Moins de 30 ans aux manettes des partis politiques ? l’âge compte, la redevabilité décide..
D’un côté, l’argument du rajeunissement est imparable. La Gen Z 212 ne reconnaît ni les codes ni les tempos des partis : elle discute sur Discord, se mobilise en “sprints” et exige des échéanciers vérifiables. Elle se méfie des éléments de langage, réclame des preuves et débusque la langue de bois en trois stories. Les formations politiques, empêtrées dans des réflexes de cooptation et d’entre-soi, parlent encore en réunions fermées là où la jeunesse réclame des AMA publics, des feuilles de route en open data et des boucles de feedback courtes. Mettre des moins de 30 ans aux commandes, ce serait forcer la mue : langage, formats, priorités. On gagnerait en lisibilité, en sincérité perçue, en vitesse d’exécution. On réintroduirait surtout le risque — élément paradoxalement manquant en politique — qui oblige à sortir des cadres qui n’ont plus d’effet sur la réalité.
De l’autre côté, la politique est un sport d’endurance institutionnelle. Négocier des lois, gérer des budgets, tenir une coalition, affronter des crises : cela s’apprend. L’expérience ne garantit pas la justesse, mais l’inexpérience ne vaccine pas contre l’erreur. Le piège serait de fétichiser l’âge et de remplacer une rente sénior par une rente junior. L’enjeu n’est pas de mettre des jeunes pour cocher la case, mais de partager le pouvoir pour changer la façon de décider. La question alors se reformule : quels mécanismes rendent le pouvoir traversable par la jeunesse, sans créer une bulle symbolique ?
D’abord, la règle du jeu interne. Primaires ouvertes, mandats limités, “listes zippées” par âge (comme on a inventé la parité), quota de 30 % d’investitures < 30 ans et co-secrétariats générationnels obligatoires. Quiconque prétend “parler au nom des jeunes” mais refuse de s’auto-contraindre juridiquement en interne ne parle qu’à lui-même. La gouvernance commence à la maison.
Ensuite, la chaîne de redevabilité. Les partis doivent passer du discours aux tableaux de bord : objectifs trimestriels chiffrés sur la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes ; engagements budgétés ; publication des votes, des absences, des conflits d’intérêts ; transmission des contrats publics en formats ouverts. La Gen Z 212 vit dans un monde mesurable ; elle ne pardonne plus la dissonance entre promesse et résultat. Le bon “community manager” ne sauvera pas un mauvais delivery manager.
De l’autre côté, la politique est un sport d’endurance institutionnelle. Négocier des lois, gérer des budgets, tenir une coalition, affronter des crises : cela s’apprend. L’expérience ne garantit pas la justesse, mais l’inexpérience ne vaccine pas contre l’erreur. Le piège serait de fétichiser l’âge et de remplacer une rente sénior par une rente junior. L’enjeu n’est pas de mettre des jeunes pour cocher la case, mais de partager le pouvoir pour changer la façon de décider. La question alors se reformule : quels mécanismes rendent le pouvoir traversable par la jeunesse, sans créer une bulle symbolique ?
D’abord, la règle du jeu interne. Primaires ouvertes, mandats limités, “listes zippées” par âge (comme on a inventé la parité), quota de 30 % d’investitures < 30 ans et co-secrétariats générationnels obligatoires. Quiconque prétend “parler au nom des jeunes” mais refuse de s’auto-contraindre juridiquement en interne ne parle qu’à lui-même. La gouvernance commence à la maison.
Ensuite, la chaîne de redevabilité. Les partis doivent passer du discours aux tableaux de bord : objectifs trimestriels chiffrés sur la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes ; engagements budgétés ; publication des votes, des absences, des conflits d’intérêts ; transmission des contrats publics en formats ouverts. La Gen Z 212 vit dans un monde mesurable ; elle ne pardonne plus la dissonance entre promesse et résultat. Le bon “community manager” ne sauvera pas un mauvais delivery manager.
Gen Z 212 : rajeunir ne suffit pas, il faut cogérer
Enfin, l’écosystème d’écoute. Ouvrir des salons Discord officiels, avec modération indépendante, comptes rendus publics, et droit de suite : ce ne sont pas des gadgets, c’est l’infrastructure de confiance. Ajouter des jurys citoyens tirés au sort, des “shadow cabinets” jeunes qui auditent la mise en œuvre, des “safaris de terrain” réguliers où élus et ministres confrontent leur feuille de route à la réalité vécue. Et ne pas confondre pédagogie et paternalisme : expliquer, oui ; infantiliser, non.
Faut-il alors des moins de 30 ans à la tête des partis ? Par endroits, oui — tout de suite. Dans d’autres, un binôme intergénérationnel s’impose, où l’audace des uns rencontre l’endurance des autres. L’important n’est pas l’âge civil, c’est la capacité à rendre des comptes, à publier ce qu’on fait et à corriger ce qui ne marche pas sans perdre un an en comités. La Gen Z 212 n’a pas demandé la perfection ; elle exige la preuve : preuves de respect (dans la rue), preuves de vérité (dans les bilans), preuves d’efficacité (dans les services publics).
Les dernières manifestations au Maroc ont servi d’électrochoc. Les partis peuvent y voir une menace ou une chance. S’ils choisissent la chance, la relève ne sera pas un “casting de jeunes” ; ce sera un contrat de méthode : règles ouvertes, délais serrés, budgets transparents, espaces d’écoute natifs, co-leadership assumé. S’ils choisissent la menace, ils continueront de parler au nom d’une jeunesse qui parle par elle-même — plus vite, plus fort, et bientôt… ailleurs que dans les urnes. L’histoire, elle, ne tranchera pas sur l’âge ; elle tranchera sur qui a délivré.
Faut-il alors des moins de 30 ans à la tête des partis ? Par endroits, oui — tout de suite. Dans d’autres, un binôme intergénérationnel s’impose, où l’audace des uns rencontre l’endurance des autres. L’important n’est pas l’âge civil, c’est la capacité à rendre des comptes, à publier ce qu’on fait et à corriger ce qui ne marche pas sans perdre un an en comités. La Gen Z 212 n’a pas demandé la perfection ; elle exige la preuve : preuves de respect (dans la rue), preuves de vérité (dans les bilans), preuves d’efficacité (dans les services publics).
Les dernières manifestations au Maroc ont servi d’électrochoc. Les partis peuvent y voir une menace ou une chance. S’ils choisissent la chance, la relève ne sera pas un “casting de jeunes” ; ce sera un contrat de méthode : règles ouvertes, délais serrés, budgets transparents, espaces d’écoute natifs, co-leadership assumé. S’ils choisissent la menace, ils continueront de parler au nom d’une jeunesse qui parle par elle-même — plus vite, plus fort, et bientôt… ailleurs que dans les urnes. L’histoire, elle, ne tranchera pas sur l’âge ; elle tranchera sur qui a délivré.


