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Le Royaume ne récupère pas son investment grade chez Fitch Ratings

L'agence de notation confirme la note du Maroc à BB+ avec une perspective "stable" et s’attend à ce que Bank Al-Maghrib continue de resserrer sa politique monétaire


Rédigé par le Dimanche 6 Novembre 2022

Fitch Ratings, agence de notation financière internationale, vient de confirmer la note de défaut émetteur en devises étrangères à long terme du Maroc à BB+ avec une perspective "stable".



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Le Royaume ne récupère pas son investment grade chez Fitch Ratings
A travers une note datée, le 4 novembre 2022, de Londres, Fitch Ratings indique qu’en termes de fondamentaux de crédit, "les notations du Maroc sont soutenues par une part modérée de la dette en devises dans la dette publique, un solide soutien des créanciers officiels et un historique de stabilité macroéconomique, reflété par une inflation relativement faible et une volatilité du PIB avant la pandémie. "

Aussi, précise-t-on, de même source, que ces facteurs sont contrebalancés par "la faiblesse des indicateurs de développement et de gouvernance, une dette publique élevée et des déficits budgétaires et courants plus larges par rapport aux pairs ".

En termes de croissance, cette agence, partant du fait que « le Maroc est confronté à la pire sécheresse depuis des décennies », s'attend à ce que "a croissance économique ralentisse à 1,1 % en 2022 en raison de la forte contraction de la production agricole, de l'inflation affectant la consommation et de l'environnement international défavorable en termes de prix des matières premières et de hausse des taux d'intérêt ". Et ce, au moment où " le tourisme se redresse fortement et les secteurs manufacturiers continuent d'afficher de solides performances ".

Pour 2023, Fitch estime que "les perspectives de croissance resteront difficiles pour le Maroc en raison de notre anticipation d'une récession dans la zone euro (-0,1 %), affaiblissant les perspectives d'exportations ".

"Nous prévoyons une croissance de 2,8 % en 2023 avec la reprise de l'agriculture, avant de passer à 3,2 % en 2024, reflétant la détente des prix de l'alimentation et de l'énergie et le rebond des secteurs industriels et du tourisme. "

Pour cette agence, "les perspectives de croissance dépendent de la normalisation de l'agriculture et du niveau des précipitations, et les risques à la baisse découlent d'une guerre prolongée en Ukraine, du maintien des prix élevés de l'énergie et des perturbations de l'approvisionnement, de l'érosion du pouvoir d'achat des ménages et d'un ralentissement économique prolongé chez les partenaires commerciaux du Maroc ".

Pour ce qui est des pressions inflationnistes, Fitch Ratings s’attend à ce que "l’inflation s'établit en moyenne à 6,2 % cette année avant de tomber à 2,2 % en 2024 à mesure que les pressions sur les marchés mondiaux des matières premières s'atténuent ".

Cependant, "les risques à la hausse restent importants en cas de choc prolongé des prix des produits de base, de production agricole intérieure médiocre en raison d'un déficit pluviométrique persistant et de pressions salariales "estime cette agence qui s’attend à ce que Bank Al-Maghrib continue de resserrer sa politique monétaire pour ancrer les anticipations d'inflation et suivre le cycle de resserrement de la BCE et de la Fed.

NB. Les notations de crédit de Fitch Ratings sont des opinions prospectives sur la capacité relative d'une entité ou son obligation à respecter ses engagements financiers.
Autrement dit, les notations de crédit sont des indications de la probabilité de remboursement conformément aux conditions de l'émission. 





Noureddine Batije
Noureddine BATIJE est un journaliste spécialiste en investigation journalistique et traitement de... En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 6 Novembre 2022