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La reconstruction avance à pas sûrs, malgré les défis du terrain
Il y a presque deux ans, le Maroc vivait l’un des épisodes les plus douloureux de son histoire récente. Le séisme qui a frappé la région d’Al Haouz a laissé derrière lui un paysage dévasté, des vies brisées, et une population marquée au fer rouge. Mais aujourd’hui, à la faveur d’un engagement politique affirmé et d’une mobilisation collective, l’heure est à la reconstruction — lente, certes, mais indéniablement réelle.
Réunie à Rabat ce 10 juillet 2025, la Commission interministérielle en charge du programme de reconstruction a levé le voile sur des chiffres encourageants : plus de 2,4 milliards de dirhams ont été déjà débloqués dans le cadre des aides d’urgence. À raison de 2 500 dirhams mensuels versés aux ménages affectés, ce soutien a permis de maintenir un minimum de dignité dans l’attente de solutions plus structurelles.
Le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, en ouverture de la réunion, a salué les efforts des départements impliqués, insistant sur la nécessité d’accélérer encore la cadence. L’Agence de Développement du Haut Atlas, bras opérationnel du programme, a dressé un bilan en demi-teinte : si les progrès sont visibles, il reste du chemin.
Le chiffre phare du jour : 46 650 habitations ont été entièrement reconstruites ou réhabilitées. Un accomplissement notable, mais encore loin de la ligne d’arrivée. Côté abris provisoires, le stock est passé de 129 000 tentes à seulement 47 restantes, qui devraient disparaître d’ici septembre 2025. Un signal positif qui marque la fin de la phase d’urgence.
Dans les zones les plus difficiles d’accès, 4 895 habitations ont enfin trouvé des solutions adaptées. Là où la géographie imposait ses lois, l’ingéniosité et la coordination locale ont permis de dénouer l’impasse. Cette intelligence de terrain, souvent invisible dans les bilans officiels, a été saluée par la commission.
Sur le plan des infrastructures, les chantiers avancent à des vitesses variables. La route nationale N7, artère vitale pour les populations enclavées, affiche un taux d’avancement compris entre 25 % et 65 % selon les tronçons. En parallèle, 165 kilomètres de nouvelles routes et 29 ouvrages d’art sont en cours de construction, pour un budget global de 920 millions de dirhams.
Ce réaménagement territorial ne se limite pas à la circulation. Il s’agit de retisser les liens entre les villages, de permettre l’accès aux marchés, aux écoles, aux soins. À travers la réhabilitation des routes, c’est la promesse d’un avenir moins isolé qui se dessine.
L’école aussi a repris sa place dans le quotidien. 269 établissements scolaires ont été entièrement reconstruits ou rénovés. Pour les enfants, retrouver leur salle de classe, leur tableau noir et leurs camarades, c’est aussi retrouver un peu de normalité.
Côté santé, 70 centres de santé sont déjà opérationnels. Trente-cinq autres seront prêts d’ici août, et 14 supplémentaires avant fin octobre. Dans les zones rurales, chaque centre compte, parfois comme unique recours pour des kilomètres à la ronde.
L’accès à l’eau potable, gravement affecté par le séisme, a lui aussi bénéficié d’une attention particulière : 43 stations hydrologiques ont été réparées, et plusieurs douars raccordés ou reconnectés au réseau.
Parce qu’il n’y a pas de reconstruction durable sans reprise économique, le programme a intégré des mesures concrètes pour les agriculteurs : distribution gratuite de bétail, d’orge, et réfection d’infrastructures agricoles. Pour des dizaines de familles, cette aide n’est pas symbolique : elle constitue la ligne de survie de leur activité.
Le tourisme n’a pas été oublié. 229 établissements d’accueil ont reçu une première aide de 61,1 millions de dirhams, suivie d’une seconde enveloppe de 30 millions pour 95 établissements supplémentaires. Dans cette région prisée pour sa beauté naturelle, chaque gîte, chaque maison d’hôtes qui rouvre, c’est un espoir qui revient.
Enfin, 1 600 commerçants touchés par le séisme ont été recensés et accompagnés. Qu’il s’agisse de l’épicier du coin ou de l’artisan local, c’est tout un tissu économique informel que l’État tente de maintenir à flot.
Certes, tout n’est pas parfait. Le rythme pourrait être plus rapide, les procédures plus souples, les moyens parfois mieux coordonnés. Mais dans un pays où l’État est souvent accusé de promesses non tenues, cette reconstruction d’Al Haouz fait figure d’exception. Elle ne repose pas uniquement sur des annonces : elle avance, visible, palpable, et vécue par les premiers concernés.
