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Le PAM contre-attaque !




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Le PAM contre-attaque !

C’est devenu une marque de fabrique de ce parti… Une campagne électorale, c’est la foire d’empoigne. On agresse, on attaque, on en oublie les principes généraux de la politique et de l’éthique. En quelques jours, deux sorties ont agité notre très sage microcosme politique, celle du secrétaire général Abdellatif Ouahbi et celle du député Hicham Mjahri.
 

Des déclarations de l’un et de l’autre, on comprend que le PAM s’est fixé comme ennemi le RNI. C’est son droit. Mais au lieu de s’attaquer à ce parti et à ces idées, si tant qu’il y en ait et si tant est que le PAM ait des idées plus fortes, il s’en prend à ses dirigeants, en l’occurrence Aziz Akhannouch et Moulay Hafid Elalamy.
 

Le premier « ne doit pas être exempté pour ses 17 milliards » (référence au scandale des hydrocarbures, « enquêté » par le parlement et encore et toujours examiné par le Conseil de la concurrence). Pour le second, plus connu sous le sigle MHE, le chef du PAM s’interroge s’il faut « l’innocenter pour 452 millions de $ » ? (en réalité, ce sont des dirhams, mais pour le Che du PAM, c’est semble-t-il pareil). Or, on innocente un coupable… MHE est-il coupable de quelque chose ?
 

Voilà exactement la démarche à suivre pour continuer de discréditer les partis politiques au Maroc, alors même que M. Ouahbi est le premier à chanter les mérites du multipartisme. L’homme est avocat et chef de parti ; s’il voit malice dans ces comportements, pourquoi n’este-t-il pas en justice ? Il est certes plus facile et politiquement plus rentable de surfer sur la vague du chiffre magique de 17 milliards de DH, objet d’un scandale attribué à Aziz Akhannouch, chef du RNI, et de la grosse vente de Saham Assurances, dont le héros est M. Elalamy, ministre tout-puissant devant l’Eternel.
 

Puis il dit quelques vérités, comme quand il revient sur le vote du quotient électoral où le PJD avait été mis en minorité… pire, avait été isolé, poussé dans les cordes, par sa propre majorité. M. Ouahbi fait référence au vote de confiance qui aurait dû, oui, se tenir suite à cette débâcle de la majorité et des équilibres politiques. Mais tel vote est le fait et l’initiative, généralement, des partis de l’opposition, où le PAM se vautre à son corps défendant. Pourquoi le juriste qu’est Abdellatif Ouahbi n’a-t-il pas enclenché la procédure ? Entre le feu vert et le feu rouge, on se range…
 

Et puis, comme pour lui apporter la réplique, voilà le député Hicham Mjahri, PAMiste de choc s’il en est et habitué des sorties tonitruantes. Lui, la doctrine, l’idéologie, la compétition politique qui respecte les règles de l’éthique et de la bienséance, il ne connaît pas, ou feint d’ignorer. Alors il monte à la tribune de la Chambre des représentants et distribue de grandes baffes à tout le monde : les ministres qui tiendraient leurs agapes de ramadan en collectivité, malgré le couvre-feu, les directeurs aussi… Il cite ces gens, les décideurs, qui résideraient dans les quartiers huppés de Casablanca et de Rabat… Il accuse la police de ne pas installer de barrages dans ces quartiers (ce qui est faux)…
 

Du populisme d’entrée de gamme… Y a-t-il un mal à habiter un quartier cossu, si les choses sont faites dans la légalité ? M. Mjahri ne précise pas ce point, pas plus que le quartier où lui-même réside, et ses pairs dirigeants du PAM…
 

On peut continuer ainsi sur des kilomètres de lignes, pour en arriver à une seule conclusion : le PAM est une étoile filante dans le paysage politique marocain, né voici une douzaine d’années sans autre projet que de défaire le PJD. Avec les résultats lamentables qu’on sait… Le PAM et sa demi-douzaine de secrétaires généraux en 12 ans n’est pas à proprement dire la référence inoubliable de la chose politique nationale… à se demander même si les historiens en parleraient un jour prochain.
 

Oui, les affaires Akhannouch et Elalamy ne sont pas claires, elles sont même opaques, mais que M. Ouahbi dise tout, ou qu’ils se taise à jamais. Que M. Mjahri ait le courage et l’élégance de sortir du populisme de bas étage qui est le sien, allant même jusqu’à défendre le secteur informel, où qu’il ne dise rien.
 

Mais le PAM y croit encore…
 

Rédigé par Aziz Boucetta sur https://panorapost.com



Mardi 20 Avril 2021