Le monde moderne a décidément le sens du symbole :
Un empire du fast-food, incarnation du consumérisme globalisé, viendrait consacrer la paix entre deux peuples frères que tout, la langue, la foi, l’histoire, la culture, devrait unir.
Mais derrière cette apparente légèreté, il y a un changement d’époque. Les États-Unis, par la voix de leurs acteurs économiques, envoient un message limpide : la stabilité régionale est désormais une condition préalable à l’investissement. Les guerres idéologiques n’intéressent plus personne ; seules les routes commerciales, les pipelines et les flux touristiques comptent. Washington n’entend plus arbitrer les conflits du passé, il veut sécuriser les marchés de demain.
Pour Alger, le dilemme est moral autant que stratégique. Faut-il persister dans un isolement qui appauvrit, ou saisir la main tendue sous la bannière de la « normalisation économique » ? Pour Rabat, la posture est plus confiante : la reconnaissance progressive de son intégrité territoriale est devenue une réalité géopolitique. L’autonomie du Sahara, soutenue par les grandes puissances, n’est plus une hypothèse, mais une base de discussion.
« La paix contre un Macdo », cela sonne comme une boutade, mais c’est peut-être le résumé cruel de notre époque.
Le soft power économique remplace la diplomatie classique. Ce que les chancelleries ne peuvent imposer par la parole, les multinationales le suggèrent par le contrat. Et dans cette mondialisation décomplexée, un menu américain devient le sésame d’une réconciliation maghrébine.
Pourtant, il serait trop simple de s’en moquer.
Si une chaîne de restauration rapide peut ouvrir la voie à une détente politique, pourquoi pas ? Les peuples, lassés des postures, veulent vivre, travailler, voyager. Une ligne Alger–New York pourrait symboliser non pas la soumission à un modèle, mais l’ouverture vers un monde où l’on cesse enfin de se battre pour des mirages idéologiques.
Si une chaîne de restauration rapide peut ouvrir la voie à une détente politique, pourquoi pas ? Les peuples, lassés des postures, veulent vivre, travailler, voyager. Une ligne Alger–New York pourrait symboliser non pas la soumission à un modèle, mais l’ouverture vers un monde où l’on cesse enfin de se battre pour des mirages idéologiques.
Ce qui compte, au fond, ce n’est pas le Macdo, mais ce qu’il révèle : la fin du nif géopolitique, cette fierté mal placée qui coûte des générations de développement. Si la paix venait à se signer, même sur un plateau en carton, elle serait toujours préférable à la rancune servie froide depuis cinquante ans.
Le jour où un avion décollera d’Alger vers New York, pendant qu’un autre traversera le ciel de Casablanca vers Los Angeles, on saura que la région a enfin compris que la modernité n’est pas dans les slogans, mais dans la paix.
Et si, au détour d’une avenue d’Alger, un jeune homme croque dans un hamburger en rêvant de voyages et d’avenir, il faudra bien admettre que parfois, l’histoire avance par les chemins les plus inattendus.
Et si, au détour d’une avenue d’Alger, un jeune homme croque dans un hamburger en rêvant de voyages et d’avenir, il faudra bien admettre que parfois, l’histoire avance par les chemins les plus inattendus.
Hier soir, le retour de l’eau courante, absente depuis plusieurs jours dans les robinets d’Alger, a été salué par un concours de Klaxons dans les rues de la capitale algérienne… Parce qu’au bout du compte, il vaut mieux un Macdo pour la paix qu’un désert pour la guerre.
