Cette progression remarquable n’est pas le fruit du hasard. Le Maroc a consolidé ses fondamentaux économiques grâce à une dynamique soutenue du tourisme, une montée en puissance des industries exportatrices notamment l’automobile, l’aéronautique et les composants électroniques et une agriculture qui continue d’améliorer ses rendements malgré les contraintes climatiques.

Ces performances renforcent les réserves en devises et stabilisent efficacement le régime de change semi-flexible du Royaume, permettant au dirham de gagner en crédibilité face aux monnaies africaines concurrentes. Si le cédi ghanéen conserve la première place, le dirham se distingue par sa stabilité, un facteur rare sur le continent. Les institutions marocaines y jouent un rôle central.

La Banque centrale, Bank Al-Maghrib, est particulièrement saluée pour sa politique monétaire prudente, la maîtrise de l’inflation et la modernisation continue du système financier. Cette crédibilité institutionnelle inspire confiance aux marchés internationaux et limite la volatilité du dirham, contrairement à d’autres monnaies africaines souvent affectées par les cycles politiques ou les chocs extérieurs.
 

Le classement évoque aussi l’intégration croissante du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales, notamment avec l’Europe. Les exportations industrielles, le développement accéléré des énergies renouvelables et l’essor des secteurs numériques renforcent la position du Royaume comme hub économique régional.
 

La présence du dirham sur le podium africain, juste derrière le cédi ghanéen, témoigne de la réussite d’un modèle marocain fondé sur la diversification, la stabilité et une vision stratégique de long terme. Reste à observer l’évolution des deux monnaies leaders du continent : le duel dirham-cédi pourrait bien devenir un baromètre économique africain dans les années à venir.