L'ODJ Média

La France émue : L’assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, “un acte terroriste mafieux”


Rédigé par le Vendredi 21 Novembre 2025

Le meurtre de Mehdi Kessaci à Marseille, le 13 novembre, soulève un nouveau niveau d’intensité dans la guerre contre le narcotrafic. Son frère, Amine Kessaci, militant écologiste engagé contre les "narcos", appelle l'État à réagir face à cette lutte à mort désormais engagée.



Mehdi Kessaci tué pour son frère militant : Le narcotrafic met l'État face à ses responsabilités

La France émue : L’assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, “un acte terroriste mafieux”

Jeune de 20 ans, Mehdi Kessaci a été abattu d'une balle en plein cœur, dans ce qui semble être un nouveau type de représailles dans la guerre des narcotrafiquants. Alors que son frère, Amine Kessaci, milite depuis plusieurs années contre le narcotrafic et ses ravages dans les quartiers de Marseille, son drame familial prend une tournure encore plus tragique. Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a qualifié l’assassinat de "crime d’intimidation", ajoutant que cela marquait un "nouveau degré d’emprise" des narcotrafiquants en France. Les autorités ont ouvert une enquête pour "assassinat en bande organisée", mais le lien avec l’engagement de son frère contre les narcotraficants est évident.
 

Le contexte de ce meurtre prend des allures de message politique, dans un environnement déjà lourdement marqué par l’emprise des narcotrafiquants. L’assassinat de Brahim Kessaci, le frère aîné de Mehdi, en 2020, victime lui aussi d’un "narchomicide", donne à l’histoire une dimension familiale tragique, mais aussi militante. En 2025, Amine Kessaci a publié un livre dénonçant la situation à Marseille, intitulé Marseille, essuie tes larmes, où il dénonce cette guerre silencieuse mais dévastatrice menée par les narcotrafiquants contre les citoyens et ceux qui osent les défier.


L’assassinat de Mehdi Kessaci s’inscrit dans un contexte de violence systématique. Marseille est devenue un épicentre du narcotrafic, où les violences en lien avec la drogue ont augmenté de manière inquiétante ces dernières années. Des jeunes innocents, comme Socayna et Nessim Ramdane, sont tombés sous les balles, victimes de ce système où la vie humaine semble n'avoir aucune valeur face à la guerre pour le contrôle des territoires.
 

Ce meurtre et cette lutte acharnée contre les narcotrafiquants montrent que l'État de droit, la paix civile et même la démocratie sont désormais dans la ligne de mire de ces organisations criminelles. Amine Kessaci a bien raison de dire qu’une "lutte à mort" est engagée. Il appelle l'État à agir non seulement par la répression, mais aussi à travers une politique publique globale et multifactorielle : une prévention sanitaire, une lutte contre la corruption et une stratégie claire à l’international, notamment avec des pays comme le Maroc et Dubaï, impliqués dans ce trafic mondial de drogue.


Les ministres français, réunis mardi sous l’égide d’Emmanuel Macron, ont annoncé la mise en place de mesures plus sévères contre le narcotrafic, notamment par la création d’un Parquet national anticriminalité organisée. Mais Amine Kessaci et de nombreuses autres voix militantes s’inquiètent déjà de l'efficacité réelle de ces décisions. "Des fleurs ont été déposées sur le lieu où Mehdi a été tué", rapporte un journaliste, mais cela suffit-il pour enrayer un tel phénomène ? Les autorités locales et les citoyens restent partagés entre l’espoir que les politiques annoncées seront appliquées efficacement, et la crainte d’une impunité persistante qui permet aux narcotrafiquants de continuer leur emprise sur les quartiers.


La situation de Marseille est un symbole des défis que doit relever la France face à un narcotrafic de plus en plus violent et impitoyable. Amine Kessaci a bien raison de clamer qu’une mobilisation tous azimuts est nécessaire. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre les narcotrafiquants, mais de protéger les citoyens et de garantir un État de droit qui ne soit pas laissé en basse intensité par un ennemi qui gagne chaque jour du terrain. À suivre de près, car le chemin vers une vraie solution passe par l’action immédiate et visible.





Mamadou Bilaly Coulibaly
Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.... En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 21 Novembre 2025