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La Marche Verte… quand la Nation chanta l’Hymne de l’Éternité


Par Anwar Cherkaoui

Le 6 novembre 1975, le Maroc tout entier marcha au rythme d’un hymne devenu éternel. Dans « La Marche Verte… Quand la Nation chanta l’Hymne de l’Éternité », Anwar Cherkaoui raconte ce moment où le musique et le chant sont devenus impulsion et mémoire.



Le matin du 6 novembre 1975, le Maroc ne marchait pas seulement vers son Sud, il s’élevait tout entier dans une même mélodie, un souffle commun qui unissait les voix et les cœurs.

Ce n’était pas une marche, c’était une symphonie humaine, une immense orchestration où chaque pas, chaque cri, chaque prière vibrait au diapason d’un mot unique : la Patrie.
 

La mélodie née d’une marche historique :
 

Au cœur de cet élan populaire, naquit la chanson « Sawt El Hassan Younadi » : La Voix de Hassan appelle, souffle d’une nation qui trouvait dans la musique le langage de son unité.

Par une nuit d’octobre 1975, le poète Fathallah El Maghari posa sur le papier des mots inspirés par la foi et l’émotion.  À l’aube, le compositeur Abdallah Aissami prit son oud et son plectre tissant un air lumineux comme une prière. En moins de vingt-quatre heures, la chanson était née : pure, ardente, portée par la ferveur d’un peuple.
 

Elle semblait descendre du ciel, toute formée, gorgée de sincérité, de chaleur et de fierté.


Le grand orchestre national : la voix du peuple

Le Grand Orchestre National de la Radiotélévision marocaine jouant en chœur la Marche
Le Grand Orchestre National de la Radiotélévision marocaine jouant en chœur la Marche
Le Grand Orchestre National de la Radiotélévision marocaine, en jouant en choleur cet appel, il fit vibrer tout un peuple.  Les musiciens furent prêts comme des soldats ; les studios s’illuminèrent d’une ardeur inédite.  En une seule nuit, les notes ont été jouées, les voix enregistrées, et le Maroc tout entier semblait chanter derrière le micro. Un moment de fusion absolue : la nation, ses artistes et ses dirigeants ne faisant plus qu’un.
 

L’art cessait d’être ce qu’il est dans la vie de tous les jours pour devenir une arme douce accompagnant la marche pacifique du Royaume vers ses terres du Sud.
 

De ces quelques heures fiévreuses naquit un hymne désormais inscrit dans l’ADN sonore du Maroc, entonné dans les écoles, diffusé à la radio, repris dans chaque foyer où flotte le drapeau rouge frappé de l’étoile verte.


Laâyoune 1975–1976 : la ville qui chanta le Maroc

Au Sud, Laâyoune devint le théâtre d’un élan sans précédent. Les places publiques se transformèrent en scènes à ciel ouvert ; les artistes venus de toutes les régions du pays firent vibrer la ville au rythme des tambours et des chœurs.

Des mélodies comme « El Ayoun Aïniya » ou « Nidaa Es-Sahra » jaillirent des cœurs plus que des instruments : elles ne célébraient pas seulement la joie du retrouvailes, mais proclamaient l’unité du Royaume, de Tanger à Lagouira.

Ces soirées n’étaient pas des spectacles ; c’étaient des prières musicales, un serment de fidélité chanté sous les étoiles du Sahara.


Quand la musique devient mémoire

Ainsi, la Marche Verte ne s’est pas seulement écrite dans les livres d’Histoire ; elle s’est gravée dans les cordes et dans les voix. Elle vit encore dans le frémissement d’un oud nostalgique, dans la plainte tendre d’un qanoun, dans le refrain qu’un enfant répète sans savoir qu’il chante une part de lui-même.
 

C’est un moment rare où le peuple, l’État et l’art s’unissent dans une même partition, dans une même pulsion transmise sur une même fréquence d’une génération à l’autre.
 

La Marche Verte n’est donc pas seulement un événement politique majeur; elle est une symphonie nationale, composée par l’Histoire, orchestrée par la Foi, et chantée à jamais par l’Amour d’un peuple pour sa Patrie et son Roi.

PAR ANWAR CHERKAOUI/QUID.MA -



Vendredi 7 Novembre 2025