L'ODJ Média

L'Algérie retire son accréditation à France 24


le Mardi 15 Juin 2021



Article à lire ou à écouter en podcast

L'Algérie retire son accréditation à France 24
Le journalisme encore et toujours criminalisé en Algérie. Après avoir emprisonné plusieurs journalistes et leaders d’opinions, le gouvernement algérien s’en prend désormais à la presse étrangère. L’Algérie n’est pas satisfaite de la couverture médiatique par France 24 des évènements dans le pays, notamment le Hirak.

Ainsi, l’accréditation de France 24 sera retirée par l’Algérie en raison de son « hostilité manifeste », c’est ce qu’a annoncé le ministère algérien de la Communication.

De son côté, France 24 a souligné que sa couverture de l’actualité dans le pays se faisait « dans la transparence, l’indépendance et l’honnêteté ».

La chaîne internationale avait déjà été mise en garde au mois de mars pour sa couverture du Hirak.

Ce retrait est aussi motivé par « le non respect des règles de la déontologie professionnelle, la désinformation et la manipulation, ainsi qu'une agressivité avérée à l'égard de l'Algérie », selon le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement algérien cité par l’APS.

Cette annonce intervient dans un contexte de raidissement des autorités algériennes à l'égard des médias indépendants, depuis la naissance du mouvement de contestation populaire au printemps 2019.

Elle intervient également au lendemain d'élections législatives anticipées, dont le but avoué de relégitimer le pouvoir en place se heurte à un fort taux d'abstention.

La chaîne d'information, qui a couvert les législatives depuis Alger en anglais, arabe et français, assure ne pas avoir reçu d'explication sur le retrait des accréditations de ses correspondants, soumis par l’Algérie à une procédure d’accréditation bureaucratique, opaque et aléatoire.

Nommé en octobre 2019, le directeur de l'Agence France-Presse pour l'Algérie, Philippe Agret, n'a jamais obtenu d'accréditation des autorités. Aucun motif n'a été fourni à ce sujet.

De leur côté, les journalistes algériens exercent dans des conditions difficiles, sur fond de répression violente du Hirak par les autorités. Beaucoup ont été détenus arbitrairement et les arrestations massives se poursuivent dans le pays.

L'ODJ avec AFP
 




Mardi 15 Juin 2021