Selon des sources au siège new-yorkais de l’ONU, la version « rédigée en bleu », considérée comme finalisée, conserve les grandes lignes du texte initial. Elle réaffirme la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud et reconnaît l’autonomie comme la solution la plus sérieuse et crédible pour mettre fin à ce différend artificiel vieux de plusieurs décennies.
Les discussions se sont concentrées sur des aspects essentiellement techniques : rappel au respect du cessez-le-feu de 1991, nécessité d’un recensement fiable des populations des camps de Tindouf et appel à combler le déficit chronique de financement humanitaire.
Initialement prévue pour trois mois supplémentaires, la prolongation du mandat de la MINURSO atteindra finalement six mois, jusqu’au 30 avril 2026. Ce choix reflète la volonté américaine de maintenir une pression diplomatique sur les acteurs régionaux, dans un contexte où le statu quo devient de moins en moins tenable.
Ces dernières heures, Alger a tenté d’obtenir un soutien chinois, via une intervention d’Ahmed Attaf auprès de son homologue Wang Yi. Une démarche de dernière minute qui n’a pas convaincu. Les capitales influentes considèrent que le cadre de négociation actuel fonctionne, et qu’aucun changement majeur ne doit être introduit.
Les amendements algériens visant à élargir les compétences de la MINURSO aux questions de droits de l’homme ont été rejetés. Plusieurs membres ont estimé que d’autres mécanismes onusiens existent déjà pour traiter ces aspects. Cet échec intervient alors que l’Algérie quittera le Conseil en décembre prochain, accentuant son isolement institutionnel sur ce dossier.
Ce revers confirme un mouvement de fond : les positions d’Alger perdent du terrain, face à un consensus progressif autour de la feuille de route marocaine. Depuis la présentation de l’initiative d’autonomie en 2007, de nombreuses puissances y voient la seule option viable pour stabiliser la région.
Le vote prévu devrait consacrer :
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la prolongation du mandat,
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la poursuite des tables rondes,
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le maintien du cadre politique existant.
Pour Rabat, il s’agit d’une confirmation de trajectoire. Pour Alger, une défaite symbolique de plus dans une bataille diplomatique qu’elle peine à maîtriser.