L'ODJ Média

Guerre impossible, paix improbable


Rédigé par le Samedi 6 Novembre 2021

Qu’est-ce que les Marocains ont fait au bon Dieu pour mériter un régime algérien voisin pareil ? Alger se veut menaçante, mais elle est juste enquiquinante.



Les camions algériens incendiés
Les camions algériens incendiés
Trois pauvres Algériens ont été assassinés, le lundi 1er novembre, par Dieu sait qui, et leurs deux camions ont été incendiés en zone démilitarisée, à proximité de la frontière mauritanienne.

Deux jours après, la présidence algérienne s’est fendu d’un communiqué qui accuse les Forces Armées Royales, en avançant que cet acte « ne restera pas impuni » (sic !).

Et alors qu’Alger prétend que les deux camions ont été bombardés en territoire mauritanien, Nouakchott s’est empressée de réfuter toute attaque sur son sol.

Raisonnable, le Maroc a fait appel à la Minurso pour aller constater sur place que les camions brûlés ne comportent aucun signe de frappe, outre l’absence des cadavres.

‘Pulp fiction’

Si l’on en croit les autorités algériennes, les deux camions transportaient du ciment de la ville d’Ouargla, dans l’Est algérien, vers la capitale mauritanienne, Nouakchott. En pareil cas, les dits véhicules étaient bien loin de leur chemin.

Quelques remarques significatives : l’Algérie n’a adressé aucune demande d’explication officielle à propos de cet incident.

Le Conseil de sécurité n’a pas été, non plus, saisi par Alger, comme cela aurait du normalement se passer, si les accusations portées contre le Maroc avaient le moindre fondement.

Les provocations algériennes et le lot de propagande mensongère qui va avec, les Marocains y sont tellement habitués qu’ils n’y font même plus attention.

Sacrifier ainsi leurs propres citoyens relève, toutefois, d’un stade de folie beaucoup plus tragique que tout ce à quoi les caporaux d’Alger nous ont habitués.

Le ‘niet’ des puissances

On ne le répétera jamais assez : une guerre entre l’Algérie et le Maroc est impossible, n’en déplaise aux médias en quête de sensationnel. Le royaume ne veut pas du tout d’un conflit avec son agaçant voisin de l'Est, les grandes puissances non plus.

Les Etats-Unis n’accepteront jamais une guerre en Méditerranée occidentale, aux portes du détroit de Gibraltar, à travers lequel transitent annuellement 100.000 navires, et de celles du Sahara et du Sahel, une zone qui pilule de jihadistes.

La Russie, qui a des visées sur le Mali, n’a aucun intérêt à voir se déclencher une confrontation militaire entre un bon client de ses systèmes d’armement, l’Algérie, et un bon partenaire économique, le Maroc. Le statuquo actuel lui est beaucoup plus favorable.

Quand aux Européens, une guerre ouverte entre les deux pays du Maghreb relèverait du cauchemar. Nonobstant les pertes économiques, un tel scénario est également envisagé en termes de flux de réfugiés et de migrants se déversant sur le vieux continent.


Commandement de pacotille

De toute manière, l’armée algérienne n’est pas en situation de mener actuellement un conflit armé contre les FAR.

Si l’arsenal algérien est bien garni, il y a bien des questions à se poser sur le taux de disponibilité des différents systèmes d’armement (chars, chasseurs, etc).

Par ailleurs, le haut commandement militaire algérien tient de la mauvaise blague, à l’image du Général couche-culotte Saïd Chengriha.

Le mot d’ordre des caporaux d’Alger est « vol qui peut », rapidement convertible en « sauve qui peut ».

Soldats déprimés

Il va sans dire que le moral des troupes algériennes est au plus bas, avec des taux de suicide et de désertion qui dissuaderaient n’importe quel officier d’envoyer ses soldats au combat.

Cela à supposer que les caporaux d’Alger soient prêts à donner à leurs subordonnés les moyens militaires de les renverser, tellement ils se savent détestés.

Il n’est pas évident de demander à des soldats originaires de Kabylie de monter à l’assaut des forces marocaines alors que leurs supérieurs hiérarchiques considèrent les Kabyles comme de mauvais citoyens.

Il est encore moins évident de faire accepter une coûteuse confrontation armée contre le Maroc par des Algériens qui peinent déjà à trouver sur les marchés de quoi remplir leurs marmites.

Fragile front intérieur

Provoquer une guerre contre le Maroc pour détourner l’attention des Algériens du Hirak pourrait fort bien, en effet, produire l’effet contraire.

Le pire scénario pour les caporaux d’Alger serait d’avoir à se battre sur deux fronts, aux frontières, face à des FAR à l’armement modernisé, et en interne, face à une insurrection populaire.

Autant c’est rassurant de constater qu’une guerre entre le Maroc et l’Algérie est quasiment impossible, du moins dans le contexte présent, autant il est frustrant d’admettre qu’une paix effective avec le régime en place à Alger est tout aussi improbable.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Samedi 6 Novembre 2021