Monsieur le Chef du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Chers collègues représentants des organisations professionnelles,
Mesdames et Messieurs,
Le commerce extérieur n’est plus une option parmi d’autres. Il est, aujourd’hui, une exigence nationale, une condition de souveraineté, une clef de croissance durable. Le monde change vite, les marchés se recomposent, les chaînes de valeur se déplacent.
Le Maroc ne peut plus attendre : il doit exporter davantage et mieux.
C’est dans cet esprit que je souhaite saluer la présentation du Pacte pour un commerce extérieur au service de la croissance et de l’emploi, porté par le Gouvernement. Ce plan, structuré et ambitieux, reconnaît enfin que la politique commerciale du Royaume mérite une vision claire, une méthode et des objectifs mesurables.
L’ASMEX est ici pour construire ensemble une réussite nationale.
Un cap partagé, mais des responsabilités différenciées.
En tant que Président de la Confédération Marocaine des Exportateurs.
Je suis là pour contribuer et exprimer la voix d’un secteur qui ne demande ni privilège, ni exception, mais des conditions d’une compétitivité réelle et durable.
Nous nous retrouvons aujourd’hui à un moment stratégique :
• Le commerce mondial devient plus sélectif, plus dur, plus politique.
• La géopolitique influence les standards, les normes deviennent des barrières et l’export n’est plus un simple acte de vente :
c’est un acte de stratégie nationale.
c’est un acte de stratégie nationale.
Oui, le Pacte est ambitieux.
Permettez, toutefois, fort de l’expérience concrète des entreprises exportatrices que vous êtes de proposer quelques vigilances :
• La quête du volume est un souhait constant de tous, voire séduisant, pour en maximiser l’impact, il doit nécessairement être accompagné d’une montée en gamme.
• La gouvernance élargie, nous y croyons. Elle exige une coordination inter-institutionnelle fluide, un langage commun, une culture de la performance.
• L’Afrique est une priorité stratégique. L’intégration dans les chaînes de valeur africaines suppose un effort important. Cela demande une ingénierie, des études de filières, un cadre juridique adapté et des partenaires économiques solides.
• La territorialisation est une grande ambition que nous avons toujours appelé de nos vœux. Les régions doivent être dotées de moyens, de données sur leur offre exportable et d’un accompagnement spécifique.
Elle doit s’incarner dans des dispositifs concrets : nous proposons la mise en place de zones industrielles à vocation export, filière par filière, avec accès facilité au foncier, infrastructures logistiques clés en main et énergie verte compétitive.
• L’inclusion des TPE est nécessaire. Leur transformation en exportateurs exige de l’accompagnement long, de la formation ciblée et un accès réel au financement. L’export ne s’improvise pas. Il s’apprend. Il se construit. Nous croyons aussi au rôle stratégique de nos jeunes talents, start-ups et membres de la diaspora, véritables relais de l’influence économique du Maroc à l’international.
• Un pilotage rigoureux, la correction rapide des écarts et une culture de la gestion orientée résultats, doivent encadrer nos actions pour la réussite du plan. Cela est défini dans sa gouvernance, il faut seulement y ajouter une capacité à ajuster les moyens en temps réel.
Monsieur le Chef du Gouvernement, Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs,
Notre Confédération travaille, depuis fort longtemps, à une feuille de route stratégique, articulée autour de six piliers concrets :
• La compétitivité exportatrice
Nous avons mené un diagnostic terrain des freins logistiques, réglementaires et douaniers qui grèvent les marges exportatrices. Nous formulons des propositions opérationnelles pour lever ces blocages. Ce renforcement de la compétitivité passe aussi par des incitations fiscales ciblées à l’export, que nous proposons d’adosser à des objectifs clairs : exonération temporaire, crédit d’impôt export, suspension des droits de douane sur certains intrants stratégiques. Ce sont des outils simples, utilisés dans de nombreux pays émergents et parfaitement adaptables au cas marocain.
• La formation : un passeport export pour la PME
Nous avons lancé des cycles de formation, ils sont dédiés aux normes, à la logistique, à la contractualisation, à l’interculturel et à la propriété intellectuelle. Une première au Maroc. Notre Académie ASMEX offre une école du réel, tournée vers les compétences, les pratiques et l’ouverture sur les marchés.
• La diversification des marchés
Nos équipes travaillent sur des stratégies d’approche pour l’ensemble des continents. Nous disposons d’études, de partenaires et de relais économiques. Nous soutenons aussi la création d’un « Fonds Souverain dédié à la prospection et à la promotion internationale », en particulier pour les PME sur les marchés émergents.
• La transition verte de l’export. Des entreprises exportatrices seront impactées dès 2026. Il faut agir aujourd’hui, pas demain.
