Pourtant cette place n’était pas la seule au Maroc et toutes sortes de représentants des arts traditionnels s’y produisaient. Une place publique parmi d’autres qui contribuaient à préserver une partie de la mémoire collective de ce pays millénaire.   À faire un tour dans les villes impériales du royaume on ne les voit plus ces places. Par contre, ce que l’on rencontre le plus souvent est un fléau  aussi honteux que crapuleux, la mendicité professionnelle galopante.
 
Certains boulevards et places des grandes villes du Maroc sont littéralement  envahies par un nombre impressionnant de « pros de la manche »  jetant un voile de misère sur l’image d’un pays qui se veut touristique et accueillant. Ceci souvent sous le regard nonchalant des gardiens de l’ordre.
 
Paradoxalement, dès qu’un musicien, un danseur, un mime ou un groupe veut donner un spectacle sur un trottoir ou une place publique, les représentants de la loi sont vite arrivés pour le faire déguerpir sans autre sommation. Pourtant, ces jeunes artistes de rue ne font aucun mal et offrent à nos ville une image d’ouverture et de diversité culturelle autrement plus positive que celle décrite plus haut.
 
Dans les capitales culturelles à travers le monde, les spectacles de rue sont ouverts, voire organisés de sorte à donner une atmosphère artistique au quotidien des habitant et au  plaisir des visiteurs. Sur les places, dans les stations de métro, sur les grandes artères, les artistes de rue font partie du paysage. La mendicité, en revanche, est réprimée en tant que délit.
 
Vouloir promouvoir l’image d’un pays à la culture ancestrale, à la diversité florissante, et à l’art de vivre différent et accueillant passe par considérer ce genre de paradoxe avec le sérieux et la lucidité nécessaire pour ne pas tomber dans le piège de la publicité mensongère, et passer de destination touristique à fort contenu culturel à une espèce de piège à touristes déconseillé par les connaisseurs. A bon entendeur...