Le concept de "soft power", ou pouvoir d’influence douce, repose sur la capacité d’un pays à séduire et à inspirer confiance grâce à ses valeurs, ses politiques et son rayonnement culturel, plutôt que par la force militaire ou économique. Dans ce domaine, le Maroc s’est imposé comme un modèle en Afrique et dans le monde arabe, grâce à une stabilité politique relative, des initiatives diplomatiques ambitieuses et un patrimoine culturel riche et diversifié.

Le maintien du Maroc dans le top 50 du Global Soft Power Index n’est pas anodin. Ce résultat est le fruit de plusieurs initiatives stratégiques, notamment sur le plan diplomatique. Le Royaume a renforcé sa présence en Afrique subsaharienne, devenant un partenaire clé dans des domaines variés tels que le commerce, les infrastructures et la lutte contre le changement climatique. Par ailleurs, sa politique migratoire humaniste, souvent citée en exemple, a contribué à améliorer son image à l’international.

Le Maroc a su valoriser son patrimoine exceptionnel, allant des médinas classées au patrimoine mondial de l’UNESCO à des événements internationaux tels que le Festival de Marrakech ou Mawazine. Ces initiatives culturelles jouent un rôle crucial dans la promotion du pays comme destination touristique et centre d’échanges culturels.

Le Maroc s’appuie sur plusieurs piliers pour asseoir son influence douce : tout d’abord, son leadership dans les énergies renouvelables, notamment avec des projets phares comme la centrale solaire Noor à Ouarzazate, lui permet de se positionner comme un acteur engagé dans la transition énergétique mondiale.

Ensuite, sa diplomatie proactive, marquée par un retour remarqué au sein de l’Union africaine en 2017, témoigne de sa volonté de jouer un rôle de premier plan sur le continent africain. Cette stratégie est renforcée par des partenariats économiques solides avec des pays européens, asiatiques et américains, consolidant ainsi son attractivité économique.

Enfin, la stabilité politique du Maroc, dans une région souvent marquée par des tensions, constitue un atout majeur. Cette stabilité, combinée à des réformes économiques et sociales progressives, renforce la perception du pays comme un modèle de développement dans le monde arabe et en Afrique.

À titre de comparaison, des pays comme la Turquie et l’Afrique du Sud, qui se situent dans des positions similaires au classement, mettent également en avant leur culture et leur diplomatie pour renforcer leur soft power. Cependant, le Maroc se distingue par sa capacité à équilibrer tradition et modernité, tout en jouant un rôle de médiateur dans les conflits régionaux, notamment en Libye et au Moyen-Orient.

En revanche, des défis subsistent. Le Maroc doit encore améliorer certains aspects, tels que la liberté d’expression et les droits de l’homme, pour renforcer davantage son attractivité internationale. Ces éléments sont souvent scrutés par les organisations internationales et peuvent influencer la perception globale du pays.

Le Maroc semble bien positionné pour maintenir, voire améliorer, son classement dans le Global Soft Power Index. Les projets en cours, tels que le développement de nouvelles infrastructures culturelles et la poursuite des efforts en matière de diplomatie climatique, devraient continuer à renforcer son image.

Cependant, le contexte mondial reste incertain. La montée des tensions géopolitiques et les défis économiques liés à l’inflation mondiale pourraient influencer les priorités du Royaume. Pour rester compétitif, le Maroc devra continuer à investir dans des secteurs stratégiques et à promouvoir ses valeurs à travers des initiatives innovantes.

Ainsi, le maintien du Maroc dans le Global Soft Power Index 2025 témoigne de sa capacité à rayonner sur la scène internationale grâce à une stratégie bien pensée et des actions concrètes. Ce classement est non seulement une reconnaissance des efforts passés, mais aussi un encouragement à poursuivre dans cette voie pour consolider sa place parmi les nations influentes du monde.