Nous accompagnons nos membres à la décarbonation, à la conformité au Mécanisme d’Ajustement Carbone aux frontières (CBAM), et au financement pour l’Environnemental, le Social et la Gouvernance.
• Nous soulignons également l’urgence de renforcer la logistique nationale dédiée à l’export, à travers des hubs régionaux bien connectés, des corridors compétitifs, de doter notre pays d’un pavillon national à la flotte significative. Ceci est non exclusif d’accords stratégiques avec d’autres compagnies de transport.
Réduire le coût logistique de nos exportateurs, c’est leur offrir un avantage immédiat et durable.
• La numérisation et l’intelligence artificielle doivent devenir des leviers structurants de notre stratégie exportatrice. Nous proposons de renforcer la plateforme E-xport» de l’ASMEX, pour en faire un outil de veille stratégique en temps réel, capable d’analyser les marchés cibles, d’anticiper les tendances mondiales, d’identifier les opportunités et de recommander des actions concrètes aux entreprises.
À terme, cette plateforme intégrera des modules d’intelligence artificielle pour accompagner les exportateurs dans la sélection de leurs marchés, l’optimisation de leurs chaînes logistiques et la gestion des risques. La donnée est devenue un actif stratégique. Il est temps que l’export marocain s’approprie pleinement cette révolution numérique.
• La représentation et la diplomatie économique
Nous demandons à être associés aux négociations, aux comités de pilotage, aux dialogues sur les accords. Non par posture, mais parce que le savoir-faire est là et la parole des exportateurs doit être entendue.
Nous ne cherchons pas à dupliquer l’action de l’État.
Nous portons une expertise sectorielle unique, au service du collectif. Nos Clubs Export, développés en partenariat avec divers acteurs internationaux, jouent un rôle clé dans la création de passerelles économiques pérennes et dans le positionnement stratégique du Made in Morocco sur des segments à forte valeur ajoutée.
Eu égard à l’importance de ces clubs en termes d’efficience et de diplomatie économique utile à l’épanouissement de l’export marocain, l’ASMEX se saisit de cette honorable assemblée pour annoncer la création du Réseau National des Clubs Export de l’ASMEX, destiné à fédérer, structurer et renforcer l’action collective de ces entités au service d’une diplomatie économique territorialisée et proactive.
C’est pourquoi nous proposons :
• L’intégration de la feuille de route ASMEX comme contribution au Pacte ;
• L’instauration d’un dialogue État–exportateurs plus régulier, appuyé par des indicateurs de résultats et une coordination territorialisée ;
• Enfin, nous appelons à une stratégie offensive de valorisation du Made in Morocco, à travers un marketing export intégré, une plateforme numérique d’accompagnement des PME et la mise en place d’un Observatoire de l’intelligence exportatrice, pour mieux capter les opportunités, les nouveaux marchés et les menaces non tarifaires.
Le commerce extérieur marocain, tout le monde en est conscient, ne se construira pas aisément.
Il se construira par des actes, des contrats gagnés, des marchés consolidés, des normes maîtrisées.
Notre Confédération est disposée à participer en toute collégialité, c’est dans son ADN. En nous inscrivant dans la Vision Royale de modernisation économique, de rayonnement régional et d’inclusion sociale, que porte avec constance Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, pour être au rendez-vous.
Avec engagement, avec vigilance, avec responsabilité.
Et surtout avec détermination.
Je vous remercie.
Lise au point de la Confédération Marocaine des Exportateurs
Lors de la séance plénière du 28 mai 2025 consacrée à la présentation du Pacte pour un commerce extérieur au service de la croissance et de l’emploi, un incident regrettable s’est produit. Alors qu’il était prévu au programme officiel, le Président de la Confédération Marocaine des Exportateurs n’a pas pu à prendre la parole, invoquant des considérations dites organisitionnelles.
A la demande de Confédération Marocaine des Exportateurs et afin de garantir un traitement équitable de l’information et de permettre aux médias et à nos lecteurs de rendre compte de l’ensemble des positions exprimées lors de cette rencontre stratégique, nous publions le discours que le Président de la Confédération aurait dû prononcer. Ce dernier reflète la contribution active des exportateurs marocains à la construction d’une stratégie nationale ambitieuse, inclusive et orientée vers les résultats.
A la demande de Confédération Marocaine des Exportateurs et afin de garantir un traitement équitable de l’information et de permettre aux médias et à nos lecteurs de rendre compte de l’ensemble des positions exprimées lors de cette rencontre stratégique, nous publions le discours que le Président de la Confédération aurait dû prononcer. Ce dernier reflète la contribution active des exportateurs marocains à la construction d’une stratégie nationale ambitieuse, inclusive et orientée vers les résultats.