La décision récente de l’Algérie d’effacer le mot « Maroc » des banderoles et visuels lors des Jeux africains féminins – alors même qu’elle se trouvait physiquement sur le sol marocain – dépasse le simple geste politique mesquin et désespéré. Elle révèle une pathologie symbolique profondément enracinée, un état psychique où l’existence même du Maroc devient intolérable à un niveau inconscient.

Il ne s’agit pas ici d’un simple déni. C’est ce que Jacques Lacan nomme la forclusion – une exclusion radicale d’un signifiant de l’ordre symbolique. Contrairement au refoulement, qui masque une vérité, la forclusion la supprime entièrement, entraînant une rupture psychotique avec le réel. L’Algérie sait qu’elle est au Maroc. Et pourtant, elle doit effacer symboliquement le pays hôte pour préserver son récit fragile. Ce n’est pas de la diplomatie, c’est une défense délirante.

Nous assistons ici à une forme de fétichisme négatif : le Maroc n’est pas un fétiche auquel l’Algérie s’accroche, mais un objet qu’elle doit effacer sans relâche pour maintenir une cohérence interne. Et pourtant, plus elle cherche à supprimer la présence du Maroc, plus elle gravite obsessionnellement autour de lui, prisonnière d’une boucle compulsive de déni et de fixation.