Un outil disponible mais sous-exploité
Le rapport montre que 8 % seulement des publications sont proposées en format numérique. Ce chiffre peut sembler modeste, mais il masque une réalité plus complexe : la plupart de ces versions sont des PDF "fixes", téléchargeables depuis des sites institutionnels ou les plateformes des éditeurs eux-mêmes, sans fonctionnalités enrichies (annotations, interactivité, lecture audio, etc.).
Le livre numérique au Maroc reste perçu comme une simple duplication du papier, pas comme une expérience de lecture repensée. Résultat : peu d’engagement des lecteurs, et peu d’intérêt des éditeurs à investir dans un format qui ne génère ni ventes massives ni valeur ajoutée.
Une offre encore académique, peu littéraire
Ce sont essentiellement les ouvrages scientifiques, les publications des universités et des institutions culturelles qui sont numérisés. Très peu de romans, de recueils de poésie ou d’œuvres jeunesse sont disponibles sous format numérique grand public.
La raison est économique : le coût de production d’un livre numérique de qualité (mise en page, compatibilité mobile, accessibilité) ne peut être amorti sans un marché de lecteurs numériques actifs — qui reste encore à construire au Maroc.
Le paradoxe des usages
La jeunesse marocaine est hyperconnectée, mais lit peu. Les plateformes de vidéos courtes, les contenus audio et les jeux dominent les usages. Le livre numérique, dans sa forme actuelle, ne répond pas à ces habitudes. Il reste linéaire, peu immersif, peu adapté aux formats mobiles. Il ne propose pas encore une expérience concurrente à celle des médias dominants.
Pire : il souffre d’un déficit de légitimité. Beaucoup d’enseignants, d’auteurs ou de bibliothécaires ne le considèrent pas encore comme un "vrai livre". Cette représentation freine sa diffusion dans les écoles, les bibliothèques, et même dans les politiques publiques.
Le livre numérique au Maroc reste perçu comme une simple duplication du papier, pas comme une expérience de lecture repensée. Résultat : peu d’engagement des lecteurs, et peu d’intérêt des éditeurs à investir dans un format qui ne génère ni ventes massives ni valeur ajoutée.
Une offre encore académique, peu littéraire
Ce sont essentiellement les ouvrages scientifiques, les publications des universités et des institutions culturelles qui sont numérisés. Très peu de romans, de recueils de poésie ou d’œuvres jeunesse sont disponibles sous format numérique grand public.
La raison est économique : le coût de production d’un livre numérique de qualité (mise en page, compatibilité mobile, accessibilité) ne peut être amorti sans un marché de lecteurs numériques actifs — qui reste encore à construire au Maroc.
Le paradoxe des usages
La jeunesse marocaine est hyperconnectée, mais lit peu. Les plateformes de vidéos courtes, les contenus audio et les jeux dominent les usages. Le livre numérique, dans sa forme actuelle, ne répond pas à ces habitudes. Il reste linéaire, peu immersif, peu adapté aux formats mobiles. Il ne propose pas encore une expérience concurrente à celle des médias dominants.
Pire : il souffre d’un déficit de légitimité. Beaucoup d’enseignants, d’auteurs ou de bibliothécaires ne le considèrent pas encore comme un "vrai livre". Cette représentation freine sa diffusion dans les écoles, les bibliothèques, et même dans les politiques publiques.
L’avis de l’avocat du diable
Le livre numérique au Maroc, c’est un train à quai qui ne sait pas pour qui il démarre. On parle de "transition digitale", mais on ne prépare ni les lecteurs, ni les auteurs, ni les éditeurs à monter à bord. Tant qu’on verra le numérique comme un gadget pour salon professionnel, et non comme un levier de démocratisation culturelle, il ne servira qu’à habiller la pauvreté d’accès avec un vernis technologique.