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Hiba Zizi, invitée de l'émission "Entre nous, on se dit tout"




Hiba Zizi, invitée de l'émission "Entre nous, on se dit tout"
Sujet: Quel sort est réservé à nos orphelins ? Faisons-nous assez  ?  Sont-ils entre de bonnes mains ? Où en sont nos associations ? Et nos familles d’accueil ? Comment lutter contre l’abandon ?  


Nous recevons dans le cadre de notre émission "Entre nous" Hiba Zizi, jeune marocaine de 24 ans, membre actif  dans un orphelinat. 

Pour écouter l'émission : (Fichier MP3 en bas de page)

Pour regarder l'émission : ( Direct en bas de page )

Édito:
 
Soyons, le temps de cet édito, les adeptes de l’existentialisme de Sartre, laissons de côté tout essentialisme, tout déterminisme, tout fatalisme,  disons, grosso modo, que nous ne sommes que le produit d’une exigence collective, que nous sommes parce que l’autre, que nous sommes parce que tel environnement, que nous sommes des êtres conditionnés.

Faisons usage, à défaut de nous transposer dans le vécu d’un prochain,  de notre imagination, bien que celle-ci ne puisse déboucher que sur des conceptions biaisées, partielles, du fait d’une subjectivité propre, entaché d’un vécu propre, mais usons de ce qui nous est permis, pour habiter un temps un être orphelin, sitôt venu sitôt abandonné, lâché par les siens, ses parents biologiques, qui pour une raison ou une autre, ont jugé bon de se départir de leur chair, munis, appuyés par la force de leurs arguments.

Des arguments à prendre ou à laisser, mais qui  sont souvent balayés du revers de la main de par l’opinion publique qui se refuse à se laisser berner de par ce qui revient dans sa bouche comme monstruosité. Une opinion comme qui dirait instinctive qui se serait concocté au même temps que notre essence, qui fait fi du principe du contradictoire tant encensé dans le milieu juridique, et qui porté par son humanisme exacerbé est prêt à condamner au bûcher de ces hérétiques, ces apostats de l’humanité, prêts à se délester de leur bout de chair, qu’ils l’aient conçu dans le panache, le dégout ou le regret.

Souvent, ceux décriés de par la liesse se cantonnent à ânonner de ces dites mièvreries qui sonnent comme inconfort matériel, comme fruit d’un pêché, comme s’ il aurait fallu l’absoudre en le reléguant à une décharge publique, un trottoir ombragé de par une absence humaine, la porte d’un hôpital sensé prendre sur ses couloirs, son personnel, toute la misère du monde.

Aussi, le regard de l’autre y est pour beaucoup dans cette affaire poisseuse, nauséeuse , car, vous dit-on, qu’étant dans une société conservatrice, où la masse est affriolée de jugement à l’emporte-pièce, où l’on ne semble exister que dans le seul regard de l’autre, cet autre qui s’érige en maitre penseur, à même de séparer le bon grain de l’ivraie.

Certains, préfèrent encore se départir de leur chair propre, plutôt que de subir l’œil réprobateur, parfois le geste fatal d’un prochain, prêt à voler la rescousse d’une morale dont il s’improvise bon gardien, plutôt se décharger de l’infâme vous dirait-on plutôt que de se faire coincer, à défaut de perdre la vie, dans une affaire de curetage que la loi condamne fortement. Jugement à part, qu’advient-ils de l’objet de cette mésaventure, ces orphelins mal venus, mal partis ?

Certains, des plus chanceux, des moins miséreux, et c’est selon, trouvent une famille d’accueil, des parents adoptifs prêts à voler à leurs peines, à les emmitoufler dans leurs incapacités de concevoir,  pour certains, dans leur amour inconditionnel pour le bénévolat, pour d’autres des parents de substitution, prêts à faire part de cet usufruit de leur arbre généalogique, qui s’annonce comme nom de famille, certains vont même jusqu’à leur léguer leurs biens, car la passation de biens, appelé communément héritage, ne se fait pas de soi, eh oui, un enfant adopté n’a pas droit à l’héritage, la loi est ainsi faite.

Des parents titubants, sur le qui-vive de l’occasion pour annoncer à ce semblant d’extraction que leurs codes génétiques diffèrent, qu’ils sont victimes d’abandon.

Lien vidéo : 
 


Quand est-ce un enfant a le droit de savoir ? si tant est qu’il soit ici question de droit.
Faut-il un suivi pour assumer cette transition hasardeuse ?
Et ceux qui se donnent la mort à défaut de digérer cette vérité amère qui peine à se dissoudre dans leur petit quotidien.
Et pour ceux, moins lotis, qui atterrissent et leur lot de misère dans des associations, de beaucoup mal préparés pour résorber cette charge miséreuse. S’y font-ils avec le temps ? y vivent-ils dans des normes qui font honneur à l’humanité ? si normes il y a…
Y a-t-il accompagnement de ces cœurs lourds et chagrineux ? Un orphelin est-il un enfant comme les autres ? a-t-il droit à un traitement propre , de faveur ou autre ?  
Est-il bien logé bien nourri dans ces dites associations ?
Et son parcours scolaire ? et son éducation ? et son quotidien ? a-t-il droit à une vie digne ? s’en sort-il ?
Et si une fois atteint sa majorité, on lui demande bonnement de débarasser le plancher ? deviendrait-il un enfant de la rue ?
Comment l’État, le ministère de tutelle, gère-t-il ce sort pas comme les autres ? a-t-on assez d’orphelinats, ou d’EPS,  pour contenir ce flot d’orphelins qui semble gros de taille ? Et les encadrants ? et le budget alloué ? et nous citoyens, ayant à cœur les soucis de notre pays, que pouvons-nous faire à notre niveau ?
Et s’il fallait revoir ce problème à la source, peut-être revoir le cadre, les restrictions de la dite IVG ? quelle solution pour quel problème ? 

Hicham Aboumerrouane 



 
Samedi 6 Mars 2021