Sur la place des Otages à Tel-Aviv, des milliers de personnes ont suivi les images en direct, entre larmes, embrassades et chants d’espoir. “On attendait ce moment depuis deux ans”, confie Ronny Edry, enseignant de 54 ans, ému aux larmes.
Les otages libérés avaient été enlevés le 7 octobre 2023, lors de l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël, qui avait fait 1.219 morts. En échange, Israël doit relâcher près de 2.000 prisonniers palestiniens, dont 250 détenus pour raisons de sécurité.
La libération s’est déroulée en deux temps : sept otages remis au Comité international de la Croix-Rouge, puis treize autres quelques heures plus tard. Tous ont été transférés vers Israël. Au total, 251 otages avaient été capturés, et plusieurs vagues d’échanges avaient déjà eu lieu lors de trêves précédentes. Cette fois, il s’agit du dernier groupe vivant, même si, selon l’armée israélienne, les dépouilles de certains otages pourraient ne pas être retrouvées immédiatement.
Le président américain Donald Trump, arrivé à Jérusalem pour une visite express, s’est félicité du dénouement : “La guerre est terminée. D’accord ? Vous comprenez ça ?” a-t-il lancé avant de s’envoler vers Charm el-Cheikh, en Égypte, pour coprésider un sommet international sur Gaza avec le président Abdel Fattah al-Sissi.
Le plan Trump prévoit plusieurs étapes :
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Phase 1 : libération complète des otages et des prisonniers.
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Phase 2 : retrait progressif de l’armée israélienne — déjà amorcé —, qui conserve pour l’instant le contrôle de 53 % de la bande de Gaza.
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Phase 3 : exclusion du Hamas de la gouvernance du territoire et destruction de son arsenal.
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Phase 4 : mise en place d’une autorité civile internationale, sous supervision américaine et arabe.
Les pays garants de l’accord — États-Unis, Égypte, Qatar et Turquie — doivent signer un document de mise en œuvre. Ni Israël, ni le Hamas, ni l’Iran n’y participeront directement.
Des camions d’aide humanitaire ont commencé à entrer dans Gaza via Kerem Shalom et Rafah, mais plusieurs cargaisons auraient déjà été pillées. Sur le terrain, la reconstruction s’annonce titanesque.
Le plan Trump, s’il tient ses promesses, pourrait redéfinir l’équilibre régional, mais les fractures restent béantes :
– Israël exige la neutralisation totale du Hamas.
– Le Hamas refuse toute “administration étrangère”.
– Les Palestiniens réclament la levée du blocus et une reconstruction sous contrôle local.
Le sommet de Charm el-Cheikh pourrait donc marquer le début de la paix… ou le prologue d’une nouvelle tension.