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Le microbiote nasal

Cet écosystème invisible qui protège (ou fragilise) notre santé.


On parle beaucoup du microbiote intestinal, parfois du microbiote cutané, mais très rarement de celui qui se trouve juste sous notre nez.

Et pourtant, le microbiote nasal joue un rôle fondamental dans notre santé quotidienne. Logé dans les cavités nasales, il constitue l’une des toutes premières lignes de défense de notre organisme face au monde extérieur.



Chaque respiration est une interaction directe entre notre environnement et ce micro-écosystème fragile.

Le microbiote nasal
Le microbiote nasal est composé de milliards de micro-organismes, principalement des bactéries, mais aussi des virus et des champignons, qui cohabitent en équilibre.

Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les bactéries seraient toujours nuisibles, la majorité de celles présentes dans le nez sont bénéfiques. Elles occupent l’espace, consomment les ressources disponibles et empêchent ainsi les agents pathogènes dangereux de s’installer. C’est ce qu’on appelle l’effet barrière.

Lorsque cet équilibre est respecté, le nez filtre efficacement l’air, neutralise de nombreux virus et limite l’inflammation.

Mais lorsque le microbiote nasal est perturbé, les conséquences peuvent être multiples et parfois surprenantes.

Rhumes à répétition, sinusites chroniques, allergies persistantes, inflammations locales… autant de signaux que l’on attribue souvent au hasard ou à une immunité « faible », alors qu’ils peuvent être liés à un déséquilibre microbien.

Plusieurs facteurs influencent directement la santé du microbiote nasal.

L’usage excessif de sprays décongestionnants, par exemple, peut altérer la muqueuse nasale et modifier la composition bactérienne.

Les antibiotiques, même pris par voie orale, ont aussi un impact indirect en éliminant des bactéries bénéfiques. La pollution de l’air, le tabac, le chauffage en hiver ou encore un air trop sec fragilisent également cet écosystème.

Ce qui rend le microbiote nasal fascinant, c’est son lien étroit avec le système immunitaire. Les cellules immunitaires présentes dans la muqueuse nasale communiquent en permanence avec les bactéries locales.

Cette interaction permet au corps d’apprendre à distinguer ce qui est dangereux de ce qui ne l’est pas.

Un microbiote nasal appauvri ou déséquilibré peut donc entraîner une réaction immunitaire excessive, comme dans le cas des allergies, ou au contraire une réponse insuffisante face aux infections.

Les recherches récentes suggèrent également un lien entre le microbiote nasal et certaines maladies respiratoires chroniques, comme l’asthme.

Un déséquilibre précoce, notamment chez l’enfant, pourrait influencer le développement du système respiratoire sur le long terme.

Cela ouvre des perspectives nouvelles en prévention, notamment via des approches visant à restaurer l’équilibre microbien plutôt qu’à simplement éliminer les symptômes. Prendre soin de son microbiote nasal ne signifie pas tout aseptiser.

Au contraire. Il s’agit de respecter cette flore délicate. Aérer son intérieur, éviter l’abus de produits agressifs, humidifier l’air en hiver et maintenir une bonne hygiène générale sans excès sont des gestes simples mais essentiels.

Le nez n’est pas qu’un organe respiratoire, c’est une frontière vivante entre nous et le monde.

Lundi 29 Décembre 2025



Rédigé par Salma Chmanti Houari le Lundi 29 Décembre 2025