Dans ce concert mondial, une question s’impose : quelle place pour le Maroc ?
Un pays déjà engagé dans le virage numérique.
Le Maroc a franchi une étape décisive avec la stratégie Maroc Digital 2030, qui fait de l’intelligence artificielle un levier transversal de transformation. Des initiatives universitaires (UM6P, AI Movement, centres de compétences en data science), des expérimentations sectorielles (santé, agriculture, énergies renouvelables, smart cities) et un débat national sur l’IA témoignent d’une dynamique réelle. Le pays ne part pas de zéro.
Le Maroc a franchi une étape décisive avec la stratégie Maroc Digital 2030, qui fait de l’intelligence artificielle un levier transversal de transformation. Des initiatives universitaires (UM6P, AI Movement, centres de compétences en data science), des expérimentations sectorielles (santé, agriculture, énergies renouvelables, smart cities) et un débat national sur l’IA témoignent d’une dynamique réelle. Le pays ne part pas de zéro.
Mais le contraste est saisissant avec les annonces internationales : pendant que les géants redéfinissent la frontière technologique à coups de milliards, le Maroc construit encore ses fondations.
Trois écarts majeurs
1. L’infrastructure : sans data centers de grande envergure ni cloud souverain, il sera difficile d’exécuter localement des modèles de pointe.
2. Les données et les langues : la darija, l’amazigh et les corpus administratifs marocains restent insuffisamment exploités. Or, c’est là que réside une niche stratégique.
3. La régulation : l’UE déploie son AI Act, les États-Unis multiplient les régulations sectorielles. Le Maroc, lui, en est encore à poser les bases d’un cadre légal adapté.
Les opportunités à saisir
Plutôt que de tenter d’imiter les géants, le Maroc peut définir sa propre voie :
- Spécialisation sectorielle : agriculture de précision, énergie solaire et éolienne, tourisme, patrimoine culturel. Des domaines où l’IA peut avoir un impact immédiat.
- Souveraineté linguistique : développer des modèles pour la darija et l’amazigh, afin d’offrir aux citoyens des assistants numériques réellement inclusifs.
- Partenariats intelligents : tirer parti de l’open source (Mistral, Voxtral, modèles open de Google ou OpenAI) et bâtir des écosystèmes locaux en s’appuyant sur les startups marocaines.
- Cadre éthique et juridique : s’inspirer de l’AI Act européen, mais en l’adaptant au contexte marocain, afin de renforcer la confiance des citoyens.
1. L’infrastructure : sans data centers de grande envergure ni cloud souverain, il sera difficile d’exécuter localement des modèles de pointe.
2. Les données et les langues : la darija, l’amazigh et les corpus administratifs marocains restent insuffisamment exploités. Or, c’est là que réside une niche stratégique.
3. La régulation : l’UE déploie son AI Act, les États-Unis multiplient les régulations sectorielles. Le Maroc, lui, en est encore à poser les bases d’un cadre légal adapté.
Les opportunités à saisir
Plutôt que de tenter d’imiter les géants, le Maroc peut définir sa propre voie :
- Spécialisation sectorielle : agriculture de précision, énergie solaire et éolienne, tourisme, patrimoine culturel. Des domaines où l’IA peut avoir un impact immédiat.
- Souveraineté linguistique : développer des modèles pour la darija et l’amazigh, afin d’offrir aux citoyens des assistants numériques réellement inclusifs.
- Partenariats intelligents : tirer parti de l’open source (Mistral, Voxtral, modèles open de Google ou OpenAI) et bâtir des écosystèmes locaux en s’appuyant sur les startups marocaines.
- Cadre éthique et juridique : s’inspirer de l’AI Act européen, mais en l’adaptant au contexte marocain, afin de renforcer la confiance des citoyens.
Une bataille culturelle et de souveraineté.
L’IA ne se résume pas à la technologie. Elle engage notre culture, notre gouvernance et notre souveraineté. Si le Maroc ne veut pas se limiter à importer des solutions étrangères, il doit investir dans ses talents, ses données, ses infrastructures et sa régulation. Il doit aussi inscrire l’IA dans une vision africaine et méditerranéenne, où l’inclusion et l’ancrage culturel font la différence.
Car l’intelligence artificielle n’est pas qu’une affaire de performance technique : c’est une affaire de sens, de valeurs et de vision collective.
Car l’intelligence artificielle n’est pas qu’une affaire de performance technique : c’est une affaire de sens, de valeurs et de vision collective.
Les annonces de l’été 2025 rappellent l’ampleur de la compétition mondiale.
Pour le Maroc, il ne s’agit pas de rivaliser en taille ou en puissance brute, mais de définir une trajectoire claire, ambitieuse et souveraine. Le défi est immense, mais il est aussi une chance unique : celle de bâtir une intelligence artificielle marocaine, ouverte sur le monde, enracinée dans ses langues, ses savoirs et ses besoins.
Par Dr Az-Eddine Bennani
Par Dr Az-Eddine Bennani