Dette, emploi et cohésion nationale : le vrai défi du Maroc
La première vérité, cinglante, est que l’économie mondiale s’essouffle. Les prévisions tablent sur une croissance qui descendra à 2,6 % en 2026. Derrière ce chiffre, une réalité : les locomotives économiques – États-Unis, Europe, Chine, Inde – ralentissent. Pour un pays comme le Maroc, dont l’ouverture commerciale est un pilier, ce ralentissement mondial agit comme une onde de choc. Moins de demande pour ses exportations, des investissements étrangers plus timides, une pression accrue sur les équilibres budgétaires.
Deux ressources structurent une partie de l’équation marocaine : le pétrole importé et le phosphate exporté. Or, les prix des deux sont en mouvement. Le pétrole, annoncé en baisse, représente à la fois un soulagement et un avertissement. Moins cher à importer, il réduit la facture énergétique, mais traduit aussi le ralentissement économique mondial.
Le phosphate, richesse nationale et pilier budgétaire, suit la pente inverse des espoirs : ses prix reculent, et les caisses de l’État risquent d’en ressentir l’impact. Le Maroc, acteur majeur de ce marché, se trouve alors exposé à une volatilité qui fragilise ses marges de manœuvre fiscales.
Bonne nouvelle néanmoins : l’inflation recule. Après des mois de tension sur les prix, les projections annoncent une stabilité autour de 1 % à 1,9 % pour 2025-2026. Attention toutefois à ne pas confondre ralentissement de l’inflation et baisse des prix. Les ménages marocains le savent : leurs dépenses ne diminuent pas, elles cessent simplement d’augmenter à une vitesse effrénée. C’est une respiration, certes, mais pas encore une solution structurelle au pouvoir d’achat érodé.
Le Maroc peut se targuer d’une croissance de 4,6 % prévue pour 2025. Ce chiffre, loin d’être négligeable dans le contexte mondial, reste en deçà des 6 à 8 % qu’exigerait une véritable accélération du développement. L’agriculture, moteur toujours fragile, rebondirait de 5 %, portée par des conditions climatiques meilleures et des efforts de modernisation. Les secteurs non agricoles – industrie, construction, tourisme – maintiennent le cap. Mais derrière ces performances se cache une question lancinante : jusqu’où ce modèle peut-il aller sans réformes profondes ?
Deux ressources structurent une partie de l’équation marocaine : le pétrole importé et le phosphate exporté. Or, les prix des deux sont en mouvement. Le pétrole, annoncé en baisse, représente à la fois un soulagement et un avertissement. Moins cher à importer, il réduit la facture énergétique, mais traduit aussi le ralentissement économique mondial.
Le phosphate, richesse nationale et pilier budgétaire, suit la pente inverse des espoirs : ses prix reculent, et les caisses de l’État risquent d’en ressentir l’impact. Le Maroc, acteur majeur de ce marché, se trouve alors exposé à une volatilité qui fragilise ses marges de manœuvre fiscales.
Bonne nouvelle néanmoins : l’inflation recule. Après des mois de tension sur les prix, les projections annoncent une stabilité autour de 1 % à 1,9 % pour 2025-2026. Attention toutefois à ne pas confondre ralentissement de l’inflation et baisse des prix. Les ménages marocains le savent : leurs dépenses ne diminuent pas, elles cessent simplement d’augmenter à une vitesse effrénée. C’est une respiration, certes, mais pas encore une solution structurelle au pouvoir d’achat érodé.
Le Maroc peut se targuer d’une croissance de 4,6 % prévue pour 2025. Ce chiffre, loin d’être négligeable dans le contexte mondial, reste en deçà des 6 à 8 % qu’exigerait une véritable accélération du développement. L’agriculture, moteur toujours fragile, rebondirait de 5 %, portée par des conditions climatiques meilleures et des efforts de modernisation. Les secteurs non agricoles – industrie, construction, tourisme – maintiennent le cap. Mais derrière ces performances se cache une question lancinante : jusqu’où ce modèle peut-il aller sans réformes profondes ?
