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Israël infectée du sionisme religieux


Rédigé par le Vendredi 6 Janvier 2023

Israël a développé un cancer, qu’est l’extrême droite religieuse. Même la thérapie « abrahamique » ne saurait l’en sauver.



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Itamar Ben Gvir lors de sa visite provocatrice à l'esplanade de la mosquée Al Aqsa
Itamar Ben Gvir lors de sa visite provocatrice à l'esplanade de la mosquée Al Aqsa
Est-il possible de négocier et de trouver un terrain d’entente avec les sionistes religieux ? La question ne peut plus être éludée, depuis la constitution du 6ème gouvernement mené par Benyamin Netanyahu.

Les médias occidentaux indiquent que c’est le pouvoir exécutif le plus teinté à droite de toute l’histoire d’Israël.

Les dirigeants sionistes ont toujours appliqué des politiques fascistes à l’égard des Palestiniens, dans le mutisme le plus total des Etats-Unis et des pays européens.

Ce que la classe politico-médiatique occidentale semble donc reprocher à l’actuel gouvernement Netanyahou est d’avancer à visage découvert dans l’application de l’agenda sioniste.

Le variant Ben Gvir

L’intrusion provocatrice du ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur l’esplanade de la mosquée Al Aqsa, le 3 janvier, soit à peine cinq jours après sa nomination, a suscité une déferlante de condamnations à l’échelle internationale.

Parmi les condamnateurs, tous les pays arabes signataires des accords dits d’Abraham. Les défenseurs de ces accords s’empressent de rappeler leur total soutien à la cause de la paix en Palestine, ce qui exclu la poursuite de l’extension des colonies sionistes, les actes de provocation envers les Palestiniens et les frappes aériennes meurtrières contre Gaza.

Les opposants aux dits accords pavoisent, en soulignant que la pertinence même de négociations et de conclusion d’accords avec les sionistes est discutable, dans le sens où ces derniers ne tiennent jamais parole.

Faire taire Abraham

Les Etats-Unis, qui savent l’accord nucléaire avec l’Iran condamné à jamais, voit d’un mauvais œil la fragilisation des relations d’Israël avec les quelques pays arabes modérés qui lui ont tendu la main, ce qui rend plus problématique d’assurer la sécurité de l’entité sioniste.

L’examen de cette affaire révèle surtout une perte de repères de la société israélienne, qui ne parvient pas à brider son agressivité envers les Palestiniens et sombre dans l’illusion idéologique de parvenir à judaïser la ville sainte d’Al Qods sans susciter de réactions autres que celles des Palestiniens.

Le fait que la conclusion des accords d’Abraham ne soit pas parvenue à esseuler les Palestiniens sur la scène arabo-islamique constitue une déception pour Tel-Aviv.

C’est, également, la preuve de l’aveuglement des dirigeants sionistes, toutes tendances politiques confondues.

Il ne saurait y avoir de paix durable au Proche-Orient sans parvenir à une solution acceptable à la question palestinienne.

Prime à la corruption

Benyamin Netanyahou fait, jusqu’à présent, l’objet de poursuites judiciaires pour corruption, fraude et abus de confiance, ce qui n’a pas empêché pour autant une partie de l’électorat israélien de voter pour son parti, le Likoud.

Pour constituer son actuel gouvernement, Netanyahou n’a pas hésité à ratisser les bas fonds de l’extrême droite israélienne, d’où l’entrée au gouvernement d’un psychopathe avéré, Itamar Ben Gvir.

Ce dernier s’est forgé une réputation de sioniste radical en militant pour l’annexion de la Cisjordanie, sans accorder la citoyenneté aux Palestiniens, et la déportation des Arabes israéliens, pour affirmer le caractère juif d’Israël.

Netanyahou avait le choix entre intégrer ce fou furieux et ses semblables à son gouvernement ou aller en prison. Il a, donc, opté pour embarquer sur son navire des pyromanes.

Le fou et le feu

A Gaza, on se prépare déjà à une énième attaque israélienne, celle qui vient immanquablement à chaque fois que les dirigeants sionistes souffrent d’une crise de légitimité auprès de leur opinion publique.

Yair Lapid, le premier ministre israélien sortant, a fait cette déclaration, que l’on peut considérer comme prémonitoire : « Voilà ce qui arrive lorsqu’un premier ministre faible est forcé de donner des responsabilités à la personne la plus irresponsable du Moyen-Orient (ndlr : Itamar Ben Gvir) dans l’endroit le plus explosif du Moyen-Orient ».

Les dirigeants russes, qui ne sont, fondamentalement, ni pro-sionistes, ni antisionistes, ne vont pas lever le petit doigt pour sauver Israël si les provocations de ses responsables voyous devaient entraîner une 3ème intifada et une pluie de roquettes sur les villes israéliennes.

La colère de Yahvé

Pendant ce temps, l’Iran teste des missiles hypersoniques, face auxquels les défenses antiaériennes israéliennes seraient totalement inefficaces. Avec de telles armes, nul besoin de se doter de bombes nucléaires pour se montrer dissuasif.

La guerre d’Ukraine a prouvé que les missiles hypersoniques ont une capacité anti-bunker par simple effet cinétique.

Il y a 74 ans, l’Etat d’Israël a été crée en Palestine par des sionistes ashkénazes, le plus souvent athées. Le projet, sera-t-il sapé du fait des actes stupides de dirigeants politiques séfarades imprégnés du sionisme religieux ?




Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 6 Janvier 2023