Poème à écouter en musique de Hachemi Salhi
Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Hachemi Salhi
L’enfant expulsé dit au palmier-dattier :
Déploie ton ombre sur l’ombre de ma maison
Qui saigne et déborde l’exequatur
J’ai peur qu’elle ne quitte l’hospitalité de ma solitude
Mes jouets brisés et mes cahiers d’écolier déchirés
Partagent une grammaire mémorielle
Et un arbre à poèmes déraciné
J’ai tout appris à l’école politique de la douleur
Je laisse ma peine aux mathèmes de l’oubli
Je garde mon pardon pour la bartavelle des champs
Je dépose une datte dans l’écuelle du mendiant
Je n’ai plus de date pour la mémoire des sables. »
Le vieillard expulsé dit à l’hirondelle du printemps :
« Retiens mon âme en exil
Dans la nuit du sacrifice
J’ai perdu la couleur du temps
Retiens mon âme en paix
Lorsqu’elle voudra partir en voyage de noces
Elle se trompe souvent de saison d’amour. »
La jeune fille expulsée dit à la rose de l’églantier :
« L’histoire des sables a dispersé mes affections
Enseigne-moi l’amour sans frontières
Apprends-moi la confiance au hasard
Ne pleure pas mon histoire singulière
Garde mon hymen jusqu’à la fin des tempêtes
L’océan, mon amant rentrera tard ce soir. »
Le jeune homme expulsé dit au juge de La Haye :
« Je vivais dans la constellation des rêves
Elle avait pour joli nom
Enfance oranaise
Une fatwa militaire ruina mon humanité
1975 cauchemars grégoriens
1395 tourments hégiriens
Ont défait ma mémoire
Un crime contre l’enfance est un crime contre l’humanité
Je cisèle le devoir de mémoire
Entre deux frontières de barbelés
Je médite le mal seul
Je répare le vivant
En moi, absent. »
L’enfant expulsé dit au vieillard expulsé :
« Quand se ferment les frontières
Il reste aux enfants
Géographes des déroutes
L’archive maritime de la douleur
Et le conte rédempteur
Du marchand de sable :
Il était une fois un monde qui n’avait pas de frontières… »
Déploie ton ombre sur l’ombre de ma maison
Qui saigne et déborde l’exequatur
J’ai peur qu’elle ne quitte l’hospitalité de ma solitude
Mes jouets brisés et mes cahiers d’écolier déchirés
Partagent une grammaire mémorielle
Et un arbre à poèmes déraciné
J’ai tout appris à l’école politique de la douleur
Je laisse ma peine aux mathèmes de l’oubli
Je garde mon pardon pour la bartavelle des champs
Je dépose une datte dans l’écuelle du mendiant
Je n’ai plus de date pour la mémoire des sables. »
Le vieillard expulsé dit à l’hirondelle du printemps :
« Retiens mon âme en exil
Dans la nuit du sacrifice
J’ai perdu la couleur du temps
Retiens mon âme en paix
Lorsqu’elle voudra partir en voyage de noces
Elle se trompe souvent de saison d’amour. »
La jeune fille expulsée dit à la rose de l’églantier :
« L’histoire des sables a dispersé mes affections
Enseigne-moi l’amour sans frontières
Apprends-moi la confiance au hasard
Ne pleure pas mon histoire singulière
Garde mon hymen jusqu’à la fin des tempêtes
L’océan, mon amant rentrera tard ce soir. »
Le jeune homme expulsé dit au juge de La Haye :
« Je vivais dans la constellation des rêves
Elle avait pour joli nom
Enfance oranaise
Une fatwa militaire ruina mon humanité
1975 cauchemars grégoriens
1395 tourments hégiriens
Ont défait ma mémoire
Un crime contre l’enfance est un crime contre l’humanité
Je cisèle le devoir de mémoire
Entre deux frontières de barbelés
Je médite le mal seul
Je répare le vivant
En moi, absent. »
L’enfant expulsé dit au vieillard expulsé :
« Quand se ferment les frontières
Il reste aux enfants
Géographes des déroutes
L’archive maritime de la douleur
Et le conte rédempteur
Du marchand de sable :
Il était une fois un monde qui n’avait pas de frontières… »
Mahmoud Darwich
« Qui racontera notre histoire, nous qui marchions, la nuit,
Expulsés du lieu et de la légende qui n’avait trouvé personne parmi nous
Pour reconnaître que le crime n’avait pas eu lieu ?
…Ainsi tu n’écriras pas la légende mais les faits. »
Ce poème polyphonique donne la parole à quatre figures expulsées : un enfant, un vieillard, une jeune fille et un jeune homme.
Tous s’adressent à un symbole – palmier, hirondelle, rose, juge – pour exprimer leur douleur intime de l’exil.
L’enfant évoque une maison perdue, ses jouets brisés et une solitude marquée par la violence politique. Le vieillard, quant à lui, se sent abandonné par le temps et l’amour.
La jeune fille, déracinée, confie à la rose ses blessures affectives et son attente de l’amour libre. Le jeune homme, lui, porte la mémoire d’un drame historique et la souffrance d’une enfance détruite.
Enfin, l’enfant et le vieillard se retrouvent dans une ultime strophe, rêvant d’un monde sans frontières.
Ce poème est une élégie de l’exil, un cri poétique pour la mémoire, la dignité et l’humanité, face aux murs qui se dressent et aux identités déchirées par l’histoire.
L’enfant évoque une maison perdue, ses jouets brisés et une solitude marquée par la violence politique. Le vieillard, quant à lui, se sent abandonné par le temps et l’amour.
La jeune fille, déracinée, confie à la rose ses blessures affectives et son attente de l’amour libre. Le jeune homme, lui, porte la mémoire d’un drame historique et la souffrance d’une enfance détruite.
Enfin, l’enfant et le vieillard se retrouvent dans une ultime strophe, rêvant d’un monde sans frontières.
Ce poème est une élégie de l’exil, un cri poétique pour la mémoire, la dignité et l’humanité, face aux murs qui se dressent et aux identités déchirées par l’histoire.