Comme le dit un proverbe marocain : « Elli sabar, 3andou ajr kbîr » celui qui sait attendre aura une belle récompense. Et à Al Haouz, cette récompense prend aujourd’hui la forme d’un toit, d’une route, d’une école. Pas de miracle. Mais une volonté de réparer. De reconstruire. Et peut-être, d’en sortir grandi.
Réunie à Rabat ce 10 juillet 2025, la Commission interministérielle en charge du programme de reconstruction a levé le voile sur des chiffres encourageants : plus de 2,4 milliards de dirhams ont été déjà débloqués dans le cadre des aides d’urgence. À raison de 2 500 dirhams mensuels versés aux ménages affectés, ce soutien a permis de maintenir un minimum de dignité dans l’attente de solutions plus structurelles.
Le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, en ouverture de la réunion, a salué les efforts des départements impliqués, insistant sur la nécessité d’accélérer encore la cadence. L’Agence de Développement du Haut Atlas, bras opérationnel du programme, a dressé un bilan en demi-teinte : si les progrès sont visibles, il reste du chemin.
Le chiffre phare du jour : 46 650 habitations ont été entièrement reconstruites ou réhabilitées. Un accomplissement notable, mais encore loin de la ligne d’arrivée. Côté abris provisoires, le stock est passé de 129 000 tentes à seulement 47 restantes, qui devraient disparaître d’ici septembre 2025. Un signal positif qui marque la fin de la phase d’urgence.
Dans les zones les plus difficiles d’accès, 4 895 habitations ont enfin trouvé des solutions adaptées. Là où la géographie imposait ses lois, l’ingéniosité et la coordination locale ont permis de dénouer l’impasse. Cette intelligence de terrain, souvent invisible dans les bilans officiels, a été saluée par la commission.
Sur le plan des infrastructures, les chantiers avancent à des vitesses variables. La route nationale N7, artère vitale pour les populations enclavées, affiche un taux d’avancement compris entre 25 % et 65 % selon les tronçons. En parallèle, 165 kilomètres de nouvelles routes et 29 ouvrages d’art sont en cours de construction, pour un budget global de 920 millions de dirhams.
Ce réaménagement territorial ne se limite pas à la circulation. Il s’agit de retisser les liens entre les villages, de permettre l’accès aux marchés, aux écoles, aux soins. À travers la réhabilitation des routes, c’est la promesse d’un avenir moins isolé qui se dessine.
L’école aussi a repris sa place dans le quotidien. 269 établissements scolaires ont été entièrement reconstruits ou rénovés. Pour les enfants, retrouver leur salle de classe, leur tableau noir et leurs camarades, c’est aussi retrouver un peu de normalité.
Côté santé, 70 centres de santé sont déjà opérationnels. Trente-cinq autres seront prêts d’ici août, et 14 supplémentaires avant fin octobre. Dans les zones rurales, chaque centre compte, parfois comme unique recours pour des kilomètres à la ronde.
L’accès à l’eau potable, gravement affecté par le séisme, a lui aussi bénéficié d’une attention particulière : 43 stations hydrologiques ont été réparées, et plusieurs douars raccordés ou reconnectés au réseau.
Parce qu’il n’y a pas de reconstruction durable sans reprise économique, le programme a intégré des mesures concrètes pour les agriculteurs : distribution gratuite de bétail, d’orge, et réfection d’infrastructures agricoles. Pour des dizaines de familles, cette aide n’est pas symbolique : elle constitue la ligne de survie de leur activité.
Le tourisme n’a pas été oublié. 229 établissements d’accueil ont reçu une première aide de 61,1 millions de dirhams, suivie d’une seconde enveloppe de 30 millions pour 95 établissements supplémentaires. Dans cette région prisée pour sa beauté naturelle, chaque gîte, chaque maison d’hôtes qui rouvre, c’est un espoir qui revient.
Enfin, 1 600 commerçants touchés par le séisme ont été recensés et accompagnés. Qu’il s’agisse de l’épicier du coin ou de l’artisan local, c’est tout un tissu économique informel que l’État tente de maintenir à flot.
Certes, tout n’est pas parfait. Le rythme pourrait être plus rapide, les procédures plus souples, les moyens parfois mieux coordonnés. Mais dans un pays où l’État est souvent accusé de promesses non tenues, cette reconstruction d’Al Haouz fait figure d’exception. Elle ne repose pas uniquement sur des annonces : elle avance, visible, palpable, et vécue par les premiers concernés.
Comme le dit un proverbe marocain : « Elli sabar, 3andou ajr kbîr » celui qui sait attendre aura une belle récompense. Et à Al Haouz, cette récompense prend aujourd’hui la forme d’un toit, d’une route, d’une école. Pas de miracle. Mais une volonté de réparer. De reconstruire. Et peut-être, d’en sortir grandi.