Le Tourisme Mondial : Entre Résilience et Défis
Cependant, cette reprise est marquée par des disparités régionales et des défis persistants.
Les économies avancées, notamment en Europe et en Asie-Pacifique, dominent les classements du Travel & Tourism Development Index (TTDI) 2024, grâce à des infrastructures bien développées, une politique favorable et des ressources naturelles et culturelles riches.
Cependant, les pays en développement montrent des améliorations notables dans leurs scores, même s’ils demeurent largement sous la moyenne globale. Par exemple, l’Indonésie et l’Égypte ont enregistré des progrès remarquables, soulignant l’impact d’une gestion stratégique des ressources naturelles et culturelles.
Malgré ces avancées, des défis structurels subsistent :
L’augmentation de la demande touristique a mis à rude épreuve des infrastructures souvent insuffisantes, entraînant une hausse des prix et des perturbations de service.
Le secteur doit concilier croissance et réduction de son empreinte écologique. Bien que des progrès aient été réalisés en termes de durabilité énergétique, la surfréquentation et la volatilité de la demande demeurent préoccupantes.
La digitalisation croissante (7,2 % d’amélioration en "prêt numérique" depuis 2019) représente une opportunité pour les petites entreprises, mais les inégalités dans l’accès aux TIC persistent dans les économies à faible revenu.
Face à ces défis, le secteur est appelé à jouer un rôle stratégique dans la lutte contre les inégalités économiques, les menaces environnementales et le renforcement de la connectivité culturelle et technologique mondiale.
Le Maroc et les Défis de la Relance Touristique : Un État des Lieux Détaillé
Le Maroc, pays doté d'une richesse culturelle et naturelle exceptionnelle, occupe une position stratégique en tant que destination touristique. Cependant, son classement au 82ᵉ rang dans le TTDI 2024, avec une baisse de 3,2 % par rapport à 2019, souligne des faiblesses structurelles qui nécessitent une attention urgente pour renforcer son attractivité et sa compétitivité. Une analyse approfondie révèle des points critiques à améliorer, mais aussi des opportunités stratégiques à exploiter pour faire du tourisme un levier de développement durable et inclusif.
Infrastructures Touristiques : Un Frein Majeur au Développement
Le Maroc possède un patrimoine naturel et culturel qui attire des millions de visiteurs chaque année. Cependant, l'insuffisance des infrastructures touristiques constitue un obstacle majeur à l’exploitation optimale de ce potentiel. Les défis se répartissent comme suit :
Bien que le pays ait investi dans le développement de grands hubs comme l'aéroport Mohammed V de Casablanca, la connectivité aérienne reste limitée pour certaines régions reculées telles que le sud-est et l'Atlas. De même, le réseau ferroviaire, bien développé entre les grandes villes, ne couvre pas les destinations touristiques émergentes, ce qui limite leur accessibilité.
La capacité hôtelière, bien qu’en expansion, reste insuffisante dans certaines régions à fort potentiel, comme Chefchaouen ou le désert de Merzouga, où les visiteurs peinent à trouver des hébergements de qualité. Le secteur informel domine encore dans certaines zones, ce qui affecte la qualité globale de l'expérience touristique.
Gestion des Ressources et Problématique de la Durabilité
Les destinations phares du Maroc, comme Marrakech, Essaouira et Chefchaouen, sont confrontées à une surfréquentation croissante qui met en péril leur durabilité environnementale et culturelle. Parallèlement, de vastes territoires riches en ressources naturelles, tels que les montagnes de l’Atlas ou les plages du nord, restent sous-exploités.
Les flux touristiques massifs concentrés sur quelques sites entraînent une dégradation de l’environnement (pollution, déforestation) et une saturation des infrastructures locales. Cela réduit la qualité de l'expérience touristique et génère parfois des tensions avec les populations locales.
De nombreux sites, notamment les parcs naturels et les villages historiques, manquent de structures d'accueil et de promotion. L'absence d'une stratégie cohérente pour protéger et valoriser ces ressources limite leur contribution à l'économie locale.
Problèmes Structurels sur le Marché du Travail Touristique
Le tourisme au Maroc emploie une part importante de la population active, mais les conditions de travail et l'inclusion restent des points faibles :
La majorité des emplois dans le secteur touristique sont saisonniers, mal rémunérés et dépourvus de protection sociale adéquate. Cela affecte la qualité des services offerts et réduit l'attractivité du secteur pour les jeunes.
Bien que les femmes jouent un rôle important dans l'artisanat et l’hôtellerie, leur participation reste limitée par des contraintes culturelles et un accès insuffisant à la formation et aux opportunités de carrière.
Opportunités Stratégiques pour Relancer le Tourisme
Malgré ces défis, le Maroc dispose d’un potentiel unique pour revitaliser son secteur touristique en adoptant des mesures stratégiques :
Les régions moins fréquentées, comme Tafraout, le Moyen Atlas ou les plages de Dakhla, pourraient être mieux mises en valeur à travers des investissements dans les infrastructures, des campagnes de promotion et des partenariats public-privé.
