Un vieux paradoxe toujours d’actualité
Dès ma thèse de doctorat soutenue en 1998 à la Sorbonne, j’avais montré que les systèmes d’information, malgré leurs promesses, ne se traduisaient pas automatiquement par des gains de productivité. Ce constat, connu sous le nom de « paradoxe de Solow », reste d’actualité : les technologies seules ne créent pas de valeur si elles ne s’accompagnent pas d’un véritable travail collectif. L’entreprise intelligente Quelques années plus tard, dans mon HDR (2005), j’ai proposé le modèle de « l’entreprise intelligente ».
L’idée était simple : une organisation ne peut affronter l’incertitude et la complexité qu’en développant une gouvernance systémique, où la technologie, les compétences humaines et les modèles de décision sont intégrés. Aujourd’hui, avec l’IA générative et ses usages multiples, ce modèle prend tout son sens. L’IA devient un catalyseur qui oblige les managers à sortir des logiques de silo, à travailler de manière transversale et à fédérer les compétences dispersées.
L’idée était simple : une organisation ne peut affronter l’incertitude et la complexité qu’en développant une gouvernance systémique, où la technologie, les compétences humaines et les modèles de décision sont intégrés. Aujourd’hui, avec l’IA générative et ses usages multiples, ce modèle prend tout son sens. L’IA devient un catalyseur qui oblige les managers à sortir des logiques de silo, à travailler de manière transversale et à fédérer les compétences dispersées.
Une recherche nourrie par l’expérience vécue
Tous mes travaux de recherche de ma thèse à mes ouvrages récents s’appuient aussi sur une longue expérience professionnelle menée dans et avec des entreprises internationales. Depuis les années 1980, j’ai pu observer de l’intérieur comment ces acteurs ont investi massivement dans le numérique, en transformant leurs systèmes d’information, leurs organisations et leurs modes de management.
Et moi-même, en tant que manager dans l’une de ces entreprises, j’ai vécu directement cette transformation : les promesses du digital, les résistances culturelles, les bouleversements organisationnels, mais aussi la manière dont la fédération des compétences devenait la clé de toute réussite. Cette expérience m’a convaincu que la technologie seule ne suffit pas : c’est la capacité à mobiliser et fédérer les talents qui fait la différence.
Et moi-même, en tant que manager dans l’une de ces entreprises, j’ai vécu directement cette transformation : les promesses du digital, les résistances culturelles, les bouleversements organisationnels, mais aussi la manière dont la fédération des compétences devenait la clé de toute réussite. Cette expérience m’a convaincu que la technologie seule ne suffit pas : c’est la capacité à mobiliser et fédérer les talents qui fait la différence.
Fédérer plutôt que diviser
L’IA, bien utilisée, n’est pas un outil de substitution mais un levier de coopération. Elle permet : - d’améliorer la prise de décision en croisant données et expertises, de renforcer l’agilité des organisations face à l’incertitude, de créer de nouvelles formes d’intelligence collective. À l’inverse, si elle est mal intégrée, elle peut accentuer les fractures, générer des dépendances technologiques et réduire la créativité humaine.
Un enjeu de souveraineté :
Au-delà de l’entreprise, c’est aussi un enjeu national. Les pays qui réussiront à articuler IA et fédération des compétences managériales disposeront d’un avantage stratégique majeur. Pour le Maroc, comme pour d’autres nations émergentes, l’IA est une opportunité de souveraineté numérique et de transformation économique.
Un enjeu de souveraineté :
Au-delà de l’entreprise, c’est aussi un enjeu national. Les pays qui réussiront à articuler IA et fédération des compétences managériales disposeront d’un avantage stratégique majeur. Pour le Maroc, comme pour d’autres nations émergentes, l’IA est une opportunité de souveraineté numérique et de transformation économique.
Le futur du management ne se jouera pas dans l’opposition entre humains et machines, mais dans la capacité à construire des ponts.
L’IA peut être ce pont : un outil puissant, à condition que les managers sachent l’utiliser pour fédérer, et non pour fragmenter.
Par Dr Az-Eddine Bennani
Par Dr Az-Eddine Bennani