Cet appel intervient alors que le territoire palestinien, ravagé par deux ans de guerre, traverse l’une des pires crises humanitaires de son histoire.
 

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, négocié sous l’égide du président américain Donald Trump et entré en vigueur le 10 octobre, devait marquer une trêve durable après des milliers de morts et des destructions massives.
Mais sur le terrain, les conditions humanitaires restent catastrophiques. Selon l’ONU, “seule une fraction de ce qui est nécessaire” est entrée à Gaza ces derniers jours. L’agence onusienne insiste : le véritable test du cessez-le-feu, ce ne sont pas les conférences de presse, mais les enfants nourris et les hôpitaux réapprovisionnés.
 

La bande de Gaza est toujours assiégée par Israël. Les hôpitaux manquent d’anesthésiques, les déplacés de tentes, et la nourriture se raréfie. Fin août, les Nations unies ont même déclaré une situation de famine dans plusieurs zones du territoire, un constat que Tel-Aviv conteste.
 

Selon l’Ocha et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Israël a récemment autorisé l’entrée de gaz de cuisine, de fruits frais, de farine, de viande congelée et de médicaments, pour la première fois depuis mars.
Mais ces cargaisons demeurent insuffisantes face à l’ampleur des besoins.
 

Tom Fletcher prévoit de se rendre jeudi au poste de Rafah, côté égyptien, pour superviser la préparation de l’aide.
Des centaines de camions du Croissant-Rouge attendent d’entrer dans Gaza. Israël aurait donné son feu vert à la réouverture du passage ce mercredi, selon la chaîne publique KAN, mais les Nations unies n’ont pas encore de confirmation officielle.

Les images de camions humanitaires bloqués et de camps de fortune saturés continuent d’émouvoir l’opinion internationale. À Khan Yunis, des véhicules réfrigérés du Croissant-Rouge stationnent devant l’hôpital Nasser, débordé par les blessés et les pénuries. Le sommet de Charm el-Cheikh a débouché sur des promesses d’aide massive et de reconstruction, mais rien ne sera possible sans un accès durable et sécurisé. L’ONU prévient : “Chaque jour perdu coûte des vies.”
 

Les prochains jours seront décisifs pour savoir si Israël tiendra ses engagements dans le cadre du plan de paix parrainé par Washington. La réouverture complète des points d’accès conditionnera non seulement la survie de milliers de civils, mais aussi la crédibilité du cessez-le-feu présenté comme historique. Pour l’heure, le monde retient son souffle et Gaza attend toujours de respirer.