Un changement profond dans la grammaire de la légitimité internationale
Le tournant actuel n’est ni discursif ni conjoncturel. Il est systémique. Depuis près d’une décennie, le langage onusien évolue vers une approche pragmatique qui privilégie la faisabilité, la stabilité et la durabilité. Ainsi, lorsque des puissances majeures — États-Unis, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, entre autres — qualifient l’initiative marocaine de « solution la plus sérieuse, réaliste et crédible », elles ne se contentent pas d’exprimer un appui diplomatique : elles redéfinissent le périmètre du possible dans ce dossier.
Ce qui était autrefois perçu comme un choix parmi plusieurs options est devenu le point d’ancrage de la réflexion onusienne. Le vocabulaire du « règlement politique réaliste », aujourd’hui omniprésent dans les résolutions du Conseil de sécurité, en témoigne clairement.
Ce qui était autrefois perçu comme un choix parmi plusieurs options est devenu le point d’ancrage de la réflexion onusienne. Le vocabulaire du « règlement politique réaliste », aujourd’hui omniprésent dans les résolutions du Conseil de sécurité, en témoigne clairement.
Un environnement régional en recomposition
Cette dynamique internationale s’inscrit dans un contexte régional marqué par des contrastes saisissants. Alors que l’est du Maghreb traverse une période de vulnérabilités politiques, économiques et sécuritaires, le Maroc parvient à stabiliser son modèle de développement et à projeter une vision cohérente de l’aménagement territorial, notamment dans les régions du Sud.
Les investissements structurants : port atlantique de Dakhla, infrastructures routières, énergies renouvelables, zones industrielles ne sont pas seulement des projets économiques : ce sont des arguments stratégiques tangibles. Ils constituent un langage que la communauté internationale comprend parfaitement dans un monde où la stabilité est devenue une ressource rare.
Les investissements structurants : port atlantique de Dakhla, infrastructures routières, énergies renouvelables, zones industrielles ne sont pas seulement des projets économiques : ce sont des arguments stratégiques tangibles. Ils constituent un langage que la communauté internationale comprend parfaitement dans un monde où la stabilité est devenue une ressource rare.
Les Nations unies : du pilotage de crise à la recherche d’une solution concrète
Avec l’adoption de la résolution 2797, l’ONU semble elle-même reconnaître la nécessité de dépasser la gestion interminable du statu quo. L’ambiguïté qui marquait les textes des années passées ne correspond plus aux exigences d’un système multilatéral en quête de solutions applicables, surtout dans des régions sensibles.
À mesure que s’accroît le soutien international à l’initiative marocaine, l’autre thèse s’isole davantage. Non par manque de défenseurs, mais parce qu’elle ne s’aligne plus sur les réalités politiques actuelles : absence de projet économique, manque de capacité de gouvernance, manque de crédibilité institutionnelle, et surtout inadéquation avec les exigences d’un règlement durable.
À mesure que s’accroît le soutien international à l’initiative marocaine, l’autre thèse s’isole davantage. Non par manque de défenseurs, mais parce qu’elle ne s’aligne plus sur les réalités politiques actuelles : absence de projet économique, manque de capacité de gouvernance, manque de crédibilité institutionnelle, et surtout inadéquation avec les exigences d’un règlement durable.
Une diplomatie marocaine à plusieurs étages
Si cette évolution est notable, c’est aussi grâce à la constance d’une diplomatie marocaine multiforme, pilotée au plus haut niveau et relayée par un appareil diplomatique professionnel. Mais l’étape suivante exige plus : la diplomatie parlementaire et partisane doit devenir un levier essentiel. Le rôle indispensable de la diplomatie parlementaire et partisane. Les batailles d’aujourd’hui ne se jouent plus uniquement dans les chancelleries.
Elles se jouent dans : les parlements, les partis politiques, les think tanks, les universités, et même dans les réseaux sociaux et l’opinion publique internationale. L’initiative marocaine doit être portée par une coalition nationale élargie, capable de démultiplier les relais d’influence à Bruxelles, à Washington, à Strasbourg, à Addis-Abeba ou à New York. Il s’agit d’une bataille de récits autant que de normes juridiques.
Elles se jouent dans : les parlements, les partis politiques, les think tanks, les universités, et même dans les réseaux sociaux et l’opinion publique internationale. L’initiative marocaine doit être portée par une coalition nationale élargie, capable de démultiplier les relais d’influence à Bruxelles, à Washington, à Strasbourg, à Addis-Abeba ou à New York. Il s’agit d’une bataille de récits autant que de normes juridiques.
Du débat sur la solution au débat sur le modèle
La communauté internationale ne demande plus : Quelle solution proposer ? Elle demande : Quel modèle peut garantir la stabilité, l’inclusion et le développement ? L’initiative marocaine répond précisément à cette équation. Elle dépasse le simple cadre d’un règlement de différend pour s’inscrire dans une vision de construction régionale, où la façade atlantique africaine devient un espace de projection économique, logistique et énergétique.
Le prochain défi : consolider un consensus international durable
L’élan actuel doit être transformé en consensus stable. Cela nécessite : un engagement parlementaire régulier dans les capitales influentes, une diplomatie partisane active au sein des grandes familles politiques internationales, un renforcement de la présence académique et médiatique marocaine à l’étranger, une stratégie d’influence intégrée, mêlant économie, soft power et argumentaire juridique.
L’initiative marocaine d’autonomie n’est plus une position nationale.
Elle est en train de devenir une norme émergente du multilatéralisme contemporain, un repère pour les stratégies de stabilité régionale et un modèle aligné avec les priorités du nouvel ordre international. Mais pour traduire ce moment favorable en victoire diplomatique durable, il faut une mobilisation collective : diplomatique, parlementaire, partisane, intellectuelle et médiatique.
La bataille n’est plus celle de la légitimité; elle est acquise mais celle de sa consolidation et de la projection stratégique du modèle marocain dans les esprits comme dans les institutions.
Par Said Temsamani
La bataille n’est plus celle de la légitimité; elle est acquise mais celle de sa consolidation et de la projection stratégique du modèle marocain dans les esprits comme dans les institutions.
Par Said Temsamani
