Une hausse perçue comme permanente : Une anticipation négative durable et La peur d’une inflation sans fin
Au Maroc, l’inflation alimentaire n’est plus seulement une réalité économique, elle est devenue une réalité mentale collective. D’après la dernière enquête de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP), 97,6 % des ménages marocains estiment que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois.
Le solde d’opinion relatif à cette perception atteint –97,4 points, un des plus bas jamais enregistrés, quasi inchangé par rapport au trimestre précédent (–97,2 points) et encore plus sévère qu’au T1 2024 (–96,5 points). Cela montre qu’au-delà des chiffres macroéconomiques, le ressenti populaire est celui d’une spirale incontrôlée des prix.
L’avenir ne rassure pas davantage : 81,6 % des ménages marocains s’attendent à une nouvelle hausse des prix alimentaires dans les 12 mois à venir. À peine 1,6 % espèrent une baisse. Le solde d’opinion sur l’évolution future reste extrêmement pessimiste : –80,0 points. Bien que ce chiffre s’améliore légèrement par rapport au trimestre précédent (–81,8 points), il reste massivement négatif, révélateur d’une attente désillusionnée.
Cela traduit un phénomène de normalisation psychologique de l’inflation : pour les ménages, la hausse des prix n’est plus conjoncturelle, elle devient structurelle.
Cette perception généralisée de flambée des prix alimentaires a des conséquences directes sur les habitudes de consommation. Nombre de foyers réduisent leurs dépenses, achètent moins de viande, de produits laitiers, ou substituent certains produits locaux par des denrées moins chères ou importées.
Les marchés populaires, naguère baromètres de la stabilité économique, deviennent désormais des lieux de frustration quotidienne, où les paniers se remplissent de moins en moins et où le discours dominant est celui du "tout augmente sauf les salaires".
Cette inflation perçue alimente une spirale défavorable : elle réduit le pouvoir d’achat, érode la capacité à épargner (déjà très faible), et accentue la méfiance envers toute forme de dépense non essentielle. Résultat : la consommation de biens durables chute, la confiance des ménages est en berne, et les anticipations économiques virent au noir.
Rappelons que seuls 2,2 % des ménages marocains réussissent actuellement à épargner, selon la même enquête, tandis que 42 % s’endettent ou puisent dans leur épargne pour finir le mois.
L’alimentation, en tant que dépense incompressible et visible, joue un rôle central dans la perception des politiques économiques. Contrairement aux indices de croissance ou d’investissement, le prix du pain, de l’huile ou des légumes est immédiatement perçu et commenté par le citoyen lambda.
C’est pourquoi l’inflation alimentaire devient un baromètre politique autant qu’économique. Si les prix continuent à grimper ou si le ressenti de flambée persiste, la confiance dans les institutions économiques et les gouvernements en place risque d’en pâtir gravement.
Si les prix alimentaires augmentent objectivement, c’est surtout la perception collective qui devient alarmante. Même si les hausses ralentissent ou se stabilisent dans les mois à venir, il faudra bien plus qu’un repli des chiffres pour reconstruire une confiance populaire ébranlée.
La défiance est devenue structurelle, la prudence économique, une doctrine familiale. Sans action ciblée, la crainte de l’inflation pourrait bien prolonger la crise elle-même.
Le solde d’opinion relatif à cette perception atteint –97,4 points, un des plus bas jamais enregistrés, quasi inchangé par rapport au trimestre précédent (–97,2 points) et encore plus sévère qu’au T1 2024 (–96,5 points). Cela montre qu’au-delà des chiffres macroéconomiques, le ressenti populaire est celui d’une spirale incontrôlée des prix.
L’avenir ne rassure pas davantage : 81,6 % des ménages marocains s’attendent à une nouvelle hausse des prix alimentaires dans les 12 mois à venir. À peine 1,6 % espèrent une baisse. Le solde d’opinion sur l’évolution future reste extrêmement pessimiste : –80,0 points. Bien que ce chiffre s’améliore légèrement par rapport au trimestre précédent (–81,8 points), il reste massivement négatif, révélateur d’une attente désillusionnée.
Cela traduit un phénomène de normalisation psychologique de l’inflation : pour les ménages, la hausse des prix n’est plus conjoncturelle, elle devient structurelle.
Cette perception généralisée de flambée des prix alimentaires a des conséquences directes sur les habitudes de consommation. Nombre de foyers réduisent leurs dépenses, achètent moins de viande, de produits laitiers, ou substituent certains produits locaux par des denrées moins chères ou importées.
Les marchés populaires, naguère baromètres de la stabilité économique, deviennent désormais des lieux de frustration quotidienne, où les paniers se remplissent de moins en moins et où le discours dominant est celui du "tout augmente sauf les salaires".
Cette inflation perçue alimente une spirale défavorable : elle réduit le pouvoir d’achat, érode la capacité à épargner (déjà très faible), et accentue la méfiance envers toute forme de dépense non essentielle. Résultat : la consommation de biens durables chute, la confiance des ménages est en berne, et les anticipations économiques virent au noir.
Rappelons que seuls 2,2 % des ménages marocains réussissent actuellement à épargner, selon la même enquête, tandis que 42 % s’endettent ou puisent dans leur épargne pour finir le mois.
L’alimentation, en tant que dépense incompressible et visible, joue un rôle central dans la perception des politiques économiques. Contrairement aux indices de croissance ou d’investissement, le prix du pain, de l’huile ou des légumes est immédiatement perçu et commenté par le citoyen lambda.
C’est pourquoi l’inflation alimentaire devient un baromètre politique autant qu’économique. Si les prix continuent à grimper ou si le ressenti de flambée persiste, la confiance dans les institutions économiques et les gouvernements en place risque d’en pâtir gravement.
Si les prix alimentaires augmentent objectivement, c’est surtout la perception collective qui devient alarmante. Même si les hausses ralentissent ou se stabilisent dans les mois à venir, il faudra bien plus qu’un repli des chiffres pour reconstruire une confiance populaire ébranlée.
La défiance est devenue structurelle, la prudence économique, une doctrine familiale. Sans action ciblée, la crainte de l’inflation pourrait bien prolonger la crise elle-même.