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La touche du chef Akhannouch




Par Aziz Boucetta

La touche du chef Akhannouch

Les élections, c’est fini, la campagne aussi, et il est désormais temps de s’atteler au travail et de donner vie aux promesses pour donner suite aux immenses attentes des Marocains. Ces derniers ont voté, répondant à l’appel des politiques. Il appartient désormais à ceux-ci de se montrer à la hauteur de la confiance placée en eux.
 

C’est Aziz Akhannouch et son parti qui sont sortis vainqueurs et c’est à eux de lancer la maison Maroc vers ce que tout le monde attend. Le royaume s’est fait remarquer durant ces deux dernières années, par sa présence et sa constance, par ses prises de risque et ses succès. Il a des atouts et on l’attend.
 

Hier lundi, fidèle à son habitude, Aziz Akhannouch est allé vite. Il a promis monts et merveilles et c’est ce qu’il fait depuis 14 ans. Or, depuis 14 ans qu’il est ministre de l’Agriculture, l’agriculture a changé de visage, et depuis 4 ans qu’il est chef du RNI, il l’a transformé d’un parti d’appoint à un parti qui a marqué des points et qui a su montrer qu’il a aussi de la poigne.
 

Aziz Akhannouch a jusque-là délivré ce qu’il avait promis, malgré les attaques, les incertitudes et aussi les vicissitudes dont il a finalement pris l’habitude. Pourquoi ne pas le croire aujourd’hui ? De toutes les façons, en politique, le temps joue toujours en faveur de celui qui attend et tout bonimenteur ne saurait vivre indéfiniment aux dépens de celles et ceux qui l’écoutent.
 

Fidèle à son habitude, le nouveau chef du gouvernement, qui n’aura aucune difficulté à obtenir l’investiture des élus de la nation, s’est réclamé du chef de l’Etat, exaltant la confiance placée en son équipe par le roi Mohammed VI. Ce faisant, il inscrit son action dans la droite ligne de la volonté royale, ambitieuse et projetée dans le temps. Il a dit et redit,
 

En se posant ainsi, il n’aura tout simplement pas le droit d’échouer, car il engagera avec lui le chef de l’Etat qui lui a accordé sa confiance.
 

 

Mais le chef du gouvernement a également évoqué l’Etat de droit et le respect de ses institutions, toutes ses institutions (Conseils constitutionnels, Cour des comptes, justice,…), la démocratie, la dignité des citoyens, l’équité sociale... Et aussi paradoxal que cela paraisse, ce sont ces domaines qui lui permettront de gagner la confiance de l’opinion publique laquelle, ce faisant, lui accordera le temps nécessaire pour mettre en place ses aussi nombreuses qu’ambitieuses promesses de restructuration en profondeur de l’économie nationale.
 

Aziz Akhannouch agit en capitaine d’industrie, habitué à commander à surtout à être obéi. Le Maroc, roi et peuple, ont choisi de confier les rênes de l’économie et de la politique à ce profil, lassés et agacés par les joutes politiques aussi inutiles que futiles. Et puisque nous en sommes à l’ « innovation » en politique, il serait très intéressant et plus que souhaitable d’entamer ce mandat par des cadeaux, des faveurs, des choses qui contentent la population, instillent l’optimisme : et pour cela, des amnisties fiscales et pénales devraient allonger cet état de grâce et prolonger les 100 jours au-delà desquels les périls réapparaîtront.
 

Avant le fond, la forme est donc primordiale, cruciale, vitale, pour rompre avec le sentiment d’entre-soi que donne aujourd’hui cette majorité sans véritable opposition autre que celle de la rue, étant entendu qu’avec le RNI au pouvoir, les corps intermédiaires seront encore plus affaiblis, voire inexistants.
 

Rédigé par Aziz Boucetta sur https://panorapost.com



Mardi 12 Octobre 2021