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Kippah du Pr V.Ohayon, barbe et djellaba blanches du Pr M.Barahioui et grandeur dans la modestie du Pr M.Adnaoui


Par Dr Anwar CHERKAOUI - Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat.

Une cérémonie d’hommages, une leçon de tolérance, de rapprochement émotionnel, spirituel et religieux, dans un Maroc médical qui assume pleinement sa pluralité.

Il est des cérémonies qui dépassent l’hommage pour devenir des moments de mémoire collective.

Celle organisée ce mercredi 24 décembre 2025 à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat appartient à cette catégorie rare, où l’émotion se mêle à l’histoire et où la transmission devient un acte presque sacré.

Ce jour-là, la faculté n’a pas seulement honoré trois professeurs émérites.
Elle a rendu hommage à trois façons d’être médecin, trois manières d’habiter la science, trois visages de la médecine marocaine.



​Une cérémonie pensée comme une partition musicale

D’une organisation remarquable, la cérémonie portait la marque d’une direction maîtrisée, presque musicale.

Pr Brahim Lakhel, doyen de la Faculté de Médecine de Rabat, en était le chef d’orchestre discret et précis, veillant à l’équilibre des temps, des paroles et des silences.

La présence de M. André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a conféré à l’événement une dimension particulière, à la fois institutionnelle et symbolique, ancrant cet hommage dans la continuité de la vision chérifienne où le savoir, la tolérance et l’excellence sont des piliers de la Nation.

Ils venaient dedisciplines différentes :

la chirurgie infantile et la médecine interne notamment l’hématologie clinique. 
Mais ce jour-là, ils portaient ensemble un seul flambeau : celui de toute la médecine marocaine.

Les films documentaires projetés à l’écran ont donné chair à cette diversité incarnée.

On y voyait le Pr Barahioui, drapé dans sa djellaba, barbe blanche comme une sagesse patinée par le temps, image d’une médecine enracinée, rassurante, profondément humaine.

Le Pr Victor Ohayon, kippah sur la tête, silhouette familière et sereine, rappelait par sa simple présence que la science n’abolit pas les identités, mais les élève lorsqu’elles dialoguent.

Et le Pr Adnaoui, avec son sourire légendaire, portait cette grandeur discrète, presque silencieuse, celle de la modestie des grands, où l’excellence n’a pas besoin d’être proclamée.

​Tolérance, spiritualité et science : une même respiration

Kippah du Pr V.Ohayon, barbe et djellaba blanches du Pr M.Barahioui et grandeur dans la modestie du Pr M.Adnaoui
Au-delà des carrières, des titres et des publications, la cérémonie a délivré une leçon plus profonde.

Une leçon de tolérance, de rapprochement émotionnel, spirituel et religieux, dans un Maroc médical qui assume pleinement sa pluralité.

Dans un monde souvent fracturé, cette scène offrait une autre narration : celle d’une médecine qui rassemble, qui apaise, qui fait dialoguer les différences sans jamais diluer la rigueur scientifique.

Des noms gravés, un avenir en mouvement

Désormais, trois amphithéâtres de la Faculté de Médecine de Rabat portent les noms de ces trois professeurs.

Des murs de savoir, mais aussi des lieux de passage, où des générations d’étudiants entreront chaque jour sans toujours mesurer, au début, la charge symbolique de ces noms.

Pourtant, à observer les visages rayonnants des jeunes médecins et des étudiants présents ce mercredi 24 decembre 2025, une évidence s’imposait : la relève est là.
Attentive, curieuse, exigeante.

Là où ils sont aujourd’hui, ces trois maîtres peuvent se rassurer. Les graines ont été semées avec patience, rigueur et bienveillance.

Et l’arbre de la médecine marocaine, nourri de ces héritages, continuera de grandir, tourné vers un futur où la science médicale avancera sans jamais perdre son âme.

Par Dr Anwar CHERKAOUI 


Vendredi 26 Décembre 2025