Le Maroc s’est discrètement imposé comme l’un des épicentres mondiaux de la chasse aux météorites, croisant science, aventure humaine et enjeux économiques.
Depuis plus de vingt ans, ses déserts dépouillés — du Drâa-Tafilalet à Midelt — abritent un trésor venu du cosmos, attirant chercheurs, passionnés, touristes curieux et chasseurs aguerris. Un écosystème unique, à la fois prometteur et fragile.
Dans ces étendues minérales où chaque pierre raconte une histoire, le Royaume enregistre un nombre record de météorites retrouvées, surpassant tous les autres pays sur la même période. Ce succès tient autant à la géographie qu’au climat : les sols clairs et secs permettent d’identifier facilement et de conserver des fragments vieux de millions d’années.
La spécialiste Hasnaa Chennaoui Aoudjehane rappelle qu’à elle seule, la contribution marocaine irrigue près de la moitié des recherches scientifiques publiées dans le domaine. L’affaire Tissint, célèbre météorite martienne tombée en 2011, a d’ailleurs donné un coup d’accélérateur spectaculaire. Ce qui n’était qu’une quête hasardeuse est devenu une véritable filière, à mi-chemin entre exploitation scientifique et ressource économique.
Là où les pays voisins ont opté pour la restriction, le Maroc a choisi la régulation. Depuis 2020, une loi encadre la collecte et la vente : les chasseurs, munis d’une licence, peuvent céder jusqu’à 90 % de leurs trouvailles, à condition de déclarer les pièces et d’en laisser une portion aux archives nationales. Une approche pragmatique qui a ouvert la voie à des circuits touristiques spécialisés, mêlant découverte scientifique et aventure désertique.
Mais ce modèle reste imparfait. Une part importante du commerce échappe encore aux radars officiels, alimentant un marché parallèle peu contrôlé et parfois opaque. Car derrière l’excitation des découvertes, la réalité économique reste contrastée. Si certains fragments martiens se négocient à plus de 1 000 dollars le gramme, les fortunes annoncées sont souvent plus mythiques que réelles. Mohamed Benitjit, chasseur de longue date, confie que sa meilleure vente n’a jamais dépassé 1 500 dirhams.
Dans ces régions où les revenus sont rares, la météorite est une chance qui tombe du ciel — littéralement. « À part les pommes et les météorites, il n’y a pas grand-chose », résume un habitant de Midelt, entre humour et lucidité.
La chute spectaculaire d’une boule de feu en septembre a ravivé la fièvre cosmique, relançant les expéditions improvisées dans les étendues désertiques. Entre engouement populaire, appétit international et risque de dérive commerciale, le Maroc avance sur une ligne de crête : protéger le patrimoine scientifique tout en permettant à ses habitants d’en vivre dignement.
Aujourd’hui, le Royaume n’est plus seulement un terrain de chasse : il devient un carrefour mondial pour comprendre l’origine du système solaire, un lieu où se rencontrent la recherche, l’économie et même le tourisme scientifique. Un territoire où le ciel continue de tomber, parfois avec valeur, toujours avec mystère.
Dans ces étendues minérales où chaque pierre raconte une histoire, le Royaume enregistre un nombre record de météorites retrouvées, surpassant tous les autres pays sur la même période. Ce succès tient autant à la géographie qu’au climat : les sols clairs et secs permettent d’identifier facilement et de conserver des fragments vieux de millions d’années.
La spécialiste Hasnaa Chennaoui Aoudjehane rappelle qu’à elle seule, la contribution marocaine irrigue près de la moitié des recherches scientifiques publiées dans le domaine. L’affaire Tissint, célèbre météorite martienne tombée en 2011, a d’ailleurs donné un coup d’accélérateur spectaculaire. Ce qui n’était qu’une quête hasardeuse est devenu une véritable filière, à mi-chemin entre exploitation scientifique et ressource économique.
Là où les pays voisins ont opté pour la restriction, le Maroc a choisi la régulation. Depuis 2020, une loi encadre la collecte et la vente : les chasseurs, munis d’une licence, peuvent céder jusqu’à 90 % de leurs trouvailles, à condition de déclarer les pièces et d’en laisser une portion aux archives nationales. Une approche pragmatique qui a ouvert la voie à des circuits touristiques spécialisés, mêlant découverte scientifique et aventure désertique.
Mais ce modèle reste imparfait. Une part importante du commerce échappe encore aux radars officiels, alimentant un marché parallèle peu contrôlé et parfois opaque. Car derrière l’excitation des découvertes, la réalité économique reste contrastée. Si certains fragments martiens se négocient à plus de 1 000 dollars le gramme, les fortunes annoncées sont souvent plus mythiques que réelles. Mohamed Benitjit, chasseur de longue date, confie que sa meilleure vente n’a jamais dépassé 1 500 dirhams.
Dans ces régions où les revenus sont rares, la météorite est une chance qui tombe du ciel — littéralement. « À part les pommes et les météorites, il n’y a pas grand-chose », résume un habitant de Midelt, entre humour et lucidité.
La chute spectaculaire d’une boule de feu en septembre a ravivé la fièvre cosmique, relançant les expéditions improvisées dans les étendues désertiques. Entre engouement populaire, appétit international et risque de dérive commerciale, le Maroc avance sur une ligne de crête : protéger le patrimoine scientifique tout en permettant à ses habitants d’en vivre dignement.
Aujourd’hui, le Royaume n’est plus seulement un terrain de chasse : il devient un carrefour mondial pour comprendre l’origine du système solaire, un lieu où se rencontrent la recherche, l’économie et même le tourisme scientifique. Un territoire où le ciel continue de tomber, parfois avec valeur, toujours avec mystère.