Dans le monde du travail, la grossophobie désigne l’ensemble des attitudes, comportements et décisions discriminatoires envers les personnes perçues comme en surpoids ou obèses. Cette forme de discrimination se manifeste dès l’embauche, mais aussi dans l’évolution de carrière et les relations entre collègues.
Les recherches menées à l’échelle internationale révèlent que les personnes en surpoids ont moins de chances d’être recrutées, d’obtenir des promotions ou d’accéder à des postes à responsabilité. Elles sont également plus exposées aux remarques déplacées, à l’isolement ou à des mises à l’écart injustifiées.
Au-delà des simples préjugés, ces comportements ont des conséquences réelles sur la santé mentale et l’épanouissement professionnel des individus concernés. Baisse de confiance en soi, stress chronique, troubles psychologiques : autant d’impacts trop souvent passés sous silence.
Sur le plan juridique, la question reste floue dans plusieurs pays, dont le Maroc. Si certaines lois protègent contre la discrimination fondée sur l’apparence physique, la grossophobie au travail est rarement explicitement mentionnée ou sanctionnée. De nombreuses victimes hésitent d’ailleurs à signaler ces situations, faute de cadre clair ou par peur de représailles.
Pour lutter contre ce phénomène, les spécialistes appellent à une prise de conscience collective. Sensibilisation des employeurs, inclusion de la question du poids dans les politiques de diversité et mise en place de formations spécifiques sont autant de pistes à explorer pour garantir un cadre de travail plus respectueux et réellement inclusif.
La grossophobie au travail ne doit plus rester un angle mort du débat sur l’égalité professionnelle. Il s’agit d’un enjeu de justice sociale autant que de respect des droits fondamentaux.