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Grâce à l’IA, on peut épargner la chimiothérapie et ses complications aux femmes de plus de 65 ans atteintes du cancer des soins


Le Maroc doit investir dans une cancérologie personnalisée, qui tient compte de l’âge, de la fragilité et du mode de vie de chaque femme atteintes du cancer des seins



Par Dr Anwar CHERKAOUI et Dr BOUMEHDI Bounhir Médecin-Radiologue

Grâce à l’IA, on peut épargner la chimiothérapie et ses complications aux femmes de plus de 65 ans atteintes du cancer des soins
Les femmes marocaines vivent aujourd’hui plus longtemps qu’il y a 25 ans. Leur espérance de vie atteint près de 79 ans. 
C’est un grand progrès, mais qui s’accompagne d’un défi : plus les femmes vivent longtemps, plus elles risquent de développer un cancer du sein, surtout après 55 ans.

La bonne nouvelle, c’est que la médecine évolue. 
Et elle montre qu’un traitement plus lourd n’est pas toujours le meilleur.

Car vivre plus longtemps est une victoire. Mais vivre pleinement et dignement est une victoire encore plus grande.

​ Quand la chimiothérapie ne change pas le résultat

Grâce à l’IA, on peut épargner la chimiothérapie et ses complications aux femmes de plus de 65 ans atteintes du cancer des soins
Une étude franco-belge publiée en août 2025 dans The Lancet a suivi près de 2 000 femmes âgées de 70 à 95 ans, opérées d’un cancer du sein hormonodépendant.

Deux groupes ont été comparés : l’un traité uniquement par hormonothérapie, l’autre par hormonothérapie associée à la chimiothérapie.

​Après 8 ans, la survie était presque la même.

Mais les femmes ayant reçu de la chimiothérapie avaient trois fois plus d’effets secondaires graves : fatigue intense, nausées, problèmes sanguins, voire décès liés au traitement.

 Le Maroc face au vieillissement 

Au Maroc, la plupart des cancers du sein apparaissent après 55 ans. 

Avec le vieillissement de la population, une question se pose : doit-on traiter de la même façon une femme de 75 ans fragile et diabétique, et une femme de 45 ans en bonne santé ?

 La réponse est non. Il faut adapter les soins. 

La mammographie, l’échographie, l’IRM ou encore le PET-Scan permettent aujourd’hui non seulement de diagnostiquer, mais aussi de suivre l’évolution d’un cancer. 
Ces examens évitent des chimiothérapies inutiles et détectent rapidement récidives ou complications.

Avec l’aide de l’intelligence artificielle, l’imagerie devient un véritable guide pour choisir le bon traitement : hormonothérapie seule, radiothérapie ciblée ou intervention plus lourde.

​Une cancérologie sur mesure pour le Maroc

En France, près de 50 000 femmes évitent chaque année une chimiothérapie grâce aux tests génétiques et à l’intelligence artificielle appliquée à l’imagerie.

Au Maroc, ce serait aussi des milliers de femmes âgées épargnées par des mois de fatigue et d’hospitalisation, tout en bénéficiant d’un suivi précis.

 La fragilité, un facteur essentiel 

Les médecins comparent la fragilité des personnes âgées à un château de cartes : il suffit de retirer une pièce pour que tout s’écroule. 
Un traitement trop lourd peut briser cet équilibre.

L’imagerie aide à anticiper, à surveiller et à ajuster les soins, en tenant compte de l’état général du corps et pas seulement de la tumeur.

​ Le message pour les patientes et leurs familles

Toujours demander à quoi sert chaque traitement.
Toujours interroger sur les alternatives, hormonales ou ciblées.
Toujours faire confiance à l’imagerie, devenue indispensable pour adapter les décisions médicales.

 Vivre plus longtemps et mieux 

L’objectif n’est pas seulement de vivre plus d’années, mais de les vivre dans de bonnes conditions.

Le Maroc doit investir dans une cancérologie personnalisée, qui tient compte de l’âge, de la fragilité et du mode de vie de chaque femme.

Mercredi 10 Septembre 2025



Rédigé par La rédaction le Mercredi 10 Septembre 2025