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Finance islamique : Pourquoi le Maroc reste à la traîne ?


Rédigé par le Lundi 3 Mars 2025

La finance islamique a connu une année 2023 marquée par une croissance spectaculaire, avec des actifs atteignant près de 5 000 milliards de dollars à l’échelle mondiale.



Finance islamique mondiale : Le Maroc peut-il rattraper son retard ?

Finance islamique : Pourquoi le Maroc reste à la traîne ?

Ce développement témoigne de l’attractivité croissante de ce modèle financier qui repose sur des principes éthiques et conformes à la charia. Cependant, malgré cette dynamique mondiale, le Maroc reste à la traîne dans ce secteur en plein essor. Selon l’Islamic Finance Development Indicator (IFDI), le Royaume peine à se hisser parmi les leaders mondiaux de la finance islamique, en raison d’un développement encore limité de ses infrastructures financières islamiques et d’un marché peu mature.

En effet, bien que le Maroc ait introduit la finance islamique en 2017 avec la création des banques participatives, le secteur n’a pas encore réussi à atteindre son plein potentiel. Plusieurs facteurs freinent son expansion, notamment une offre de produits financiers encore restreinte, une faible sensibilisation du grand public et un cadre législatif et fiscal nécessitant davantage de clarification et de soutien. À titre de comparaison, des pays comme la Malaisie, l’Arabie Saoudite ou encore les Émirats Arabes Unis ont su développer des écosystèmes robustes, combinant innovation financière, diversification des produits et incitations gouvernementales, leur permettant de dominer l’échiquier mondial.

Le Maroc dispose pourtant d’un potentiel important pour rattraper son retard. Avec une population majoritairement musulmane et un intérêt croissant pour les produits financiers conformes à la charia, le marché marocain offre des opportunités prometteuses. Pour cela, il sera essentiel d’élargir l’offre de produits financiers islamiques, notamment dans les domaines de l’assurance (takaful), des sukuks (obligations islamiques) et des fonds d’investissement. Par ailleurs, une meilleure sensibilisation des entreprises et des particuliers aux avantages de la finance islamique, ainsi qu’un cadre réglementaire plus attractif, pourraient stimuler la demande et encourager les investisseurs nationaux et internationaux à s’intéresser davantage à ce secteur.

Dans un contexte où la finance islamique joue un rôle de plus en plus important dans l’économie mondiale, le Maroc est appelé à accélérer le développement de ce secteur pour ne pas rester en marge de cette dynamique. En investissant dans l’innovation, en renforçant les partenariats avec des acteurs internationaux et en adoptant des politiques publiques plus incitatives, le pays pourrait non seulement rattraper son retard, mais également devenir un acteur clé de la finance islamique en Afrique et dans le monde arabe.


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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 3 Mars 2025