dans une tête commune, prendre en otage son ressenti. Ou qu’au nom de la liberté d’expression tout musulman se devrait de par son expression valider une caricature qui selon son dogme serait blasphématoire, ne la condamner en rien, ne point en dire du mal sous peine d’être assimilé à un islamiste qui, sait-on jamais, pourrait se mettre à charcuter des humains sur la voie publique. 

Un chantage à l’islamisme. Car un musulman peut à la fois condamner, et c’est une liberté d’expression, ces caricatures sans pour autant être un extrémiste.  Mais cet enfumage ne date pas d’hier. C’est une entreprise de longue haleine,  qui a prospéré sous l’égide de certains médias français. Un terreau fertile  où le polémiste  Éric Zemmour a su manœuvrer de  ses tentacules de bon idéologue.

 Adepte d’une lecture littéraliste, le polémiste met le livre sur un piédestal, car sans doute est-il réputé pour être un rat de bibliothèque, mais peut-être que celui-ci devrait, avant de faire l’exégèse d’un texte sacré, plonger dans la lecture de Nietzsche. Une passerelle qui pourrait l’initier au principe de la complémentarité. Comme dirait notre ami Zemmour «  C’est très simple ! ». 

Il se trouve que le commencement d’une idée puisse aboutir si ce n’est dans un autre chapitre, dans un autre livre. Pour cela, deux facteurs sont indispensables à l’appréhension d’une œuvre. D’abord la patience, puis de la suite dans les idées. C’est toujours inquiétant d’écouter notre ami  Zemmour ressasser, imbu d’une plate lecture, que le Coran dit que si vous croisez un mécréant abattez-le ! Pourrait-il seulement faire un effort d’historien, car l’histoire semble être son dada, puis de reconstituer les choses dans leurs contextes ? 

un contexte de guerre, qui n’a plus  lieu d’être. Est-ce qu’un verset qui évoque  Dieu s’adresser à son prophète comme celui de « Ô Mohammed… » a toujours cours aujourd’hui ? Que le prophète serait toujours parmi nous ? Cela peut paraitre banal, mais permettez-moi de vous dire que cette aberration grossière de Mr. Zemmour est du même ordre .

Zemmour doit à présent se réjouir que de voir ses idées devenues marchandes, politisées à tort, dans les bouches communes, comme celle devenues irresponsables. Rajoutons à cela, ce dit Islam Politique ou celui de conquête qui deviennent de ces ritournelles désaccordées à force  de redondance. Ce serait juger de la dérive d’une minorité infinitésimal, pour emprunter un terme chéri des mathématiciens, comme étant une dérive majoritaire. Il est connu que l’obsession finit par donner une proportion démesurée aux éléments, fussent-ils des plus infimes.  

Hicham Aboumerrouane 





Vendredi 11 Décembre 2020