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Frappe nucléaire tactique imminente ?


Rédigé par le Vendredi 6 Juin 2025



Trump coordonne avec Poutine et Xi : Le spectre d’une frappe nucléaire tactique plane, l’Europe reste figée.

Frappe nucléaire tactique imminente ?
Trump, Xi et Poutine accordent leurs montres pendant que l’Europe regarde l’heure sans aiguilles
Les appels de coordination entre grandes puissances révèlent un scénario préécrit : la dissuasion entre dans une ère post-tabou

Le moment où tout a basculé : une frappe ukrainienne, une ligne rouge franchie
Le monde a franchi un seuil symbolique et stratégique cette semaine, lorsque les forces ukrainiennes ont revendiqué une attaque aérienne contre un convoi militaire russe dans la région frontalière de Koursk. Moscou affirme que cette frappe visait directement deux bombardiers Tu-160, appareils emblématiques de la capacité nucléaire stratégique russe. Même si Kiev réfute l’intention de cibler des vecteurs nucléaires, les images satellites et les données radar semblent accréditer la version russe : des appareils à capacité nucléaire ont bel et bien été pris pour cible.

Dans l’univers des doctrines militaires, ce type d’attaque change tout. La Russie, dont la doctrine de 2020 prévoit une réponse nucléaire possible en cas de menace sur ses “infrastructures critiques de dissuasion”, se retrouve désormais en position de légitimité doctrinale pour riposter. Non pas de manière stratégique, mais par une frappe nucléaire tactique, localisée, dissuasive et spectaculaire.

Installé à la Maison-Blanche depuis janvier 2025, le président Donald Trump s’est entretenu tour à tour avec Vladimir Poutine puis Xi Jinping dans les heures suivant la frappe. La presse occidentale a voulu y voir un effort de désescalade. Mais plusieurs sources diplomatiques convergentes en tracent une autre lecture : ces coups de fil n’avaient rien de préventif. Ils visaient à calibrer la riposte russe pour qu’elle soit anticipée — non empêchée.

Côté américain, le président Trump, fidèle à son pragmatisme brutal, aurait demandé à Poutine de clarifier les objectifs de sa réponse et les limites à ne pas franchir pour éviter une escalade incontrôlée. Il ne s’agissait pas de dissuader Moscou, mais de s’assurer qu’aucune surprise ne viendrait bousculer l’ordre narratif établi. Washington ne veut pas empêcher l’action russe, mais encadrer ses effets diplomatiques.

Le second appel à Xi Jinping aurait eu le même but : s’accorder sur la communication internationale post-frappe. Pékin, qui entretient une position d’équilibriste entre ses intérêts économiques et son alliance stratégique avec Moscou, semble jouer la carte de la retenue feinte. Son communiqué parle de “désescalade nécessaire” mais sans jamais condamner Moscou.

Le plus lucide dans cette séquence est sans doute Vladimir Poutine. Son régime affaibli, sa guerre enlisée, ses alliances fragilisées, il sait que la seule manière de reconfigurer le rapport de force global est d’instaurer un événement irréversible mais calculé. Pas une apocalypse — une secousse.

La frappe nucléaire tactique envisagée pourrait viser une base militaire en Ukraine, une infrastructure logistique de l’OTAN à la frontière polonaise, ou *une zone inhabitée en guise d’ultimatum. Ce serait une frappe limitée en dégâts humains mais colossale en répercussions géopolitiques. Poutine n’annoncera pas l’heure, mais tout porte à croire qu’il en a déjà fixé le jour.

Face à ce jeu stratégique millimétré, l’Europe paraît spectatrice, condamnée au rôle d’actrice de soutien dans une pièce qu’elle ne comprend plus. La France, puissance nucléaire membre du Conseil de sécurité, se contente d’une rhétorique creuse sur “la gravité du moment”. Le Royaume-Uni, embourbé dans ses crises internes, se limite à des déclarations ministérielles sans portée.

Aucune puissance européenne n’ose évoquer la possibilité d’une réponse. La dissuasion européenne est en panne d’initiative. L’OTAN, quant à elle, suit la ligne américaine : pas de réaction militaire directe, mais une présence accrue à l’Est et une communication alarmiste calibrée. Le Vieux Continent découvre avec amertume qu’il ne tient ni les clés du récit, ni celles de la riposte.

​Les scénarios sont prêts, le chaos est scénarisé

Ce qui frappe, au-delà de la menace elle-même, c’est le niveau de préparation des acteurs globaux. Les rédactions sont déjà prêtes. Les diplomates connaissent leurs éléments de langage. Les chancelleries disposent de leurs dossiers de crise. Même les marchés financiers semblent avoir intégré le risque — preuve que le scénario est non seulement probable, mais déjà intégré aux algorithmes du monde.

La frappe tactique n’est plus une hypothèse, c’est une étape.

Si la Russie frappe, même “proprement”, même “localement”, le monde aura franchi un cap irréversible : le tabou nucléaire aura sauté.

Ce que l’on appelait la dissuasion ne sera plus une interdiction mais une possibilité. Une boîte de Pandore ouverte sous les yeux de la planète. L’Iran, la Corée du Nord, l’Inde, le Pakistan et d’autres acteurs potentiels pourraient alors conclure que l’arme nucléaire n’est plus un dernier recours… mais un levier de négociation comme un autre.

Donald Trump joue à merveille sa partition : fort, central, visionnaire. Mais sa stratégie comporte une faille : croire que l’on peut encadrer un chaos nucléaire. Car si la Russie frappe, tout peut basculer. Un mouvement de troupes imprévu, une riposte non autorisée, un accident diplomatique — et l’Histoire dérape.

Les appels à Xi et à Poutine ont peut-être réduit les risques d’une surprise. Mais ils ont aussi validé, par leur existence même, la possibilité du pire.

​Note de la rédaction

Nous, à la rédaction de L’ODJ Média, espérons de tout cœur nous tromper sur toute la ligne.
Nous espérons que les scénarios les plus sombres n’étaient que le fruit d’une imagination trop lucide, que les appels entre dirigeants n’étaient que des gestes de paix sincères, et que l’arme nucléaire restera ce qu’elle doit toujours être : un spectre, jamais une réalité.

Mais notre métier est aussi d’alerter.
Quand l’histoire s’accélère, que les horloges deviennent des armes et que le silence diplomatique devient assourdissant, notre devoir est de nommer les dangers, même si cela dérange.
Car parfois, mieux vaut crier trop tôt… que pleurer trop tard.




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