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La nouvelle ère post-covid


Rédigé par le Mercredi 8 Septembre 2021

Dans quels contextes local et international le futur gouvernement va-t-il prendre ses fonctions ? Les attentes, en interne, sont énormes, les pressions du voisinage sont pénibles. Pendant que le train de l’ère post-covid avance.



La nouvelle ère post-covid
Le Maroc qui s’apprête à se doter d’un nouveau pouvoir exécutif n’a plus rien à voir avec celui de 2016, ni même de 2019.

Ses performances économiques, sa situation financière et ses indicateurs sociaux ont été ternis par la crise sanitaire.

Le nouveau gouvernement aura, à la fois, la charge de lancer le nouveau plan de développement et relancer les activités fortement touchées par les conséquences de la crise sanitaire.

Mais avec quel argent et avec ou sans passe sanitaire ?

Le taux d’endettement du Maroc par rapport au Pib a dépassé les 92%. Même s’il n’est pas le seul pays au monde à se trouver actuellement dans cette situation, ce n’est pas rassurant pour autant.

Le taux de chômage a atteint, pour sa part, presque les 13%. Ce sont les travailleurs indépendants et les petits opérateurs qui ont eu à souffrir le plus des mesures sanitaires restrictives.

Surmonter les obstacles

Qu’adviendra-t-il si le passe sanitaire devait être imposé à tous les travailleurs pour pouvoir exercer leurs activités ?

Le débat sur sa conformité juridique est ouvert, nécessitant sûrement la promulgation d’un texte de loi.

Mais c’est au niveau de l’impact d’une telle décision sur le droit d’un individu à travailler et à disposer de son corps, sans contraintes, que le problème ne va pas manquer de se poser.

Déjà, le fait d’avoir à vacciner des enfants fait sourciller pas mal de gens.

Légiférer à propos du passe sanitaire, au nom de la santé publique, est une chose, convaincre les récalcitrants à s’y plier en est une autre. Tout ceci alors que l’urgence est à la reprise des activités.

Se mettre au diapason

D’une manière ou d’une autre, les Marocains finiront par se rendre à l’évidence.

Dans un monde ou le passe sanitaire s’impose un peu partout à travers la planète, ce sera dorénavant le vaccin ou l’exclusion.

Ce n’est surtout pas ce dont a besoin le pays pour continuer à attirer les investisseurs étrangers et autres fameuses relocalisations de proximité.

Même si celles-ci ne se produisent pas à l’échelle prédite au tout début de la pandémie, elles sont quand même effectives.

Le fait que ces relocalisations sont peu nombreuses signifie que la compétition entre les pays candidats n’en sera qu’exacerbée.

L’un des arguments ne manquera pas d’être celui d’une population assez largement vaccinée pour atteindre l’immunité collective.


Gérer le voisinage

Le contexte régional dans lequel va se mouvoir le futur gouvernement est également instable. L’apaisement des relations avec le voisin du nord était prévisible, les Espagnols étant pragmatiques.

La crise d’hystérie du voisin de l’Est est autrement plus problématique.

Les caporaux d’Alger sont manipulés par des intérêts étrangers qui ne leur permettraient jamais de commettre la folie d’un affrontement direct avec le Maroc, même si ce n’est pas l’envie qui leur manque.

Mais tant qu’ils continuent de diriger le pays voisin, à l’Est, il n’y a rien à espérer.

C’est le pari marocain sur le renforcement des relations avec les pays d’Afrique subsaharienne qui s’est révélé être un véritable succès à la fois diplomatique et économique.

Au point que même certains pays de la vielle Europe commencent à le jalouser à ce sujet.

Elargir les horizons

C’est dans le but de contourner cette hostilité diffuse, mais de plus en plus patente, que le Maroc a mis le cap sur les pays anglo-saxons et Israël, leur allié naturel, se donnant ainsi une autre marge de manœuvre que celle qui se rétrécit sur le vieux continent.

Mais là encore, le prochain gouvernement aura la lourde charge d’initier une véritable révolution culturelle allant dans le sens d’une généralisation de l’enseignement de la langue anglaise et du démantèlement des blocages psychologiques concernant les relations avec Israël.

Le Maroc a besoin d’un futur gouvernement fort et regorgeant de compétences afin de déployer les voiles et voguer vers la nouvelle ère post-covid. Les Marocains ne vont pas tarder à être fixés à ce sujet.




Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 8 Septembre 2021