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Le Vatican refuse l'Avatar du pape


Rédigé par La rédaction le Jeudi 25 Septembre 2025



Un monde qui copie tout… sauf le pontife

Le Vatican refuse l'Avatar du pape
Alors que les avatars numériques et les intelligences artificielles s’invitent dans la médecine, l’éducation et même la spiritualité, le Vatican vient de fixer une limite claire : il n’existera pas de version artificielle du pape. Léon XIV a pris position, affirmant que son image et sa voix ne sauraient être répliquées par une intelligence artificielle, aussi sophistiquée soit-elle.

Depuis quelques années, on assiste à une véritable prolifération de clones numériques. Des enseignants virtuels, des médecins holographiques, des maîtres spirituels simulés par algorithmes : la frontière entre l’humain et l’artificiel se brouille. Certains fidèles avaient même imaginé qu’un pape numérique pourrait répondre 24h/24 aux questions des croyants, lire des prières personnalisées, voire célébrer une messe en réalité augmentée.

Mais Léon XIV a fermé la porte à cette perspective. Pour lui, l’autorité spirituelle ne peut se déléguer à une machine. Le sacré ne se télécharge pas, ne se code pas, et ne s’optimise pas par deep learning.

Le message du pape s’inscrit dans une ligne théologique ferme : la foi repose sur la présence, la chair, la relation directe. Dans son allocution, il a rappelé que la figure du pape n’est pas seulement un rôle institutionnel, mais une mission incarnée, indissociable d’une personne de chair et d’os.

Autoriser un double numérique serait, selon lui, « réduire la spiritualité à un flux d’informations », au risque de confondre la voix de l’algorithme avec celle de la foi.

En refusant de se laisser numériser, Léon XIV envoie un signal fort au moment où les grandes religions cherchent leur place dans un univers saturé d’IA et de réalités virtuelles. Tandis que certaines communautés explorent les potentialités des avatars religieux pour toucher les nouvelles générations, le Vatican trace une ligne rouge : l’homme ne doit pas être effacé au profit de la machine.

Cette prise de position pourrait relancer un vaste débat éthique : jusqu’où laisserons-nous les intelligences artificielles occuper des fonctions de représentation, de conseil, voire de pouvoir symbolique ?

Léon XIV, lui, a tranché. Le pontife reste humain, et le restera pour l'instant!

C’est là que la question devient vertigineuse : le refus du pape Léon XIV d’avoir un double artificiel ne ferme pas forcément la porte à d’autres expérimentations religieuses.

Car l’Église est un organisme vivant, traversé par des courants contradictoires : d’un côté, une tradition millénaire attachée à l’incarnation et aux sacrements ; de l’autre, une pression croissante des technologies immersives qui transforment déjà la façon de prier, de célébrer, voire de “rencontrer” le divin.

Imagine un instant : une messe où un hologramme de Jésus récite les Béatitudes, où Marie apparaît en 3D dans une chapelle connectée, ou encore où des millions de fidèles, équipés de casques VR, prient simultanément devant une représentation vivante de Sainte Fatima. Cela semble relever de la science-fiction, et pourtant les briques technologiques existent déjà.

Le dilemme est double :

Théologique : si l’Église affirme que la présence réelle se manifeste dans l’eucharistie, comment justifier une “présence virtuelle” de figures sacrées ? S’agit-il d’un outil pédagogique, d’un support de foi… ou d’une profanation ?

Culturel et social : de nouvelles générations habituées aux avatars et au métavers pourraient exiger une foi “augmentée”, interactive, instantanée. L’Église pourra-t-elle ignorer ces demandes sans se couper d’un pan entier de fidèles ?

L’histoire montre que l’institution a toujours résisté longtemps avant d’intégrer une innovation — de l’imprimerie aux ondes radio — mais a fini par s’y adapter à sa manière. La vraie question n’est donc peut-être pas “si” mais “quand” et surtout “jusqu’où”.

Cela ouvre un champ passionnant : l’avatarisation du sacré pourrait-elle redonner un souffle à une foi en recul, ou au contraire dissoudre le mystère au profit d’une illusion technologique ?

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Jeudi 25 Septembre 2025