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Japon : le plus ancien condamné à mort au monde va être rejugé


le Mardi 14 Mars 2023

Iwao Hakamada, qui avait été reconnu coupable de quadruple meurtre et condamné à la peine de mort en 1968, vient de voir son procès révisé par un tribunal japonais, à l'âge de 87 ans. Avant sa condamnation, Hakamada avait été boxeur professionnel.



Japon : le plus ancien condamné à mort au monde va être rejugé
Le lundi dernier, un tribunal japonais a ordonné la révision du procès d'un homme de 87 ans, considéré comme étant le plus ancien condamné à mort au monde, presque 60 ans après sa condamnation pour meurtre. Les avocats d'Iwao Hakamada ont fait une brève apparition devant la Haute Cour de Tokyo, et ont brandi des banderoles appelant à un nouveau procès, tandis que ses supporters ont crié : "Libérez Hakamada, maintenant".
"J'ai attendu ce jour pendant 57 ans et il est arrivé", s'est félicitée Hideko Hakamada, la soeur d'Iwao Hakamada et son principal soutien. "C'est un poids qui a enfin été enlevé de mes épaules", a ajouté Hideko Hakamada, 90 ans.

Condamnation pour quatre meurtres

Après avoir été condamné à la peine de mort en 1968 pour le meurtre de son employeur et de trois membres de sa famille, Iwao Hakamada a passé plus de 40 ans dans le couloir de la mort. Bien qu'il ait initialement avoué le crime après des semaines d'interrogatoires en détention, il s'est ensuite rétracté et a toujours clamé son innocence depuis lors. En 1980, sa peine a été confirmée malgré ses protestations.
En 2014, un tribunal a admis des doutes sur sa culpabilité en se basant sur des tests ADN et a ordonné sa libération et un nouveau procès. Cependant, en 2018, la Haute Cour de Tokyo a remis en question la fiabilité des tests ADN sur l'appel du parquet, annulant ainsi la décision de 2014. Cependant, Iwao Hakamada n'a pas été renvoyé en prison à la suite de cette décision.


"Doute raisonnable"

En fin d'année 2020, la Cour suprême japonaise a annulé la décision empêchant Iwao Hakamada d'être rejugé afin de tenter d'obtenir son acquittement, ce qui a été considéré comme un "cadeau de Noël" par sa soeur, Hideko. Le dossier d'accusation contre lui reposait en grande partie sur des vêtements ensanglantés, apparus plus d'un an après le crime, mais l'ADN retrouvé sur ces vêtements ne correspondait pas à celui d'Iwao Hakamada. De plus, selon ses partisans, les vêtements n'étaient pas de sa taille et les taches de sang étaient trop fraîches pour être liées aux meurtres.
Le Japon est l'un des derniers pays industrialisés et démocratiques, aux côtés des États-Unis, à avoir recours à la peine de mort, et l'opinion publique japonaise est largement favorable à cette peine.


LODJ avec AFP





Mardi 14 Mars 2023