L'agriculture urbaine consiste à cultiver des produits frais dans la ville à des fins individuelles, collectives ou commerciales.  L'agriculture urbaine utilise souvent des terrains vagues, des toits et des espaces intérieurs abandonnés ou réaffectés pour cultiver des fruits et des légumes.

Ces espaces peuvent être situés au-dessus ou à proximité d'immeubles résidentiels, d'écoles, d'institutions (telles que les hôpitaux, les maisons de retraite et les universités) ou d'espaces commerciaux, tels que les supermarchés, les restaurants et les marchés.

Historiquement, le mouvement de l'agriculture locale s'est développé pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque des millions d'Américains ont planté des "jardins de la victoire" dans leur jardin afin de produire des quantités supplémentaires de fruits et de légumes.

Ces jardins ont pu produire environ 40 % des récoltes nationales. Après la guerre, la culture de la nourriture dans les villes et les banlieues a décliné et a été remplacée par de grandes exploitations industrielles de monoculture qui se sont développées dans les campagnes.

Étant donné que de plus en plus de personnes vivent dans les villes, et donc plus loin de leurs sources de nourriture, l'agriculture urbaine cherche à rapprocher les produits des consommateurs pour des raisons économiques, environnementales et sociales.

 

En fonction de l'objectif poursuivi, l'agriculture urbaine se présente sous différentes formes et tailles, qui tendent à s'inscrire dans trois catégories générales : les jardins communautaires, les fermes sur les toits et les fermes verticales d'intérieur.


Les jardins communautaires, qui sont souvent situés sur des terrains urbains vacants, sont d'excellents outils pour accroître le capital social d'un quartier. Il s'agit de parcelles de petite ou moyenne taille ouvertes à la communauté.

Ces jardins permettent aux voisins de cultiver leurs propres produits sur une petite parcelle de jardin qui leur est attribuée ou de les utiliser collectivement sur une parcelle partagée.

Les journées de travail communautaire, au cours desquelles des semis et des outils sont fournis, rassemblent les gens, souvent avec l'aide d'experts locaux qui donnent des conseils sur les techniques agricoles.

Les fermes sur les toits sont une autre forme d'agriculture urbaine, dans laquelle un bâtiment utilise son toit pour cultiver des plantes. Il peut s'agir d'immeubles résidentiels ou commerciaux, voire de gratte-ciel.

Les toits sont souvent utilisés comme espace de jardinage à des fins récréatives (sur les immeubles résidentiels, par exemple), éducatives (sur les écoles ou les centres communautaires) et même commerciales (la ferme est située sur le toit d'un supermarché, par exemple).

L'agriculture verticale est une autre méthode pour cultiver des produits en ville, car elle est très efficace sur le plan spatial. L'agriculture verticale utilise des techniques hydroponiques, aéroponiques ou géoponiques pour cultiver des plantes à la verticale et/ou en couches superposées.

Elles sont généralement placées à l'intérieur ou dans une serre et utilisent l'agriculture en milieu contrôlé, ce qui implique un éclairage artificiel, une technologie de contrôle du climat et d'autres intrants agricoles automatisés et contrôlés qui sont souvent surveillés à distance.

L'agriculture urbaine présente de nombreux avantages par rapport à l'agriculture conventionnelle. Certains d'entre eux sont évidents, tandis que d'autres ne sont pas aussi intuitifs.

 

Les zones urbaines peuvent souvent former ce que l'on appelle des déserts alimentaires, c'est-à-dire des zones où il est difficile d'acheter des aliments frais de bonne qualité ou à un prix abordable. Ces fermes peuvent fournir de la nourriture aux personnes à faible revenu qui en ont le plus besoin.
 

L'agriculture urbaine permet de produire des denrées fraîches plus près de l'endroit où elles sont finalement consommées. Cela signifie qu'il y a moins de kilomètres parcourus par les aliments, ce qui est excellent pour réduire les émissions de carbone et contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Les aliments provenant des fermes urbaines ont beaucoup plus de chances d'être parfaitement mûrs, plus nutritifs et produits en saison. Qu'il s'agisse de fruits, de légumes ou d'herbes aromatiques.
 

Comment l'agriculture urbaine peut-elle aider les communautés ? Outre la production d'une abondance d'aliments frais et sains pour tous, elle peut également rassembler les habitants d'une région autour d'un objectif commun.

Les organisations à but non lucratif d'agriculture urbaine ont besoin de beaucoup d'activités sociales et d'organisation. Et chacun aura un intérêt direct à voir le projet aboutir une fois qu'il aura commencé à y consacrer du temps et de l'énergie.

Les fermes urbaines peuvent contribuer à créer un sentiment d'appartenance chez des personnes qui, autrement, seraient isolées les unes des autres.
 

Pensez au nombre de zones de la ville qui sont inutilisées et gaspillées. Les systèmes hydroponiques, les jardins verticaux ou sur les toits et d'autres techniques peuvent être utilisés pour produire beaucoup d'aliments supplémentaires dans tout espace urbain disponible.
 

Tout d'abord, les fermes urbaines ont tendance à utiliser des systèmes d'irrigation programmés, des systèmes hydroponiques ou d'autres méthodes qui leur permettent d'utiliser deux tiers d'eau en moins que ce dont une ferme conventionnelle aurait besoin pour obtenir le même rendement.

 

L'agriculture urbaine est en plein essor au Royaume, avec un intérêt croissant pour les pratiques agricoles en milieu urbain. Les initiatives d'agriculture urbaine se multiplient à Casablanca, Rabat, Marrakech, et Tanger.

Le gouvernement marocain soutient le développement de l'agriculture urbaine à travers des politiques et des programmes visant à encourager la production alimentaire locale et à promouvoir des pratiques agricoles durables en milieu urbain.


Rokia Dhibat