L'ODJ Média

Futurs startupers : une nouvelle vision de l’entreprise ?


Dans cet article, l’entreprise sera étudiée sous un angle différent du commun, celui d’un Etat. Quoi de mieux comme figure entrepreneuriale pour réussir son business, qu’un Etat comme « modèle d’entreprise » !



Futurs startupers : une nouvelle vision de l’entreprise ?
Il faut tout d’abord garder à l’esprit que le succès de toute entreprise dépend des procédés entrepris préalablement à sa création :

Etudes de faisabilité des projets de l’entreprise, Etude de marché, documentation et information sur le plan juridique, économique et fiscal, ainsi qu’une étude sur la/les politique(s) commerciale(s) à adopter, sans oublier la réalisation de prospection et la création d’une base de potentiels clients, constituent le B.A.-B.A de l’entreprenariat.

La prise de risque est certes, un ingrédient de réussite important. Or, tout risque doit être calculé.

Généralités

L’Etat et l’entreprise s’accordent plus ou moins quant à leur organisation, leur gestion et la promotion de leur image.

La différence entre les deux, porte sur leurs buts et leur finalité. Un Etat nécessite la présence d’un territoire, d’un peuple et d’une autorité politique. Chacun de ces éléments qui constituent le fondement d’un Etat, trouve son équivalent dans le cadre d’une entreprise. Tandis que l’Etat exerce une organisation permanente et une autorité souveraine sur la population habitant sur son territoire, l’entreprise exerce également une organisation permanente et une autorité partiellement souveraine sur ses salariés, et sur les tiers avec qui elle entretient des liens professionnels, et sur le marché (tout dépend de son influence).

 Le siège social de l’entreprise peut être assimilé à son territoire propre, auquel s’ajoute le territoire extérieur (non propre) où elle peut exercer son influence, autrement dit, promouvoir ses produits et services et contracter avec une clientèle ou un achalandage. Il peut s’agir d’un quartier, d’une ville, d’un pays, voire d’autres pays.
 Les salariés et les prestataires peuvent être assimilés au peuple. La notion de peuple, telle qu’adaptée à l’entreprise, comprend aussi toute personne avec qui elle entretient des liens d’intérêts et des liens contractuels.
 Finalement le/ les dirigeant(s) de l’entreprise peuvent être assimilés à l’autorité politique. Une entreprise peut à travers une « population indépendante » qui lui est rattachée via des contrats, un bon carnet d’adresse, un bon relationnel ou des relations d’intérêt, amplifier son emprise sur le marché en tirant bénéfice de ladite « population ». Mais encore faut-il savoir sur quel pied danser…

A cet égard, il faut prendre en compte la relation à entretenir avec « la population » qui est intimement liée à « l’autorité politique ».

Dans le chapitre XVII du Prince de Machiavel, une question a été posée, « serait-il mieux être aimé que craint, ou être craint qu’aimé ?
Il répliqua : Le meilleur serait d’être l’un et l’autre.

Mais, comme il est très difficile que les deux choses existent ensemble, je dis, que si l’une doit manquer, il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. ». Cette vision du leadership de Nicolas Machiavel, peut être valable pour le leader d’une entreprise. A utiliser avec modération : être craint ne veut pas dire être mauvais !

Machiavel était un homme bien, Arrêtons de machiavéliser le machiavélisme.

Organisation de l’entreprise

La forme de l’Etat est un élément qui peut aussi être comparé au mode d’organisation d’une entreprise, cela dépend de sa structure et de sa taille. Elle peut être unitaire, centralisée, décentralisée, régionale…

L’exemple le plus simple, le plus courant et le plus adéquat pour les startups, est la forme unitaire.

Cette forme place le chef de l’entreprise au sommet de la hiérarchie, et en dessous de lui, une délégation de pouvoir strictement limitée et contrôlée. L’intérêt, est de pouvoir garder un œil sur son entreprise et être informé des détails les plus minimes de son activité. Le diable est dans les détails.

Gestion de l’entreprise : La gestion de l’entreprise doit prendre en considération les fonctions de l’Etat comme modèle. Il s’agit de fonctions qui sont parfaitement adaptables à l’entreprise : elles permettront de parfaire sa gestion et de satisfaire « son peuple ».

Les fonctions régaliennes sont de la compétence du/des dirigeants au sommet de la hiérarchie de l’entreprise, ces prérogatives ne peuvent faire l’objet ni de délégation ni de sous-traitance.

La gestion public s’articule autour de l’organisation administrative de l’entreprise, de la veille de son activité économique, de ses infrastructures, de la question de santé et de sécurité. Elle s’articule également, autour de l’arbitrage des conflits qui peuvent naître au sein de l’entreprise ou à l’extérieur de cette dernière. Tout mode alternatif de règlement des différends en entreprise doit être tenté avant la saisine d’un tribunal, qu’il s’agisse d’un conflit avec un/des salarié(s), associés/actionnaires, débiteurs, créanciers, partenaires, clients…).

La gestion des champs des politiques commerciales, monétaire et fiscales, stratégiques ou encore environnementales, est nécessaire. A quoi bon avoir un bon produit ou offrir un bon service si l’entreprise n’est pas en mesure de le commercialiser convenablement et auprès de la bonne clientèle cible? Ou, avoir un capital social, des capitaux propres et des bénéfices générés si l’entreprise effectue des dépenses irréfléchies, sans surveiller au fur et à mesure sa situation comptable, qu’à la fin de son exercice ? L’entreprise doit être stratégique, visionnaire et vigilante.

Les fonctions Musgraviennes, par référence à l’économiste américain Richard Musgrave, s’agissent de la régulation et de la stabilisation de l’entreprise à travers des politiques conjoncturelles et structurelles en fournissant des services non marchands.

