Un rapport inquiétant sur la vulnérabilité électorale du Maroc
La Fondation Kofi Annan, en collaboration avec l’institut V-Dem, a récemment publié son rapport sur l’Indice de vulnérabilité électorale (EVI). Le Maroc s’y classe avec un score de 0,473, soit 47,3 sur 100, le plaçant dans la catégorie des pays à "risque élevé". La probabilité d'incidents violents autour des élections est estimée à 89,8 %.
Bien que le pays bénéficie d’une stabilité institutionnelle relative, les données mettent en lumière des tensions latentes. Le risque de violence élevée, incluant manifestations et affrontements, est évalué à 85 %, tandis que le risque de violence grave reste à 4,8 %. Ce dernier chiffre, bien qu'apparemment faible, souligne des failles dans les mécanismes de gestion des conflits.
Pourquoi cette situation est-elle préoccupante ? Le Maroc partage ce niveau de vulnérabilité avec d'autres pays africains, comme l’Algérie, qui présente un indice légèrement supérieur de 0,501. Ces chiffres révèlent une tendance régionale inquiétante : des institutions souvent perçues comme non inclusives ou opaques par une partie de la population.
L’EVI repose sur une méthodologie rigoureuse, prenant en compte des variables structurelles et conjoncturelles. Le Maroc est à un carrefour, où la stabilité politique est confrontée à des attentes démocratiques croissantes. À l’approche des élections de 2026, ces données doivent être considérées comme un signal d’alerte.
Alors que le Maroc se prépare à entrer dans un nouveau cycle électoral, ce rapport est une invitation à une réflexion sérieuse sur notre avenir démocratique. Le risque est bien présent, mais il est évitable. Les prochaines semaines seront cruciales pour observer comment les autorités réagiront et quelles mesures seront mises en place pour garantir des élections pacifiques et transparentes. La mobilisation des acteurs civils et médiatiques sera également déterminante pour créer un climat de confiance.