Cisjordanie : la police israélienne complice des crimes des colons
En Cisjordanie occupée, la violence des colons israéliens contre les Palestiniens ne cesse de croître, alimentant un climat de peur et de tension extrême. Selon des informations révélées par le quotidien israélien Haaretz, la police israélienne fait preuve de laxisme dans l’application de la loi contre les colons impliqués dans des crimes et des actes de violence. Cette attitude soulève des interrogations sur la complicité implicite des autorités israéliennes dans le maintien d’un système d’oppression systématique contre les Palestiniens.
Les tensions en Cisjordanie se sont intensifiées ces dernières années, notamment en raison des attaques répétées des colons israéliens contre les villages palestiniens. Ces agressions prennent diverses formes : incendies de maisons, destruction de récoltes, attaques physiques contre des civils, et même des meurtres. Ces violences, souvent qualifiées de "terrorisme des colons", sont rarement sanctionnées par les autorités israéliennes. Au contraire, selon des sources sécuritaires citées par Haaretz, la police israélienne adopte une attitude permissive, voire complice, face à ces crimes.
Le Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien, a également tiré la sonnette d’alarme, signalant une augmentation significative des actes de représailles menés par les colons après des opérations militaires israéliennes. Par exemple, après l’opération dans la ville de Fandak, des colons ont mené des attaques violentes contre des Palestiniens, sans que la police n’intervienne pour les arrêter.
L’attitude de la police israélienne ne se limite pas à une simple passivité. Selon des experts et des militants des droits de l’homme, elle reflète une politique institutionnalisée visant à protéger les colons au détriment des Palestiniens. La décision récente du ministre de la Défense, Yisrael Katz, d’annuler les détentions administratives contre certains colons accusés de violence a été perçue comme un feu vert à ces derniers pour continuer leurs exactions en toute impunité.
Cette impunité s’inscrit dans un système plus large de discrimination structurelle. Alors que les Palestiniens sont régulièrement arrêtés, détenus sans procès, et soumis à des violences policières, les colons bénéficient d’un traitement privilégié. Cette dualité dans l’application de la loi renforce l’idée que les autorités israéliennes ne cherchent pas à établir la justice, mais à consolider leur contrôle sur les territoires occupés.
Pour les Palestiniens, cette situation a des conséquences désastreuses. Les attaques des colons ne se limitent pas à des actes isolés ; elles s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à les déposséder de leurs terres et à les forcer à quitter leurs villages. Les agriculteurs palestiniens, par exemple, sont souvent empêchés de cultiver leurs terres en raison des attaques répétées des colons, ce qui met en péril leur subsistance.
De plus, l’absence de protection de la part de la police israélienne pousse les Palestiniens à vivre dans une peur constante. "Nous n’avons nulle part où aller", déclare un habitant du village de Burin, régulièrement ciblé par des colons. "La police ne fait rien pour nous protéger, et les colons savent qu’ils peuvent agir en toute impunité."
Malgré l’ampleur de la violence des colons, la communauté internationale reste largement silencieuse. Les Nations unies et plusieurs ONG ont dénoncé à plusieurs reprises l’impunité dont bénéficient les colons israéliens, mais ces condamnations n’ont pas été suivies d’actions concrètes.
Le silence des grandes puissances, notamment des États-Unis et de l’Union européenne, renforce la perception que la communauté internationale ferme les yeux sur les violations des droits des Palestiniens. "Il est inacceptable que des crimes aussi flagrants soient tolérés", a déclaré un porte-parole de l’ONG B’Tselem. "La communauté internationale doit cesser de se contenter de déclarations et agir pour mettre fin à cette situation."
La situation en Cisjordanie rappelle d’autres contextes où des régimes oppressifs ont utilisé la violence et l’impunité pour maintenir leur domination. À titre d’exemple, le régime d’apartheid en Afrique du Sud s’appuyait également sur des milices et des forces de sécurité pour réprimer la population noire tout en protégeant les intérêts des colons blancs. De même, en Cisjordanie, les colons israéliens jouent un rôle similaire en étant des acteurs clés du projet colonial israélien.
Face à cette situation, il est essentiel de rappeler que la violence des colons et l’impunité dont ils bénéficient ne sont pas des phénomènes isolés, mais les symptômes d’un système colonial profondément enraciné. Tant que la communauté internationale ne prendra pas de mesures concrètes pour mettre fin à cette impunité, les violences continueront, alimentant un cycle de souffrance et de désespoir pour les Palestiniens.
Cependant, l’histoire montre que les régimes oppressifs ne peuvent pas perdurer indéfiniment. La résistance palestinienne, soutenue par les voix de solidarité à travers le monde, reste un symbole d’espoir pour un avenir où la justice et l’égalité prévaudront.



