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Football africain : le Maroc, de l’outsider à la puissance émergente


Rédigé par le Vendredi 26 Décembre 2025

Selon un long dossier publié par le quotidien espagnol El Mundo, le Maroc n’est plus considéré comme un simple acteur secondaire du football africain. Pour le journal madrilène, le Royaume a progressivement bâti un modèle sportif solide, combinant performances internationales et structuration institutionnelle, au point de positionner les Lions de l’Atlas comme de sérieux prétendants à la domination continentale dans les années à venir.



Football africain : le Maroc, de l’outsider à la puissance émergente

La Coupe du monde 2022 au Qatar, conclue par une demi-finale historique, est présentée comme un moment charnière. Mais El Mundo souligne que cet exploit dépasse le cadre d’une performance ponctuelle : il s’inscrit dans une stratégie de long terme, désormais clairement orientée vers la conquête de la Coupe d’Afrique des Nations, un trophée que le Maroc n’a plus remporté depuis 1976.


Dans cette perspective, le quotidien espagnol relaie les propos sans équivoque du sélectionneur national Walid Regragui : « Il n’est pas normal que le Maroc n’ait remporté qu’une seule CAN. Notre mission est de changer cette réalité ». Une déclaration qui illustre la pression et les attentes entourant la sélection marocaine, hôte de la CAN 2025 et plus que jamais attendue au tournant.


Toujours selon El Mundo, les succès actuels du football marocain sont le fruit d’une vision mûrie depuis près de deux décennies. Cette stratégie repose notamment sur l’intégration progressive de joueurs issus de la diaspora européenne, séduits par un projet sportif crédible, structuré et ambitieux.


Aujourd’hui, une large partie de l’effectif est née ou formée à l’étranger, principalement en France, en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique ou au Canada. Des figures comme Achraf Hakimi, Yassine Bounou, Brahim Díaz ou Nayef Aguerd incarnent cette alliance entre formation européenne et identité marocaine. La seule exception notable évoquée reste Lamine Yamal, qui a opté pour la sélection espagnole.


Le quotidien met également en lumière la transformation mentale opérée sous l’ère Regragui. Le sélectionneur aurait identifié comme principal handicap historique du Maroc un complexe d’infériorité face aux grandes nations. Un frein psychologique qui aurait été définitivement levé lors du Mondial qatari, où les Lions de l’Atlas ont successivement éliminé l’Espagne et le Portugal avant de s’incliner face à la France.


Sur le plan des infrastructures, El Mundo rappelle que le Maroc a investi plus de 1,8 milliard d’euros dans le développement de son appareil sportif. Centres de formation, terrains certifiés FIFA et rénovation de neuf grands stades s’inscrivent dans la perspective de la Coupe du monde 2030, que le Royaume coorganisera avec l’Espagne et le Portugal.


Le média espagnol met particulièrement en avant le futur stade Hassan II de Casablanca, conçu pour accueillir jusqu’à 115 000 spectateurs et que le Maroc ambitionne de proposer pour la finale du Mondial.


Les performances des sélections de jeunes viennent conforter cette dynamique. Le Maroc a remporté la CAN U23, disputé la finale de la CAN U17 et, surtout, décroché un titre mondial U20 au Chili, en s’imposant face à des nations majeures comme l’Espagne, le Brésil, la France ou l’Argentine.


Pour El Mundo, ces résultats confirment l’existence d’un vivier solide, désormais capable d’alimenter durablement l’équipe nationale A.


Reste une ultime étape, jugée décisive par le quotidien espagnol : convertir cette supériorité structurelle et générationnelle en un sacre continental. La CAN 2025 apparaît ainsi comme un rendez-vous clé, non seulement pour étoffer le palmarès marocain, mais aussi pour consacrer le Royaume comme une véritable puissance du football mondial à l’horizon 2030.





Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC. Dompteuse de mots, je jongle avec... En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 26 Décembre 2025