Le clou du spectacle fut naturellement l’intervention du ministre de l’Intérieur, venu récupérer son collègue comme on extrait un cousin trop nerveux d’une fête de mariage.
À cet instant précis, le Parlement n’était plus un Parlement : c’était une salle des fêtes où la soirée dégénère, où tout le monde parle trop fort, où plus personne ne sait vraiment pourquoi il est là, et où la dignité a quitté les lieux depuis longtemps, probablement en claquant la porte.
Le plus triste, c’est que tout cela n’a même plus la saveur du scandale. C’est devenu banal. Prévisible. Presque routinier.
Les élus ne débattent plus : ils performent. Ils ne représentent plus : ils simulent. Ils ne pensent plus : ils s’échauffent.
Et le pays, pendant ce temps, regarde ces adultes surexcités se comporter comme des gamins nerveux, et comprend enfin pourquoi tant de jeunes et de moins jeunes, ne croient plus en rien : difficile d’avoir foi en une institution qui ressemble davantage à un sketch qu’à un pouvoir législatif.
Le Parlement n’est plus le lieu où l’on parle pour le pays.
C’est devenu le lieu où l’on se défoule pour soi-même.
Et tant qu’il restera peuplé de figures convaincues que hausser la voix et les bras, équivaut à hausser le niveau, l’hémicycle ne sera qu’un chapiteau mal entretenu où les clowns n’amusent plus et où les spectateurs, fatigués, commencent à se demander s’ils ne feraient pas mieux de ne plus s’intéresser à la politique locale, face à ce cirque parlementaire…
PAR RACHID BOUFOUS/FACEBOOK.COM
PAR RACHID BOUFOUS/FACEBOOK.COM
