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Fake news : La propagation de l'épidémie 2.0


Rédigé par le Vendredi 19 Mai 2023

Actuellement, les fausses informations se répandent à une vitesse impressionnante, mettant en péril la presse et la démocratie. Selon le CESE, 93% des Marocains affirment être affectés par ce phénomène.



Fake news : La propagation de l'épidémie 2.0
Les fausses informations, également connues sous le nom de fake news, sont considérées comme une menace majeure de notre époque. Avec l'émergence des médias sociaux, ces rumeurs numériques peuvent avoir des conséquences parfois irréversibles et se propagent rapidement. Malheureusement, le Maroc n'est pas épargné par ce phénomène croissant qui prend de l'ampleur depuis plusieurs années.

En plus de semer la confusion parmi les citoyens, les fausses informations ont un impact considérable sur la démocratie et perturbent la stabilité politique, économique et sociale d'un pays. Cela représente un défi de taille pour le gouvernement, mais surtout pour les médias qui jouent un rôle crucial en tant que gardiens de l'information. Que leur origine soit le fait d'une personne ordinaire ou d'une personnalité publique, les fake news représentent une menace tout aussi significative, compte tenu de leur capacité à se propager rapidement sur les différentes plateformes sociales.

Primauté de la loi

En plus de semer la confusion parmi les citoyens, les fausses informations ont un impact considérable sur la démocratie et perturbent la stabilité politique, économique et sociale d'un pays. Cela représente un défi de taille pour le gouvernement, mais surtout pour les médias qui jouent un rôle crucial en tant que gardiens de l'information. Que leur origine soit le fait d'une personne ordinaire ou d'une personnalité publique, les fake news représentent une menace tout aussi significative, compte tenu de leur capacité à se propager rapidement sur les différentes plateformes sociales.

Dans le but de restreindre autant que possible la propagation des fake news, l'article 72 du code de la presse marocain stipule que : "Toute personne qui, de mauvaise foi, publie, diffuse ou transmet de fausses informations, des allégations, des faits inexacts, des pièces fabriquées ou falsifiées attribuées à des tiers, causant ainsi des troubles à l'ordre public ou provoquant la peur parmi la population, sera passible d'une amende allant de 20 000 à 200 000 dirhams." Selon un avis émis par le CESE, il serait plus opportun de renforcer le cadre juridique régissant les plateformes numériques, qui gagnent en puissance grâce à leurs systèmes et algorithmes.

Le Digital Services Act, récemment approuvé par l'Union européenne, constitue un bon exemple dont il serait judicieux de s'inspirer. De plus, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) veille à l'application des lois nationales en vigueur concernant la diffusion et la propagation des fausses informations. Plus précisément, elle mène des enquêtes cybernétiques nécessaires en coordination avec la supervision de la présidence du ministère public de manière continue, selon les informations fournies par le CESE.

Les fake news à la loupe

Il n'est pas toujours facile de distinguer le vrai du faux. Au milieu de cette cacophonie d'informations trompeuses, les internautes ont besoin d'outils qui leur servent de bouée de sauvetage, et c'est à ce moment-là que le rôle des médias devient crucial. Grâce au fact-checking, il est possible de vérifier la véracité des informations diffusées, leur cohérence, leur exactitude et leur contexte.

De nos jours, la plupart des grandes agences de presse et des médias internationaux proposent un service de vérification des faits (fact-checking) qui est offert gratuitement au grand public. Cette lutte déclarée contre les fake news est d'autant plus urgente et inévitable lorsque l'on réalise qu'elles posent de sérieux défis aux institutions et aux médias.

Le CESE recommande d'adopter une approche de lutte contre la désinformation et de fournir des informations vérifiées, reposant sur les trois axes suivants :
  • Sensibiliser les citoyens et les rendre conscients de leur responsabilité en matière d'accès et de partage de l'information ;
  • Développer et faciliter la vérification des informations (fact-checking) au profit des utilisateurs des réseaux ;
  • Au niveau des producteurs d'informations, mettre en place des formations pour les médias professionnels afin de suivre l'évolution des technologies et des techniques, et les sensibiliser à leur rôle et à leurs responsabilités dans la lutte contre les fake news, notamment par le biais d'actions ciblées de formation continue.




Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 19 Mai 2023