Vers une Afrique des Afriques : de la vision à l’action.
Les propos de Tawfik Jelassi s’inscrivent dans une ambition que beaucoup d’entre nous partagent : construire une Afrique des Afriques, solidaire, souveraine et connectée. Mais au-delà de la vision, une question essentielle demeure : comment et quand ces propositions deviendront-elles des réalités concrètes pour les pays africains ?
Le continent a aujourd’hui besoin d’initiatives palpables, coordonnées et mesurables. Les projets de coopération numérique ou de formation à l’éthique de l’IA, par exemple, gagneraient à être accompagnés d’un calendrier clair, d’un mécanisme de suivi et d’une gouvernance partagée. Sans cela, le risque est grand que ces ambitions restent cantonnées aux forums internationaux, loin des besoins réels des territoires.
Le continent a aujourd’hui besoin d’initiatives palpables, coordonnées et mesurables. Les projets de coopération numérique ou de formation à l’éthique de l’IA, par exemple, gagneraient à être accompagnés d’un calendrier clair, d’un mécanisme de suivi et d’une gouvernance partagée. Sans cela, le risque est grand que ces ambitions restent cantonnées aux forums internationaux, loin des besoins réels des territoires.
Éviter une nouvelle fracture : la question du quantique.
Lors de la session Quantum Futures, Tawfik Jelassi a insisté sur la nécessité d’éviter toute fracture quantique afin qu’aucun pays ne soit laissé pour compte. Cette préoccupation est fondamentale, car le quantum computing pourrait redessiner la hiérarchie mondiale de la puissance numérique. Mais pour que cette inclusion soit réelle, il importe de savoir quelles actions concrètes sont prévues pour les pays africains :
- Comment l’UNESCO ou d’autres partenaires comptent-ils garantir l’accès aux compétences, aux infrastructures et aux réseaux nécessaires à cette révolution ?
- Existe-t-il des programmes de mutualisation régionale pour que le quantique ne devienne pas un nouveau vecteur d’exclusion technologique ?
La démocratisation du savoir quantique est une urgence stratégique pour que l’Afrique ne soit pas spectatrice d’un monde numérique post-classique qu’elle n’aurait pas contribué à concevoir.
- Comment l’UNESCO ou d’autres partenaires comptent-ils garantir l’accès aux compétences, aux infrastructures et aux réseaux nécessaires à cette révolution ?
- Existe-t-il des programmes de mutualisation régionale pour que le quantique ne devienne pas un nouveau vecteur d’exclusion technologique ?
La démocratisation du savoir quantique est une urgence stratégique pour que l’Afrique ne soit pas spectatrice d’un monde numérique post-classique qu’elle n’aurait pas contribué à concevoir.
L’IA et l’énergie : une promesse à vérifier.
L’un des points les plus remarqués de l’intervention de Tawfik Jelassi fut l’affirmation selon laquelle une IA « centrée sur l’humain » pourrait permettre de réduire jusqu’à 90 % la consommation d’énergie tout en maintenant la précision des systèmes. Cette perspective est enthousiasmante, mais elle interpelle :
- Comment parvenir à un tel gain alors que les modèles d’IA générative, en particulier les grands modèles de langage (LLM), sont aujourd’hui réputés pour leur empreinte énergétique massive ? Cette contradiction apparente mérite éclaircissement.
- S’agit-il de nouvelles architectures algorithmiques, de méthodes d’optimisation du calcul, ou d’un changement complet de paradigme technologique ? La transition vers une IA durable ne pourra réussir qu’en articulant innovation, sobriété énergétique et équité d’accès. L’Afrique, où les défis énergétiques sont déjà considérables, doit être associée à cette réflexion dès maintenant.
- Comment parvenir à un tel gain alors que les modèles d’IA générative, en particulier les grands modèles de langage (LLM), sont aujourd’hui réputés pour leur empreinte énergétique massive ? Cette contradiction apparente mérite éclaircissement.
- S’agit-il de nouvelles architectures algorithmiques, de méthodes d’optimisation du calcul, ou d’un changement complet de paradigme technologique ? La transition vers une IA durable ne pourra réussir qu’en articulant innovation, sobriété énergétique et équité d’accès. L’Afrique, où les défis énergétiques sont déjà considérables, doit être associée à cette réflexion dès maintenant.
Une gouvernance numérique inclusive et culturelle.
Enfin, la question centrale demeure celle de la gouvernance mondiale du numérique. L’UNESCO, sous l’impulsion de Tawfik Jelassi, promeut une approche éthique et multilatérale de l’intelligence artificielle. Mais comment garantir que cette gouvernance soit véritablement inclusive, intégrant la pluralité des valeurs, des langues, des visions et des savoirs africains ? Le numérique ne doit pas être un nouveau terrain d’uniformisation culturelle. Il doit au contraire devenir un espace d’expression des diversités et d’affirmation des souverainetés cognitives.
L’Afrique dispose d’un patrimoine intellectuel et spirituel unique, qu’il serait réducteur de laisser en marge de la construction du futur numérique mondial.
L’Afrique dispose d’un patrimoine intellectuel et spirituel unique, qu’il serait réducteur de laisser en marge de la construction du futur numérique mondial.
Pour une Afrique co-architecte du futur numérique.
En remerciant Tawfik Jelassi pour la clarté de sa vision et la constance de son engagement, il importe de rappeler que la transformation numérique ne pourra être durable que si elle est partagée, contextualisée et co-construite. Les États africains doivent être pleinement associés à la conception des politiques, à la gouvernance des données, et à la formation des générations futures à l’intelligence artificielle, au quantique et à la cybersouveraineté.
C’est à cette condition seulement que l’Afrique passera du statut de terrain d’expérimentation à celui de co-architecte du futur numérique mondial.
Par Dr Az-Eddine Bennani
C’est à cette condition seulement que l’Afrique passera du statut de terrain d’expérimentation à celui de co-architecte du futur numérique mondial.
Par Dr Az-Eddine Bennani