Entre résilience économique et vents contraires :
Le marché du travail envoie un double message. D’un côté, des centaines de milliers de postes créés en 2024 ; de l’autre, un essoufflement soudain avec seulement 5 000 nouveaux emplois au dernier trimestre. Faut-il y voir un simple accident conjoncturel ou le signe d’un plafond structurel ? Quoi qu’il en soit, l’emploi reste le thermomètre le plus sensible du moral national.
La dette publique, à 67 % du PIB, reste « soutenable » selon les standards internationaux. Mais elle s’inscrit dans une dynamique marquée par les lourds investissements liés aux grands chantiers, notamment les préparatifs du Mondial 2030. Les importations, en hausse, reflètent ces besoins. Le Maroc investit dans l’avenir, mais en acceptant de déséquilibrer temporairement sa balance commerciale. Le pari est clair : dépenser aujourd’hui pour récolter demain. Mais ce pari comporte un risque si la conjoncture mondiale se dégrade plus vite que prévu.
Au-delà des chiffres, Bank Al-Maghrib a glissé un message politique au sens noble : celui de l’unité nationale. Dans un contexte où les discours populistes et la manipulation politique trouvent un écho facile, l’institution rappelle que la réussite économique ne se décrète pas dans les bureaux mais se construit par la confiance et la solidarité. Une économie peut vaciller sous le poids de la division ; elle peut aussi s’élever grâce à la cohésion.
Le Maroc avance, mais sur un fil. La baisse des prix de l’énergie, la stabilité de l’inflation et une croissance de 4,6 % sont des signaux rassurants. Mais la dépendance aux aléas mondiaux, la fragilité du marché du travail et la volatilité des matières premières imposent une vigilance permanente.
La question, au fond, est simple : comment transformer cette résilience en véritable puissance économique ? Cela suppose de sortir du cycle des dépendances, de diversifier l’économie, d’investir dans le savoir et l’innovation, et surtout de renforcer le contrat social entre l’État et ses citoyens.
Car, au-delà des graphiques et des ratios, un fait demeure : ce sont les Marocains eux-mêmes qui écrivent la trajectoire de leur économie. Ni les institutions, ni les partis, ni les partenaires étrangers n’ont autant de pouvoir que la force collective d’un peuple soudé autour d’un projet national.
La dette publique, à 67 % du PIB, reste « soutenable » selon les standards internationaux. Mais elle s’inscrit dans une dynamique marquée par les lourds investissements liés aux grands chantiers, notamment les préparatifs du Mondial 2030. Les importations, en hausse, reflètent ces besoins. Le Maroc investit dans l’avenir, mais en acceptant de déséquilibrer temporairement sa balance commerciale. Le pari est clair : dépenser aujourd’hui pour récolter demain. Mais ce pari comporte un risque si la conjoncture mondiale se dégrade plus vite que prévu.
Au-delà des chiffres, Bank Al-Maghrib a glissé un message politique au sens noble : celui de l’unité nationale. Dans un contexte où les discours populistes et la manipulation politique trouvent un écho facile, l’institution rappelle que la réussite économique ne se décrète pas dans les bureaux mais se construit par la confiance et la solidarité. Une économie peut vaciller sous le poids de la division ; elle peut aussi s’élever grâce à la cohésion.
Le Maroc avance, mais sur un fil. La baisse des prix de l’énergie, la stabilité de l’inflation et une croissance de 4,6 % sont des signaux rassurants. Mais la dépendance aux aléas mondiaux, la fragilité du marché du travail et la volatilité des matières premières imposent une vigilance permanente.
La question, au fond, est simple : comment transformer cette résilience en véritable puissance économique ? Cela suppose de sortir du cycle des dépendances, de diversifier l’économie, d’investir dans le savoir et l’innovation, et surtout de renforcer le contrat social entre l’État et ses citoyens.
Car, au-delà des graphiques et des ratios, un fait demeure : ce sont les Marocains eux-mêmes qui écrivent la trajectoire de leur économie. Ni les institutions, ni les partis, ni les partenaires étrangers n’ont autant de pouvoir que la force collective d’un peuple soudé autour d’un projet national.