-Education : dans le cadre d’une entreprise on parlera de formation ; Pour une entreprise comme pour un Etat, ça peut sembler comme étant une perte vaine d’argent, mais si elle est calculée et étudiée méticuleusement, c’est un investissement à court et à long terme.

A titre d’exemple : l’organisation de formations quelconques pour les salariés sera certes onéreuse, mais investir dans ses salariés c’est aussi investir dans sa propre entreprise et récolter le fruit de son labeur.

-La justice : l’entreprise doit inspirer justice et équité, à travers l’adoption et l’adaptation des recours en justice au sein de l’entreprise elle-même. Les salariés, clients, fournisseurs et autres tiers en relation professionnelle avec l’entreprise, seront plus enclin à travailler ou faire affaire avec une entreprise qui leur donne une voix, et qui prendra en considération leur mécontentement « dûment justifié » face à une situation donnée.

Bien entendu, comme pour l’organisation judiciaire, la saisine de la Cour de Cassation/ ALIAS dirigeants de l’entreprise, ne peut être faite qu’après épuisement des voix de recours ordinaires/ALIAS responsables et supérieurs.

La politique social : L’organisation de certaines entreprises en matière de capital humain est un facteur qui fait naitre une frustration relative sous ses trois modèles.

Par exemple, un salarié sous l’autorité d’un responsable dont le seul exemple qu’il donne se résume à l’incompétence, se comparera inconsciemment ou consciemment à ce dernier. Inconsciemment : il adoptera l’incompétence comme mode de fonctionnement au travail, ce qui n’est pas dans l’intérêt de l’entreprise.

Et consciemment : il jugera négativement les valeurs de l’entreprise à cause de sa non distribution des tâches en fonction de la compétence. Et c’est là ou va apparaître la frustration relative.

Dans les deux cas exposés ci-dessus, le salarié démotivé et noyé dans des ressentiments conscients ou inconscients d’oppression, de marginalisation et d’absence d’équité sera moins productif sciemment ou insciemment.

L’exemple du salarié est également valable pour les clients, les prospects, les potentiels cocontractants…, s’ils tiennent une réunion ou négocient avec un responsable de ce genre, ils vont le percevoir comme étant le miroir de l’entreprise. Le psychisme ne doit jamais être sous-estimé dans toute relation avec un être humain, notamment ses biais cognitifs. 

La gestion de crise en entreprise

Comme c’est le cas du système politique d’un Etat, le système de fonctionnement d’une entreprise peut se heurter à des éléments qui peuvent déclencher un déséquilibre -mineur ou majeur- dans son système.

L’objectif n°1 de toute entreprise (comme celui de tout Etat), est d’assurer sa pérennité en étant en mesure de faire face à tout changement ou crise éventuels. Et bien sûr.. Réaliser des bénéficies. Mais comment peut-on réaliser des bénéfices et assurer leur durabilité dans le temps et dans l’espace, si l’on ne préserve pas la place de l’entreprise dans le marché ?

La crise du Covid-19 est un parfait exemple en matière de gestion des crises. Certaines entreprises, ont parvenu à la gestion de la situation et la diminution des dégâts au maximum, contrairement à d’autres qui n’ont pas tardé à mettre la clé sous la porte.

L’entreprise doit être ouverte sur son environnement et en même temps tourner dans un circuit rétroactif qui ne s’arrête jamais.

L’objectif, est de contrôler le flux d’informations entrant et sortant. Ce système, inspiré de l’analyse systémique, prend en compte trois variables clé : Les inputs, les outputs et les feedback.

Pour expliquer brièvement ce cycle cybernétique, c’est une rétroaction en perpétuel mouvement d’un input qui se transforme en output qui donne lieu à un feedback, encore et encore et encore dans un circuit fermé qui n’a ni début ni fin.

Les inputs font leur entrée (sous forme d’exigences, d’inquiétudes), ils se voient traités par le système (ou notés par le système), puis reconduis en outputs (sous forme de décisions ou de solutions préliminaire ou définitives) et transmis par le feed-back (canal d’information sous forme d’une boucle de rétroaction).

Le feed-back permet au système de s’informer en continu sur la situation générale de l’entreprise, sur son environnement, et sur les effets de toute décision mineure ou majeure ayant été prise par cette dernière auparavant.

L’environnement de l’entreprise peut être exogène ou endogène. Il peut donc exercer son influence de l’extérieur ou de l’intérieur de l’entreprise. Il faut penser aussi à simuler des situations de crise de temps à autre -question de faire un peu d’entraînement-, et se tenir informé des crises ayant été surmontée/ou pas par d’autres entreprises (partout dans le monde) pour analyser leurs réactions et leurs décisions ayant permis de sauver/ ou de noyer leur business. L’ensemble de ces informations permettra d’alimenter la boîte noire d’avantage ou elles seront conservées précieusement.

Exemple : Face à une situation de crise, l’entreprise trouvera à sa disposition 100 différentes solutions vérifiées et vérifiables.

Récap ! L’entreprise doit : 
 Recourir, en premier lieu au procédés préliminaires avant le commencement de son activité ;
 Etre en mesure de mobiliser correctement les ressources nécessaires à son organisation et à sa gestion ;
 Se tenir informée constamment sur sa situation, celle du marché, celle des concurrents et celle des entreprises qu’elle prend comme modèle ;
 S’informer sur l’actualité juridique, économique, fiscale, sociale et environnementale ;
 Recourir à un professionnel, lorsqu’il s’agit de questions d’ordre juridique, fiscal et/ou comptable ;
 Etre toujours préparé pour gérer les crises ;
 Avoir la capacité de faire appel à ses propres ressources pour surmonter les défaillances de son système. 



Mardi 3 Août 2021