Par Said Temsamani
Dans un monde où l’innovation décide de la puissance, et où la technologie dicte les hiérarchies internationales, le Maroc ne veut plus se contenter du rôle d’observateur. Il entend désormais jouer dans la cour des nations qui produisent, maîtrisent et exportent le savoir. C’est dans cet esprit que s’inscrit l’annonce, à Casablanca, du Pôle Technologique par le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka. Une initiative qui dépasse de loin la simple réforme institutionnelle : elle marque un tournant stratégique dans la manière dont le Royaume envisage son avenir industriel, scientifique et infrastructurel.
Plus qu’un projet : une réponse nationale aux vulnérabilités mondiales
L’époque actuelle est celle des vulnérabilités croisées. Crise climatique, pénurie d’eau, dépendance énergétique, fragilité des chaînes logistiques : tous les pays, même les plus développés, revoient leurs certitudes. Pour le Maroc, la leçon est claire : la dépendance technologique n’est plus une option.
C’est dans cette prise de conscience qu’émerge ce pôle technologique, pensé non comme une infrastructure classique, mais comme un levier de souveraineté nationale. À l’intersection de l’ingénierie, de la recherche et de l’innovation, il doit permettre au pays de réduire ses vulnérabilités, d’ancrer localement les savoir-faire stratégiques et d’accompagner ses ambitions régionales et continentales.
C’est dans cette prise de conscience qu’émerge ce pôle technologique, pensé non comme une infrastructure classique, mais comme un levier de souveraineté nationale. À l’intersection de l’ingénierie, de la recherche et de l’innovation, il doit permettre au pays de réduire ses vulnérabilités, d’ancrer localement les savoir-faire stratégiques et d’accompagner ses ambitions régionales et continentales.
Une vision triptyque : formation, expertise, recherche
Ce pôle est construit sur une alliance inédite entre trois institutions-clés : l’École Hassania des Travaux Publics (EHTP), le Centre d’Études Techniques (CID) et le Laboratoire Public d’Essais et d’Études (LPEE). À elles seules, ces structures incarnent la mémoire technique du Maroc. Ensemble, elles forment désormais une architecture cognitive, capable de générer une valeur ajoutée technologique, au service des priorités nationales : gestion de l’eau, infrastructures résilientes, matériaux de demain, transition énergétique.
L’objectif affiché est de mettre fin à la segmentation traditionnelle entre formation académique, recherche scientifique et pratique technique. Le pôle entend bâtir une chaîne de compétences fluide, ancrée dans le réel, tournée vers les besoins du pays, mais connectée aux standards internationaux.
L’objectif affiché est de mettre fin à la segmentation traditionnelle entre formation académique, recherche scientifique et pratique technique. Le pôle entend bâtir une chaîne de compétences fluide, ancrée dans le réel, tournée vers les besoins du pays, mais connectée aux standards internationaux.
Une ambition à l’échelle de la Vision 2040
Dans ce projet, ce n’est pas seulement la technologie qui est en jeu. C’est la place du Maroc dans le XXIe siècle. C’est sa capacité à anticiper les grandes ruptures, à produire ses propres solutions, et à devenir un hub régional de savoirs.
Pour cela, une révolution silencieuse mais déterminante est en cours : la transformation de l’EHTP en une grande école d’ingénierie de stature internationale. Plus qu’une réforme académique, il s’agit de réinventer le modèle de formation marocain, en l’ouvrant aux partenariats internationaux les plus exigeants, et en le connectant directement aux défis concrets du terrain.
Cette refonte du capital humain se veut résolument sélective, exigeante et proactive. Recruter les meilleurs, les encadrer avec rigueur, leur offrir une formation continue à la hauteur des enjeux mondiaux : c’est là le pari du ministère.
Pour cela, une révolution silencieuse mais déterminante est en cours : la transformation de l’EHTP en une grande école d’ingénierie de stature internationale. Plus qu’une réforme académique, il s’agit de réinventer le modèle de formation marocain, en l’ouvrant aux partenariats internationaux les plus exigeants, et en le connectant directement aux défis concrets du terrain.
Cette refonte du capital humain se veut résolument sélective, exigeante et proactive. Recruter les meilleurs, les encadrer avec rigueur, leur offrir une formation continue à la hauteur des enjeux mondiaux : c’est là le pari du ministère.
Un pari d’excellence pour une nation ambitieuse
Le lancement du Pôle Technologique à Casablanca ne doit pas être lu comme une opération de communication ou une réforme administrative. C’est un signal fort, une déclaration d’intention nationale. À travers lui, le Maroc affirme sa volonté d’assumer pleinement sa souveraineté intellectuelle, de valoriser son capital humain et d’entrer, sans complexe, dans l’économie de la connaissance.
C’est un pari exigeant, certes. Mais c’est aussi le seul chemin possible pour une nation qui veut maîtriser son destin, influencer son environnement, et préparer sérieusement l’avenir de ses enfants.
Et peut-être, dans quelques années, parlerons-nous du Pôle Technologique de Casablanca comme du lieu où le Maroc du savoir a commencé à prendre forme.
C’est un pari exigeant, certes. Mais c’est aussi le seul chemin possible pour une nation qui veut maîtriser son destin, influencer son environnement, et préparer sérieusement l’avenir de ses enfants.
Et peut-être, dans quelques années, parlerons-nous du Pôle Technologique de Casablanca comme du lieu où le Maroc du savoir a commencé à prendre forme.