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Gabriel Banon répond à la lettre ouverte adressée à la Russie par 23 ambassadeurs et chefs de missions accrédites au Maroc


23 ambassadeurs et chefs de mission accrédités au Maroc ont adressé une lettre ouverte à la Russie. Il s’agit de l’Australie, du Belgium, de la Belgique, du Canada, de la République tchèque, de la Finlande, de la France, de l’Allemagne, de la Grèce, de l’Italie, du Japon, de la République de Corée, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Pologne, du Portugal, de Roumanie, de l’Espagne, de la Suède, du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’UE. Cette lettre publiée par Le360 (Sécurité alimentaire: lettre ouverte de 23 ambassadeurs et chefs de mission au Maroc à la Russie), a interpelé Gabriel Banon qui à son tour leur répond par une lettre ouverte.



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Par Gabriel Banon

Gabriel Banon répond à la lettre ouverte adressée à la Russie par 23 ambassadeurs et chefs de missions accrédites au Maroc
Messieurs les Ambassadeurs

 En sortant de votre devoir de réserve, ne vous étonnez pas de devoir assumer vos propos et d’être critiqués sans autre forme de procès, puisque vous êtes descendus dans l’arène de la guerre médiatique.

 Vous avez rédigé une lettre ouverte sur l’insécurité alimentaire qui menace le monde. 

Cette lettre ouverte est étonnante, venant de diplomates qui devraient mesurer leurs propos au trébuchet de la vérité.

Messieurs les ambassadeurs 
Vous ne pouvez pas affirmer, protégés peut-être par votre immunité diplomatique, des faits en contradiction flagrante avec la vérité sur le terrain. 

 Vous omettez de préciser que pour prévenir tout débarquement russe, l’Ukraine a miné les accès à ses côtes. Ce qui, ajouté au blocus maritime de Moscou, rend impossible l’exportation des millions de tonnes de céréales bloquées dans le pays.

Si l’Ukraine ne livre pas son blé, c’est qu’elle refuse de déminer les sorties de ces ports d’où ces expéditions doivent être faites. La Russie s’est engagée publiquement à ne procéder à aucun acte de guerre contre les bateaux de livraison de blé, à condition de coordonner ces livraisons, que les ports ukrainiens, en particulier Odessa, soient déminés et une levée, au moins partielle, des sanctions occidentales soit envisagé.

Un autre trajet via la Biélorussie pourrait être envisagé, mais il faudrait, pour cela, négocier avec cet allié de la Russie. "C'est très délicat parce qu'on a mis des sanctions sur la Biélorussie pour autre chose", a rappelé Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg. Les Occidentaux peuvent escorter les bateaux de céréales en trouvant un accord avec la Russie. Vous avez donc là une possibilité de répondre aux besoins alimentaires des pays risquant la famine, si tant est que votre lettre ouverte a comme souci principal, d’éviter une crise alimentaire majeure.

Vous êtes étonné que la Russie ne veut livrer son blé qu’aux pays amis et non à ceux qui appliquent des sanctions à son égard. Quoi de plus naturel ? 

Que les pays qui ont décidé et encouragé ces sanctions livrent le blé nécessaire à leurs amis.

Rédigé par Gabriel Banon sur Quid 


Mardi 28 Juin 2022