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Le Maroc face à sa dépendance céréalière : une équation qui s’impose malgré les pluies


Rédigé par Lycha Jaimssy MBELE le Vendredi 5 Décembre 2025

Les pluies tombées ces dernières semaines ont ravivé un mince espoir dans les campagnes marocaines. Pourtant, les chiffres sont implacables : entre janvier et fin novembre 2025, près de 12 millions de tonnes de céréales et produits dérivés ont transité par les ports du Royaume. Une réalité qui confirme que la sécurité alimentaire nationale repose encore largement sur les importations, faute d’une production locale capable d’absorber la demande.



Un appareil d’approvisionnement toujours dominé par les importations

Le Maroc face à sa dépendance céréalière : une équation qui s’impose malgré les pluies

Entre janvier et fin novembre 2025, le Maroc a réceptionné près de 12 millions de tonnes de céréales et produits dérivés dans ses ports. Les importations de céréales ont atteint environ 9,7 millions de tonnes, tandis que les produits dérivés représentent près de 2,3 millions de tonnes, soit une hausse globale d’environ 4% par rapport à la même période en 2024.
 

Cette tendance confirme que la production nationale reste insuffisante pour couvrir la demande intérieure, particulièrement pour le blé tendre, le maïs et les produits destinés aux filières animales. Les volumes importés ne traduisent pas une simple augmentation ponctuelle, mais illustrent la dépendance structurelle du pays aux approvisionnements internationaux pour stabiliser le marché céréalier.
 

Le blé tendre demeure la principale céréale importée, avec environ 2,4 millions de tonnes sur les onze premiers mois de l'année. Le blé dur progresse et dépasse les 570 000 tonnes, tandis que le maïs atteint près de 1,7 million de tonnes, reflétant les besoins croissants des filières d’élevage et de transformation industrielle. À l’inverse, l’orge recule à 220 000 tonnes, signe d’un recentrage des importations sur des céréales à plus forte valeur d’usage.
 

La logistique portuaire joue un rôle clé : Casablanca concentre près des deux tiers des arrivages, suivi par Jorf Lasfar avec environ 20%, tandis qu’Agadir, Safi et Nador complètent les flux selon les besoins régionaux. Cette organisation garantit la distribution vers les industries et les bassins de consommation, mais souligne également la dépendance du pays à la fluidité des transports maritimes pour assurer la sécurité alimentaire.


Un appareil d’approvisionnement toujours dominé par les importations

Entre janvier et fin novembre 2025, le Maroc a réceptionné près de 12 millions de tonnes de céréales et produits dérivés dans ses ports. Les importations de céréales ont atteint environ 9,7 millions de tonnes, tandis que les produits dérivés représentent près de 2,3 millions de tonnes, soit une hausse globale d’environ 4% par rapport à la même période en 2024.
 

Cette tendance confirme que la production nationale reste insuffisante pour couvrir la demande intérieure, particulièrement pour le blé tendre, le maïs et les produits destinés aux filières animales. Les volumes importés ne traduisent pas une simple augmentation ponctuelle, mais illustrent la dépendance structurelle du pays aux approvisionnements internationaux pour stabiliser le marché céréalier.
 

Le blé tendre demeure la principale céréale importée, avec environ 2,4 millions de tonnes sur les onze premiers mois de l'année. Le blé dur progresse et dépasse les 570 000 tonnes, tandis que le maïs atteint près de 1,7 million de tonnes, reflétant les besoins croissants des filières d’élevage et de transformation industrielle. À l’inverse, l’orge recule à 220 000 tonnes, signe d’un recentrage des importations sur des céréales à plus forte valeur d’usage.
 

La logistique portuaire joue un rôle clé : Casablanca concentre près des deux tiers des arrivages, suivi par Jorf Lasfar avec environ 20%, tandis qu’Agadir, Safi et Nador complètent les flux selon les besoins régionaux. Cette organisation garantit la distribution vers les industries et les bassins de consommation, mais souligne également la dépendance du pays à la fluidité des transports maritimes pour assurer la sécurité alimentaire.


Une dépendance assumée mais risquée dans un contexte mondial incertain

Les origines des cargaisons évoluent au gré des prix et des standards de qualité. La France demeure un fournisseur majeur de blé tendre, tandis que l’Amérique du Sud — notamment le Brésil et l’Argentine — s’impose pour le maïs. Cette diversification géographique vise à limiter les risques liés aux tensions climatiques ou géopolitiques.
 

Du côté des produits dérivés, la tendance est plus contrastée :
 

  • les tourteaux de soja progressent légèrement,

  • les tourteaux de colza affichent une hausse marquée,

  • la pulpe de betterave retrouve une dynamique positive.
     

Ces évolutions traduisent l’ajustement constant des filières industrielles et animales, contraintes de composer avec la volatilité des prix internationaux.

En définitive, la dépendance du Maroc aux importations céréalières n’est pas un accident conjoncturel, mais le reflet d’un modèle construit sur plusieurs décennies. Tant que les rendements agricoles resteront vulnérables et que la demande interne poursuivra sa hausse, les ports du Royaume continueront d’accueillir des volumes massifs. Le défi n’est pas seulement agricole : il est logistique, économique et stratégique, au cœur des débats sur la souveraineté alimentaire du pays.





Vendredi 5 Décembre 2025