Le Maroc peut capitaliser sur les tendances mondiales en matière de tourisme écologique en développant des hébergements durables et en mettant en place des politiques pour réguler les flux touristiques vers les zones sensibles.
Des programmes de formation spécifiques pourraient être lancés pour améliorer la qualité des services, favoriser l’inclusion des femmes et des jeunes, et adapter les compétences locales aux attentes des marchés internationaux.
La transition numérique offre au Maroc une opportunité de moderniser son secteur touristique. Des solutions comme les réservations en ligne, les applications mobiles pour découvrir les sites touristiques, ou encore l'extension des visas électroniques (e-visa) peuvent renforcer l’attrait du pays auprès des visiteurs internationaux.
Le Maroc est à un carrefour décisif pour son secteur touristique. En s’appuyant sur ses richesses naturelles et culturelles, tout en adressant les lacunes infrastructurelles, environnementales et sociales, le pays peut transformer ces défis en opportunités. Une vision stratégique axée sur la durabilité, l’inclusion et l’innovation numérique permettra au Maroc de renforcer sa compétitivité et de se positionner comme un leader régional du tourisme.
Le rapport TTDI 2024 met en lumière les défis structurels et les opportunités stratégiques du tourisme mondial et marocain.
Si le Maroc souhaite se positionner parmi les leaders régionaux, il doit adopter une approche holistique qui privilégie la durabilité, l’inclusion et l’innovation technologique. En consolidant ses infrastructures, en promouvant une gestion équitable des ressources et en intégrant pleinement les communautés locales dans sa stratégie touristique, le pays pourrait transformer ces défis en leviers de croissance durable.
Poutant Le Maroc a adopté une feuille de route stratégique pour le tourisme 2023-2026
Avec une enveloppe budgétaire de 6,1 milliards de dirhams sur quatre ans, le Maroc se donne une ambition claire : attirer 17,5 millions de touristes d’ici 2026, générer 120 milliards de dirhams de recettes en devises, et créer 200.000 nouveaux emplois directs et indirects. Cette feuille de route vise à repositionner le tourisme comme un pilier de l’économie nationale et à répondre aux défis d’un secteur en mutation.
Une stratégie holistique pour transformer le secteur
Cette nouvelle dynamique repose sur plusieurs axes stratégiques :
Une approche centrée sur l’expérience client, structurée autour de 9 filières thématiques (balnéaire, nature, culturel, etc.) et 5 filières transverses.
Doublement de la capacité aérienne : Un plan offensif pour améliorer la connectivité et attirer davantage de visiteurs internationaux.
Renforcement du marketing digital : Une promotion ciblée mettant en avant les atouts culturels, naturels et historiques du Maroc.
Diversification des produits touristiques : Développement des activités culturelles et de loisirs pour une offre plus riche et variée.
Amélioration de l’hébergement : Mise à niveau des infrastructures hôtelières existantes et création de nouvelles capacités.
Valorisation du capital humain : Formation et gestion des ressources humaines pour répondre aux attentes du marché et offrir des carrières attractives.
Une gouvernance renforcée pour un suivi efficace
Pour garantir la réussite de ce plan, une gouvernance solide a été instaurée, notamment avec une Commission nationale interministérielle du tourisme (CNIT) présidée par le chef du gouvernement, des commissions régionales, et des laboratoires d’innovation favorisant la collaboration entre les secteurs public et privé.
Avec cette feuille de route ambitieuse, le Maroc confirme son engagement à faire du tourisme un moteur de croissance durable, consolidant sa position parmi les destinations incontournables au niveau mondial.
Une stratégie holistique pour transformer le secteur
Cette nouvelle dynamique repose sur plusieurs axes stratégiques :
Une approche centrée sur l’expérience client, structurée autour de 9 filières thématiques (balnéaire, nature, culturel, etc.) et 5 filières transverses.
Doublement de la capacité aérienne : Un plan offensif pour améliorer la connectivité et attirer davantage de visiteurs internationaux.
Renforcement du marketing digital : Une promotion ciblée mettant en avant les atouts culturels, naturels et historiques du Maroc.
Diversification des produits touristiques : Développement des activités culturelles et de loisirs pour une offre plus riche et variée.
Amélioration de l’hébergement : Mise à niveau des infrastructures hôtelières existantes et création de nouvelles capacités.
Valorisation du capital humain : Formation et gestion des ressources humaines pour répondre aux attentes du marché et offrir des carrières attractives.
Une gouvernance renforcée pour un suivi efficace
Pour garantir la réussite de ce plan, une gouvernance solide a été instaurée, notamment avec une Commission nationale interministérielle du tourisme (CNIT) présidée par le chef du gouvernement, des commissions régionales, et des laboratoires d’innovation favorisant la collaboration entre les secteurs public et privé.
Avec cette feuille de route ambitieuse, le Maroc confirme son engagement à faire du tourisme un moteur de croissance durable, consolidant sa position parmi les destinations incontournables au niveau mondial.